Le Parlement siégera en chambres réunies (Conseil de la nation et Assemblée populaire nationale) mardi, au Palais des nations (Alger). Abdelkader Bensalah (77 ans et déjà député en 1977) sera désigné président par intérim.

Contrairement à toutes les supputations lues et entendues ces derniers jours, Abdelkader Bensalah sera bien l’homme qui conduira en intérim les affaires de l’Etat pendant 90 jours en vue de la préparation de la présidentielle.

Selon notre source, très critiqué, Abdelkader Bensalah a toutefois les faveurs de l’Armée qui voit en lui l’homme de la situation.

A la tête du Conseil de la nation depuis 2002, Abdelkader Bensalah figure pourtant parmi les fidèles du clan Bouteflika aujourd’hui décrié par le mouvement populaire. A ce titre, il y a lieu de savoir quelle sera la réaction de la rue devant ce choix qui ira à l’encontre des revendications populaires. 

Faut-il rappeler que cette semaine, dans un éditorial, le quotidien El Moudjahid est allé jusqu’à évoquer la possibilité d’écarter Abdelkader Bensalah afin de proposer un autre sénateur à sa place. « Il faudrait trouver le plus tôt possible une solution à la question de la présidence du Conseil de la nation, du moment que l’actuelle figure ne semble pas être tolérée par le mouvement citoyen », estime l’éditorial d’El Moudjahid.

Par ailleurs, nous avons appris qu’Ahmed Gaïd Salah a reçu dimanche 7 avril Noureddine Bedoui, premier ministre et Tayeb Belaïz, président du Conseil constitutionnel. Au cours de cette rencontre, le vice-ministre de la Défense aurait rassuré les deux hauts responsables quant au soutien de l’armée. 

Même si Gaïd Salah a soutenu que l’Armée est avec la rue, il s’avère que le schéma de conduite de cette période d’incertitudes bat en brèche toutes les attentes du mouvement populaire et des partis politiques.