16 avril 2024
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Couscous au mérou qui mange les migrants !

FOOTAISES de Meziane Ourad

Couscous au mérou qui mange les migrants !

Luis Inacio Da Silva a 72 ans. Il est en prison. Il en sortira, si Dieu auquel il ne croit pas trop, à 84 ans. Le diminutif de ce nom à tiroirs est, vous l’aurez deviné, Lula, ancien leader du Parti des travailleurs ( P.T ) brésilien et président adulé du plus puissant pays d’Amérique Latine, le Brésil.

Condamné à 12 ans de prison pour corruption passive et blanchiment d’argent, Lula, ancien ami du défunt Socratès et aficionado déclaré des Auriverdes, convaincu de pouvoir se représenter à la prochaine présidentielle brésilienne et de la remporter, ne stresse absolument pas. 

Il est zen et même très fun. L’ancien syndicaliste et néanmoins fan de foot est, au moment même où j’écris, est en train de suivre le déjà décisif match Brésil-Costa Rica. Zéro à zéro à la mi-temps. Il est en colère. Il bouillonne parce que les exploits capillaires de Neymar junior l’excèdent. Il est convaincu que c’est l’aura haut perchée de ce nouveau coq de combat parisien qui ramollit les jambes des ses coéquipiers de la Seleçao. Il a en tête le but de Coutinho auquel a répondu celui du Suisse Zuber, lors du premier match qui a opposé le Brésil à la Suisse. Lula est écoeuré et il le dit quotidiennement. Au moment disais-je où j’écris, il fait la même chose que moi, il regarde ce match angoissant et il griffonne la chronique qu’il enverra, une fois le verdict connu, par Watsapp, au journaliste José Trajano, qui la transmettra à la TVT. La télévision du Syndicat des métallos, la maison du président déchu.

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Et si Bouteflika, qui était un ami de Chavez, qui lui-même était un « frère » de Lula, se réveillait pour se faire commentateur de ce mondial qui se déroule chez son cousin Poutine ? Saurait-il nous expliquer pourquoi l’Afrique qui revendique plus de cinq équipes aux prochaines coupes du monde, en voit déjà quatre rentrer la tête basse sur le continent après une semaine de compétition ? 

Lula est en prison. Abdelaziz Bouteflika aurait pu y être si la condamnation de détournement de biens publics prononcée par la presse étatique des années 80, El Moudjahid en tête, avait été exécutée. Il a été sauvé par l’avènement de l’islamisme politique, l’armée et la duplicité des algériens. Et de son bagout.

Bouteflika a du charisme à revendre. Même affalé sur son fauteuil, il séduit. Il fait peur. Le peuple adore les mots qui font mouche. Le peuple adore danser.

Les Péruviens ne danseront plus sur la place rouge, à quelques mètres du corps de Lénine. Ils ont été lamentablement éliminés par des Beus atones, insipides, tristes… 

Ils étaient 20 000 dans les tribunes du stade Iekaterinbourg contre 2 000 aventuriers français. Sur les places publiques des villes russes, ils ont mis une ambiance de folie. Comme de bons, de vrais Zindiens !

Les Rouges et les Blancs se retirent après avoir enflammé les contreforts de l’Oural, le pays des glaces éternelles.

Les Marocains ont fait leurs ballots. Ils nous ont fait rêver. Nous sommes fiers de la résistance dont ils ont fait preuve. Ils ont perdu par la plus petite des marges contre Ronaldo, cinq fois ballon d’or. Contre le Portugal, seul, ils auraient cartonné et seraient passés comme en 1986, au Mexique, où ils avaient atteint les 8éme de finale.

La Tunisie qui a raté un match qu’elle avait entre les mains, contre l’Angleterre, part à l’assaut des Diables rouges. La Belgique n’est pas un jouet en bois. Nos voisins ne joueront pas aux osselets demain. Le mektoub existe. Le talent aussi. Cette coupe du monde est renversante. La Croatie vient d’humilier l’Argentine de Messi en lui mettant 3 à 0. Pourquoi les camarades de Sliti, un joueur venu du bas des divisions banlieusardes, ne nous réserveraient-ils pas une grosse surprise ?

Des rebondissements qui feraient de ce mondial russe un festin à se faire en ces temps de disette.

De famine qui jette sur les mers, notamment, sur les vagues et écueils de la Méditerranée, des dizaines, des centaines de milliers d’hommes et de femmes chassés de leurs pays par les guerres et la malnutrition… 

Mille (1 000) morts par noyade en Méditerranée, depuis le mois de janvier. Le Brésil vient de marquer un but. nous sommes à la 91e minute de la partie qui les oppose aux Costa-Ricains. Les tambours vont exploser. Rio va vomir sa joie. Quelque part entre les ports sinistrés de Libye et les rives ultra sécurisées d’Europe, quelques enfants d’Afrique sont en train de couler pour nourrir les mérous.

Le couscous au poisson qu’iront savourer les touristes du pays qui gagnera la coupe du monde, à Hammamet, n’en sera que plus savoureux… 

2 à 0. Neymar revient.

Pendant ce temps, Mélania Trump est partie. Elle a pris l’avion pour Mc Allen, au Texas, pour aller rendre visite aux enfants mexicains, séparés de leurs parents, immigrants clandestins arrêtés derrière les barbelés qui séparent le pays de son mari de celui de Zapata.

Sur son dos, une veste portant l’inscription: « I really Don’t care,do u? » , (Je m’en fous complètement et vous ?) Intelligent et bien vu par ces troubles. Un message à son fou de mari? Il paraitrait qu’elle se soit délestée de la veste de la honte au moment où elle tapait la bise aux rescapés des narcotrafiquants texans.

Les commentateurs et consultants des télés françaises, alertés, ont passé la matinée à essayer de décoder le message affiché sur le manteau Zara à 37 euros de Mélania. Pathétique !

Combien de mères avec enfants ont été avalées, pendant ces conversations mondaines, par les les eaux ou les bombes de par le monde?

Nous le saurons après le résultat de la finale du mondial.

En attendant, que chacun s’accroche au dieu ballon. On ne coule jamais avec un ballon!

Image retirée.

Auteur
Meziane Ourad

 




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