29 mars 2024
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De nouveaux rôles pour le FLN et le RND ?

POLEMIQUE

De nouveaux rôles pour le FLN et le RND ?

Il y a quelques jours Tayeb Louh, ministre de la Justice (un ministère de souveraineté) s’en est pris au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, occupant un autre poste de souveraineté à un échelon supérieur, lui rappelant sa chasse aux cadres intègres, dans les années 1990. Si ce n’est pas une déclaration de guerre…

En effet, à cette époque, plusieurs dizaines de cadres avaient fait l’objet d’une chasse humiliante, attentatoire,  à l’issue de laquelle ils furent arrêtés et emprisonnés.

C’était l’époque où le terrorisme islamiste qui assassinait, égorgeait, violait s’occupait aussi à incendier et à saboter des entreprises publiques.

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Ahmed Ouyahia, Premier ministre ne répond pas, du moins publiquement à l’attaque de Tayeb Louh. C’est le RND, son parti dont il est le patron, qui s’est chargé, dans un communiqué, de répondre à Tayeb Louh, le ministre d’Ahmed Ouyahia.

Pour celui qui connaît le fonctionnement de ce parti-administration, ce communiqué ne peut être rédigé et publié sans l’aval de son chef, Ahmed Ouyahia, premier ministre, responsable hiérarchique du ministre de la Justice.

Cette sortie appelle plusieurs questions surtout à cinq mois seulement de la présidentielle où les tenants du pouvoir devraient se resserrer les rangs.

D’une, qu’est-ce qui a poussé le ministre de la Justice, Tayeb Louh, lui qui ne s’exprime que pour encenser le président de la république et pour accuser des parties, invisibles, de travailler à saper la stabilité du pays, qu’est-ce qui l’a donc poussé à s’en prendre à son responsable hiérarchique, le premier ministre, Ahmed Ouyahia, et d’une manière très irrévérencieuse ? Connaissant les mœurs politiques algériennes, la discipline gouvernementale et l’obligation de réserve imposée d’en haut et à ce niveau de responsabilité, il est peu probable qu’il ait agi seul. Pour moins que cela, de hauts gradés de l’armée se sont retrouvés en prison.

De deux, pourquoi Ahmed Ouyahia, premier ministre, accusé de faits très graves en emprisonnant des cadres intègres, innocents, ne répond-il pas directement à son ministre ? Pourquoi ne le rappelle-t-il pas à l’ordre ? Par son silence il corrobore l’idée qu’il ne décide de rien. 

De trois, pourquoi le RND, diffuse-t-il un communiqué, que son chef devait avoir autorisé, pour défendre le premier ministre accusé par son ministre de la Justice, du reste militant FLN, et tous deux ne jurant que par le président de la république ?

Si l’on ajoute les limogeages de Bouhadja et Ould Abbès (deux pontes du régime), ce qui vient de se passer est inédit dans les annales gouvernementales algériennes !

Serait-ce une guerre de succession qui ne dit pas son nom ou une simple diversion  comme le pouvoir nous a habitués ?

Que comprendre dans cette guerre où le ridicule l’emporte, où un subalterne accuse publiquement son chef, en plein exercice de leurs fonctions, si hautes et si stratégiques ? 

Mais pourquoi Tayeb Louh n’a pas rappelé la fraude massive aux législatives de juin 1997 qui a permis au RND d’avoir la majorité des sièges de l’APN ? Veut-il alors circonscrire l’attaque à Ouyahia pour l’intimider ou le neutraliser pour les échéances futures ?

De cette fraude, d’ailleurs, le FLN garde, certainement, à ce jour, dans ses tiroirs, le rapport bien détaillé établi par une commission d’enquête, présidée par Mustapha Mazouzi, un de ses cadres.

Ironie de l’histoire: Ahmed Ouyahia était chef du gouvernement, à l’époque des faits !

Un ministre de la Justice, c’est pour lancer la machine judiciaire, non pas pour dénoncer…

Qu’à cela ne tienne ! Nous retiendrons l’essentiel: à savoir que le président Bouteflika a choisi, comme bras droit, comme ministre de la Justice, ministre d’Etat, représentant personnel, directeur de cabinet, premier ministre, un homme, en la personne d’Ahmed Ouyahia, qui a emprisonné injustement des Algériens qui occupait des postes stratégiques… Mais le président Bouteflika n’est plus à un écart près.

Auteur
Achour Boufetta

 




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