18 avril 2024
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Eurossouk, l’illégalité légalisée par le gouvernement

4 milliards d’euros dans le noir absolu

Eurossouk, l’illégalité légalisée par le gouvernement

Le Fonds monétaire international (FMI), s’adresse au gouvernement algérien pour lui proposer de juguler le marché du change parallèle.

Majoritairement, les spécialistes algériens de la question économique, n’avaient pas attendu jusqu’à aujourd’hui, pour tirer la sonnette d’alarme, à l’effet d’arrêter par le gouvernement cette pratique antiéconomique. Ces économistes ont suggéré l’agrémentation de comptoirs bancaires existants, en plus d’agréer des bureaux de change et de mettre à la disposition des clients une variété de devises avec une disponibilité quasi-certitude de fonds.

Le mot ‘’juguler’’ utilisé par le FMI n’est pas ferme; il peut prêter à confusion, pour vouloir dire ‘’maîtriser’’. Or, ce n’est pas de la maîtrise du marché de changes parallèles dont il s’agit mais de son étouffement, voire de son éradication totale. Il y va de l’intérêt et de la sécurité monétaire de notre pays et de la prospérité de notre économie. Il est urgent d’arrêter l’hémorragie, dans ce ‘’Souk Forex’’ à l’algérienne, où l’on permet à de jeunes cambistes de trimballer des sacs pleins à craquer de toutes sortes de monnaies : euro, dollar us et canadien, livre sterling, dirham etc.

Le gouvernement se couvre la face pour laisser libre cours à pas moins de 4 milliards d’euros dans le noir absolu, l’informel plus encore : l’Illégalité.

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Dans ce rush où l’argent coule à flots et où les règles du jeu sont établies à la guise des cambistes, nous assistons à des transactions qui dépassent parfois, la barre des 15.000 euros et ce, au vu et au su de tout le monde, officiels compris. Plus encore, nous remarquons la présence même de grands entrepreneurs, de députés, de cadres supérieurs … qui viennent acheter la devise au square d’Alger ou à d’autres places semblables.

Est-ce légal tout ça, ou c’est de l’illégalité légalisée ? Toute la question est là malheureusement.

Nous ne voulons pas trop nous aventurer dans le pourquoi du comment de ce business, ni développer les raisons qui ont fait que le taux de change parallèle est de loin supérieur au taux de change officiel appliqué par la banque d’Algérie.

Nous affirmons cependant que des montants colossaux en devises fortes sont manipulés informellement, sur nos places publiques et autres trottoirs de grandes villes du pays, à l’ombre des gouvernants complices.

Il faudra rappeler que les fonds en devises dont dispose la banque centrale proviennent à 99% des seules recettes des hydrocarbures exportés.

Les devises qui circulent en dehors des circuits officiels, proviennent elles des retraites d’émigrés rentrés définitivement au pays, de fonds envoyés par la diaspora, de la fausse facturation et surfacturation des importations, des dépenses effectuées en devises par des touristes sur le sol algérien etc.

La question cruciale que nous désirons poser à notre gouvernement, c’est de savoir, entre le marché officiel et le marché parallèle de devises, lequel finira par avoir le dernier mot et dans combien de temps, en terme de volume monétaire et taille du marché. À moins de vouloir les rapprocher pour en faire un seul, tout en acceptant, chacun, de perdre quelques plumes.

Ce mariage ne pourra pas se concrétiser ; les conditions nécessaires ne sont pas réunies, du moins actuellement. La volonté politique est absente, les décideurs ne sont pas si pressés que ça. Ils semblent trouver un malin plaisir à développer ce marché illégal. Ils voient dans la pratique de ce business informel du marché des changes, une sorte de soupape de sécurité qui permet de satisfaire toutes les demandes de toutes les catégories de clients. Un des ministres a même qualifié ce marché d’important, il a une fonction sociale selon ses dires ! N’est-ce-pas là de la fuite en avant ?

En tout cas, qu’on le veuille ou pas, l’instrument de mesure de la santé économique de notre pays, c’est inévitablement le taux de change opéré au square d’Alger et non celui de la Banque centrale.

Auteur
Ahcène Moussi, économiste au Canada

 




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