28 mars 2024
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« Je n’ai pas d’ambition présidentielle », confie Lakhdar Brahimi

L’ancien diplomate parle de Bouteflika et du Maroc

« Je n’ai pas d’ambition présidentielle », confie Lakhdar Brahimi

Lakhdar Brahimi ne remplacera pas Abdelaziz Bouteflika à El Mouradia. A 84 ans, l’ancien diplomate algérien avoue avoir tourné le dos à la direction du pays, comme le laissaient croire certaines sources. Période de transition ou pas, Lakhdar Brahimi avoue dans cet entretien accordé à Algeriediplomatique qu’il n’a « pas d’ambition présidentielle ». C’est le moins que puisse dire cet ancien ministre des Affaires étrangères qui peut se targuer d’être le seul Algérien à être reçu en tête à tête plusieurs fois par le président Bouteflika. Brahimi reconnaît dans cet entretien que l’Algérie est en crise. « L’Algérie a un réel problème de gouvernance». Bien entendu, la cause n’est pas son ami Bouteflika qu’il n’ira jamais remettre en cause, malgré ses deux décennies à la tête de l’Algérie. Il soutiendra même qu’il est en forme. « Il m’impressionne par sa mémoire et ses capacités d’analyse, il arrive même qu’il me rappelle certaines dates », s’excuse presque le diplomate. En pourtant vieux routier de la communication lisse, Lakhdar Brahimi s’est même cru nécessaire d’ajouter que c’est lui qui dirige le pays et suit les dossiers.

Sur l’armée. « Historiquement l’armée a un rôle dans le pouvoir depuis 1962 », affirme Brahimi. Il concède que «c’est même la moitié du pouvoir ». Puis de relativiser ce rôle. « Maintenant c’est Bouteflika le vrai détenteur du pouvoir, c’est le vrai patron des armées ». La preuve ? Il a écarté Mohamed Lamari et Mohamed Mediene, patron du DRS, justifie Lakhdar Brahimi. Par ces mesures, le président Bouteflika a réussi à assoir les assises d’ «un Etat civil » et prouvé qu’ « il a tous les pouvoirs …contrairement à tous les précédents présidents».

Concernant l’arrêt du processus électorale en janvier 1992, « l’ami de Bouteflika » déclare qu’à sa connaissance, Chadli Bendjedid a démissionné après la « victoire du FIS aux législatives ». « Il a démissionné parce qu’il a mal anticipé les résultats des élections ». Et « la victoire du FIS dissous est une erreur d’évaluation de Chadli qui a du coup démissionné ».

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Sur les frontières algéro-marocaines fermées depuis 1994, Lakhdar Brahimi défend l’idée que le dossier n’est pas seulement du ressort du président Bouteflika. « Si ça ne tenait qu’à lui il aurait déjà ouvert les frontières », assure-t-il. Ajoutant que le président a la volonté de relancer l’union du Maghreb. Cependant, ajoute l’ancien envoyé spécial de l’Onu en Syrie, le président Bouteflika a « hérité de lourds dossiers avec le Maroc », sans pour autant oublier celui du Sahara occidental. Si Bouteflika est incapable de faire avancer ce dossier qui pourrit les relations avec le Maroc qui freine des quatre fers à Alger ? Et le royaume de Mohammed VI dans tout ça ? Lakhdar Brahimi regrette que les peuples du « Maghreb arabe qui partagent la même religion, la même langue » ne s’unissent pas.

Dans le dossier syrien qu’il a eu à gérer comme envoyé spécial de l’Onu, Lakhdar Brahimi renvoie dos à dos le régime de Damas et l’opposition et se lave les mains dans l’échec des négociations de paix.

Auteur
Yacine K.

 




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