19 avril 2024
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La cérémonie vaudou, Abdelaziz et… la cruche !

DIGRESSION

La cérémonie vaudou, Abdelaziz et… la cruche !

Ce n’est pas seulement un fou-rire qui m’a pris mais un véritable étouffement d’apoplexie en apprenant la nouvelle. Mon fils, surpris et inquiet par mon hurlement de rire, a été courir me chercher un verre d’eau.

Il m’a demandé de lui expliquer ce qui a causé un tel cataclysme d’hilarité devant l’ordinateur alors que la minute d’avant fut des plus calmes. J’ai écarté l’idée de lui en donner l’explication car Abdelaziz et les pitreries du pays natal de son père, ce n’est pas tout à fait dans les possibilités de sa compréhension.

Mais, vous, mes chers lecteurs, ce monde guignolesque, vous le connaissez. J’avais toujours pensé que mes concitoyens d’Oran avaient beaucoup d’humour. Mais là, nous dépassons les limites de leur talent. L’association des anciens Moudjahidines, reconstituée en association des vieux larrons, a eu l’idée d’offrir au Dieu Abdelaziz…une cruche ! Jamais cadeau n’aura été autant identifiant de la personne honorée.

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Ces vaillants combattants, dont la douleur fut noyée par la thérapie des milliards, sont de la génération qui me précède. Or, la mienne étant parfaitement francophone, on peut supposer qu’ils le sont. Et dans ma génération, on ne pouvait faire cette erreur sauf à être crétin ou avoir une idée perverse derrière la tête, un message à faire passer.

Le dictionnaire nous apprend qu’une cruche est un récipient servant à stocker l’eau et permettre de la boire. Mais en définition secondaire, car il y a toujours des acceptions différentes aux mots de la langue, une cruche est le terme qui désigne une personne débile, un idiot.

Dans ma génération, le dernier des abrutis le savait, il n’est donc pas possible qu’ils ne le sachent pas, ils étaient une quarantaine présents à la cérémonie du cadeau. Mais il est vrai que le dernier des abrutis est encore dans le classement à l’échelle humaine, au-delà nous sommes aux-frontières extrêmes de l’espèce.

A-t-on idée d’offrir un bourricot à Ould Abbès, une dinde à la députée Naima Salhi ou un bouquet d’épines à une belle -mère ? Assurément, non, à moins de vouloir délibérément faire passer un message, cela a été déjà dit. Mais il faudrait encore que le récipiendaire du cadeau ait le niveau suffisant pour comprendre la profondeur de l’humour, l’intensité de l’insulte, la signification cachée de l’acte. Dans les exemples cités précédemment, il semble que cela soit improbable.

Au-delà de cette anecdote, il y a plus grave. J’ai appris, suite à cette information, qu’un usage s’était instauré dans la secte des adorateurs du Dieu Abdelaziz. Il consiste à présenter une offrande devant la photo de la divinité incarnée, souvent en l’embrassant et en entourant le cadre d’un insigne d’honneur. Le dernier cadeau, celui qui précède la cruche, fut un cheval qu’on a présenté devant son portrait. Je l’ignorais.

Nous sommes dans la phase terminale de l’explosion de débilité qui atteint ce pays qui m’a vu naître. Une secte d’adorateurs se réunit devant le portrait du Grand esprit, lui présente une offrande et entame un chant de louanges et de dévotion. Cela n’existait plus depuis les Aztèques.

Il est vrai que certains êtres humains sont souvent prêts à fouler au pied leur dignité pour une somme d’argent ou un pouvoir quelconque. Vu les milliards engloutis pour assécher leurs blessures d’anciens combattants, ou supposés l’être, cela vaut bien une messe vaudou envers celui qui les a soignés par la thérapie des milliards offshore.

C’est triste, consternant, mais il y a toujours de l’optimisme dans toute désespérance car nous atteignons le dernier stade de la folie, celui qui précède la mort et le silence.

Aurons-nous un jour leur mort et leur silence définitif ?  Abdelaziz nous prouve qu’il faut le mériter et avoir la patience éternelle des sages.

Ce régime nous a habitué à l’avoir.
 

Sid Lakhdar Boumédiene, enseignant

(Oranais mais qui n’offre pas de cruche)

Auteur
Boumediene Sid Lakhdar, enseignant

 




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