19 avril 2024
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La désignation élective présidentielle d’avril 2019 (II)

Manoeuvres au sommet

La désignation élective présidentielle d’avril 2019 (II)

Voilà donc que le FMI s’en mêle, à travers sa première responsable C. Lagarde (1) qui attire l’attention des décideurs internationaux sur le « bouillonnement social » dans la région du Maghreb et du Moyen-Orient (MENA) ! A coups sûrs, elle sera plus écoutée que nous,  misérables analystes algériens, qui ne cessons d’alerter, depuis des décennies, qu’il faut mettre un terme aux politiques publiques populistes qui conduisent notre pays à la catastrophe et qu’elles nous conduisent inéluctablement vers un autre un bain de sang, lorsque la masse critique de mécontentement sera atteinte et se généralisera. Qui donc, alors, sera responsable du sang des algériens qui va couler ? Le pouvoir pointe du doigt ; à l’étranger, le FMI, la BIRD, l’UE, l’UA, l’UMA, l’ONU, la Ligue Arabe, AQMI, Daech… à l’intérieur, les oppositions politiques, les associations subversives (2), les séparatistes de tout genre, les médecins résidents, les enseignants, la fonction publique, les paramédicaux, les personnels navigants, les boulangers, les laiteries, les analystes indépendants, les entrepreneurs impayés (3), les commerçants honnêtes, les salariés et retraités (saignés dans leur pouvoir d’achat) et enfin les fantasmes idéologiques, d’il y a trente ans en arrière « l’impérialisme, le sionisme et l’apartheid (4) » comme il se plaisait à l’affirmer !

Le pouvoir en place s’autoproclame « totalement innocent » de toutes les accusations que l’on pourrait instruire, à son encontre, durant la préparation des présidentielles d’avril  2019. Il considère solennellement que sa gestion passée et présente a été exemplaire et que celle future consolidera les décisions prises antérieurement par le Président de la république, pour le plus grand bien du peuple. A cet effet, il a instruit le responsable provisoire de la machine FLN, D. Ould Abbés (5) afin qu’il prépare une liste exhaustive de toutes réalisations (6), attribuées au seul Président de la république, durant les quatre derniers mandats. Cette liste servira de socle électoral pour la campagne du cinquième mandat d’avril 2019, qui sera menée sur le terrain, par procurations, par ses fidèles (7) et ses alliés de circonstances (8), le Président, déjà elliptique, étant dans l’incapacité d’y participer, pour des raisons évidentes de santé. L’autre clan, prétendant également au pouvoir, attend de pieds fermes cette liste afin de lui ajouter une colonne additionnelle, dans laquelle il compte inscrire tous les abus de biens sociaux, les détournements, les dilapidations, les commissions, les accaparements, les prévarications, les concussions et autres actes de corruption active et passive, attribués au pouvoir et à ses femmes et ses hommes de main, de manière à le discréditer totalement et immédiatement, auprès de la population et à le forcer à choisir l’un de ses propres candidats cooptés. Dès lors, l’annonce prématurée, avec insistance, par B. Tliba aidé du député de Tébessa, M. Djemaï, (9) de la candidature du Président, à un cinquième mandat, malgré les instructions fermes du SG du FLN, de ne pas en parler (10),  tient lieu de complot ourdi par l’autre clan du pouvoir (dit d’Annaba), qui a son propre candidat.

Lire la 1re partie : La désignation élective présidentielle d’avril 2019 

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Sitôt le « complot » découvert et mis à nu, tous ceux qui l’ont soutenu indirectement ont vite fait de le renier par « tierce personne interposée » ! Le SG du FLN dresse alors l’échafaud, à travers l’installation d’une commission de discipline dont les sentences sont irrévocables ! La tête fraîchement coupée de B. Tliba sera présentée sur un plateau d’argent, comme exemple, pour tous ceux qui auraient la « mauvaise idée » de suivre une autre direction que celle tracée par le clan présidentiel. Ceci étant dit, les troubles sociaux actuels, s’ils venaient à remettre en cause la paix sociale, ils ne pourront que favoriser le SG provisoire du RND, Ahmed Ouyahia, qui, comme Premier ministre, se retrouve entre marteau et enclume. Pour se dégager de cette impasse il suggère une nouvelle entourloupe à travers la constitution d’une « nouvelle alliance présidentielle » avec les partis (le FLN, le RND, le MPA et TAJ) qui soutiennent le programme du président de la République (11) et rejette sans ménagements, la proposition de L. Hanoune, de l’élection d’une assemblée constituante, qu’il qualifie d’un « retour à zéro » (12). La manœuvre est flagrante puisqu’elle consiste à apparaitre comme le véritable chef d’orchestre de la succession et son « prétendant légitime » et donc de museler le FLN et son bouillonnant SG (comme en 2015, avec A. Saadani) ! En effet, le Premier ministre ne peut afficher ses ambitions présidentielles, sans encourir la peine de mort politique, que ne manquera pas de lui infliger le clan présidentiel mais il refuse cependant de jouer le rôle de bouc-émissaire, responsable de la dégradation du climat économique et social que traverse notre pays (13), ce qui explique cette parade en la forme de grand-écart (14), prédisant de meilleurs résultats au parti en… 2022 !

Les autres prétendants au trône, tapis dans les oppositions et la société civile émergente, sont également intéressés objectivement, par une rupture de la paix sociale, puisqu’ils pourront, à juste titre, proposer une sortie de crise sans répression sanglante (15) mais faute d’un consensus sur « un candidat unique », chacun d’entre eux rêve seul d’être intronisé par l’institution militaire.

Mais aujourd’hui « le coup est parti » et plus personne ne se fait d’illusion (sauf les naïfs) sur la candidature certaine du Président sortant (16), tant au niveau national qu’international (17) car faute d’un consensus sur un candidat remplaçant, on réédite la solution de 2014, à savoir le renouvellement du bail présidentiel sauf si la santé du Président l’excluait irrémédiablement. Dès lors, toutes intrigues et tous les calculs sont permis et les clans du pouvoir se jettent, à corps perdus, dans toutes les combinaisons susceptibles de les rapprocher du centre présumé des cercles concentriques du pouvoir, pour ne pas rester en reste du partage de la rente de 2018 et ne pas rendre de compte sur les fortunes colossales accumulées dans une conjoncture difficile, compte tenu des prévisions objectives pessimistes sur marché énergétique mondiale (18). La lutte impitoyable que vont se livrer les clans, pour l’accaparement de la rente, va être au cœur des manœuvres que nous allons vivre jusqu’à Avril 2019. D’autant que, sur le plan économique et financier, le dernier rapport de la Banque d’Algérie (19) ne laisse aucunes ambiguïtés sur les résultats désastreux enregistrés par notre appareil de production, puisqu’il souligne clairement, que tous les clignotants sont au rouge, la décroissance, les déficits publics, la balance des paiements négative, la dépréciation monétaire, l’inflation galopante, l’explosion de l’informel (20)… L’impact de la détérioration économique sur le front social ne s’est pas fait attendre, puisque les grèves (politisées et diabolisées par le FLN, le RND, le MPA et le TAJ) touchent plusieurs secteurs et ne trouvent de solutions que celles répressives (21). En effet, les mesures proposées par les pouvoirs publics ne sont que superficielles et non structurelles, ce qui les rend non opératoires dans la conjoncture actuelle mais encore pire, elles aggravent davantage la crise, paupérisant des pans entiers des classes moyennes et celles les plus défavorisées. Le risque est grand d’une remise en cause de la paix sociale, achetée auparavant à grande dose de subventions gaspilleuses de ressources rares et opaques dans sa mise en œuvre.

C’est donc dans ce climat exécrable et empoisonné que la désignation élective d’avril 2019, va se dérouler sous nos yeux mais sans nous !

La « gestion de la rue » demeurera le problème crucial de tous les clans du pouvoir, sachant qu’en cas d’émeutes généralisées, ils perdront tout (22). Leur cohésion prédatrice risque cependant d’exploser à l’autel de la cupidité et des ambitions personnelles nourries durant quatre mandats de gestion autocratique privative et de règne sans partage. L’oligarchisation de la société algérien à une vitesse de sédimentation sociologique effarante (moins de trente ans) n’a pas encore été entièrement digérée par notre corps social, nourri et bercé pendant toute la période post indépendante à la « mamelle du socialisme triomphant ».

La classe des « nouveaux riches » n’arrive pas à exister dans la société algérienne comme l’enfant illégitime des transformations sociétales récentes de notre pays. Au contraire, elle est considérée plutôt comme un « microbe » qui s’est incrustée dans le corps social avec la complicité du pouvoir qui l’a protégée et consolidée, au détriment des intérêts des autres classes sociales. Ce constat sociologique, très largement répandu dans l’inconscient collectif de la population, va, peu à peu, entraîner deux phénomènes sociétaux concomitants, l’exile intérieur (23) et extérieur (24) des élites qui vont, d’une part, refuser de servir cette classe prédatrice et d’autre part, le rejet total par les masses populaires de ce pouvoir, coupable à leurs yeux d’avoir favoriser son émergence.

Dès lors, chaque clan choisit sa tactique qui lui permettra de détruire l’autre. A. Ouyahia, qui est accusé de catalyser un climat social tendu, balancera à Biskra qu’ “Il est temps que le train de l’anarchie s’arrête”…Parce que le train de l’anarchie  peut mener à l’irréparable”. Le SG du RND et Premier ministre, utilisera des mots violents contre le Cnapeste en les traitants de « pirates ». Il prône clairement la répression pour mâter les grèves et leurs meneurs (25).  Pressenti au poste de Premier ministre, N. Bedoui,  l’actuel ministre de l’Intérieur, lance un appel conciliant en direction des grévistes en déclarant que « les portes du dialogue restent ouvertes » mais en même temps il met en garde contre l’agitation qui menace «la sauvegarde de notre sécurité, de notre stabilité et nos frontières ». Cet équilibrisme politique est délicat à gérer jusqu’aux présidentielles, d’autant qu’il faudra trouver des instruments de régulation pour calmer les ardeurs des clans du pouvoir qui s’affrontent, en les mettant en garde, contre une débâcle totale qui emporterait le régime tout entier, « Nous ne voulons pas que se reproduisent des situations vécues par le passé. Nous ne voulons pas d’affrontements mais nous disons que les lois de la République seront appliquées avec toute la rigueur voulue ». Les arbitrages qu’il aura à mener, s’il est désigné Premier ministre, risquent d’être surdimensionnés et de peser lourd pour des épaules encore frêles.  Mais gageons qu’il aura derrière lui des souffleurs qui lui indiqueront à tout moment le chemin à emprunter.

A l’étranger, les pays qui comptent pour le pouvoir (les USA, la France et les monarchies du Golf) sont entrain de « placer leurs pions » pour défendre leurs intérêts biens compris, en Algérie (26). Les analystes patentés aiguisent leurs études prospectives et s’essayent à toutes les scénarii et même les plus fantaisistes (27) pour faire en sorte de consolider leur position dans notre pays qui, au niveau géopolitique est incontournable en méditerranée occidentale, en termes de sécurité et de défense mais également au niveau économique en termes de sécurité des approvisionnements énergétiques de l’UE. Enfin, l’Algérie va demeurer encore pendant longtemps un marché captif de plus de quarante millions d’habitants, qu’aucun pays au monde ne peut négliger. Ouvrons donc des paris sur partie qui se joue sans nous mais qui aura un impact essentiel sur notre devenir.

M.G.

Notes

(1) Dans une déclaration fracassante la Directrice du FMI vient de stigmatiser notre région, ce qui a eu pour conséquence d’augmenter le niveau de risque attribué, à l’Algérie, par les agences mondiales de notation (Standard & Poor’s (S&P), Moody’s, Fitch, Dagong).

(2) Essentiellement, les ligues des droits humains et autres associations non contrôlées par les pouvoirs publics.

(3) Plus de 300 entreprises privées réclament 3,8 milliards de dinars de factures impayées par l’ALRECC ayant réalisé des infrastructures pour l’Etat en sous-traitant des marchés avec des factures impayées entre 2011 et 2016.

(4) Depuis la libération de N. Mandela et son élection à la présidence de la république Sud-Africaine, ce concept est rangé dans les archives de l’histoire.

(5) Les gesticulations autour d’«Ali Tliba et les quarante frondeurs » (dont A. Belkhadem, S. Bouhadja, A. Saadani, A. Sellal, T. Khaoua, C. Khelil, A. Ouali, H. Grine, H. Ould Ali, A. Nouri, A. Benyounès, A. Ghoul, D. Bouras et A. Bassine, président de l’organisation nationale des zaouïas…), ne sont pas uniquement liées au timing comme ce fut le cas  pour F. ksentini qui avait annoncé prématurément la candidature de l’actuel Président, pour un cinquième mandat, alors que pour les chargés de la désignation élective d’Avril 2019, sa candidature ne doit être révélée qu’au début 2019 et pas avant, de manière à jouir de l’effet de surprise (le même scénario du quatrième mandat).

(6) D. Ould-Abbés a annoncé avoir donné instructions à toutes les autorités centrales et locales afin qu’elles dressent des listes exhaustives des réalisations depuis Avril 1999. La synthèse finale sera rédigée, par qui de droit, des plumitifs patentés habituels. Elle servira de thèmes de campagne pour ceux qui iront les sacraliser, à sa place, sur le terrain.

(7) Le choix des personnes chargées de la psalmodie sera très strict pour donner de la crédibilité boulitique au scrutin. Ainsi, C. Khelil par exemple sera éliminé d’office vu son implication dans le fameux scandale ENI et Sonatrach en Italie, d’autres également seront bannis comme A. Bouchouareb, A. Saadani,  A. Sidi-Saïd…

(8) Un phénomène récurent est entrain de s’opérer actuellement à travers le nomadisme boulitique. Désemparés les apparatchiks de tous bords cherchent à se raccrocher très vite au candidat du « pouvoir réel », encore faut-il ne pas se tromper sur la personne. Le cas A. Ouyahia est intéressant à double titre, en effet, d’un côté il jure par tous ses saints qu’il soutiendra le Président s’il se présente (peut-il faire autrement ?), d’un autre, il se considère comme « l’héritier légitime » du pouvoir réel (les services de sécurité), ce que lui refuse maintenant le représentant du corps de bataille incarné par le chef d’état-major. C’est l’inverse de ce qui s’est passé pour A. Bouteflika à la mort de H. Boumediene… le reste est connu !     

(9) Selon S. Salhi de « Maghreb intelligence» du 12.02.2018, B. Tliba, député et très controversé homme d’affaires d’Annaba, se retrouve au cœur d’un véritable scandale politique. Mais les projecteurs ne sont pas uniquement braqués sur lui, ils le sont également sur Adel Gaïd-Salah, le fils de Gaïd-Salah, le puissant chef d’Etat-major de l’armée algérienne, dont il est un très proche ami. B. Tliba ne peut, en effet, rien entreprendre sans consulter ou demander l’approbation du fils de Gaïd-Salah avec lequel il fait des affaires depuis 2009, dans le BTP et l’extraction de sable ». Cette « filiation d’affaires » réelles ou supposées, inquiète au plus haut niveau le clan présidentiel.

(10) Après avoir, lui-même, préparé l’annonce du cinquième mandat du Président sortant et même de son frère Saïd, à un moment donné, D. Ould-Abbés a été lourdement sermonné par le clan présidentiel, jusqu’à même envisager son éviction du poste de SG du FLN. Dès lors, instruction lui fut donnée d’interdire à quiconque d’évoquer cette candidature jusqu’à ce qu’il reçoive l’instruction inverse !  

(11) La seule et unique chance pour A. Ouyahia, d’accéder au pouvoir suprême, dans les circonstances actuelles, c’est que la rue exige le départ d’A. Bouteflika ! Il n’a jamais assumé la responsable de la gestion du pays répétant, cyniquement, tout le temps qu’il ne fait que mettre en œuvre « les décisions du Président de la république » !  

(12) L. Hannoune propose l’élection pour une assemblée nationale constituante. «Nous ne voulons pas que notre pays sombre dans l’anarchie. Nous refusons toute interférence étrangère dans les affaires de notre pays et de ce fait, nous demandons au Président d’intervenir en toute urgence pour empêcher le chaos ».

(13) Dans un message publié sur le site internet du parti A. Ouyahia déclare « Nos programmes et nos prises de positions militent pour les réformes car nous avons connu amèrement le prix du populisme et de la fuite en avant » faisant endosser ces décisions au seul Président de la république tout en lui réitérant son soutien indéfectible !

(14) Ratissant large, il va rendre hommage en se les appropriant à « Notre armée et nos services de sécurité », mais proposant « un accompagnement politique et d’une sensibilisation de la société » autour du RND donc de lui. Contrairement à A. Bensalah, il ne manquera pas de saluer chaleureusement son mentor L. Zeroual et le défunt, A. Benhamouda.  

(15) Pour le PT «le recours systématique à la justice pour régler les conflits sociaux est une dérive autoritaire, tout comme l’empêchement des marches à Alger, la judiciarisation des grèves, les arrestations de syndicalistes dans la rue criminalisent un droit constitutionnel».

(16) La reconduction du président sortant (sauf décès ou coma profond) atteste, une nouvelle fois, qu’aucun consensus n’a été trouvé pour son remplacement par les différents clans du pouvoir.

(17) L’offensive contre le chef d’état-major de l’ANP, mission dévolue, par l’état français, à un député inconnu des Hautes Pyrénées, J. Lassalle qui « a dénoncé l’infiltration de l’armée algérienne par les islamistes » ainsi que son relais traditionnel « Hizb França »,  ne sont qu’un premier avertissement de la France, en direction d’A. Gaïd-Salah, en rapport avec la succession présidentielle en Algérie. Le message est clair : il est exclu, pour France, (deuxième fournisseur du pays et quatrième client) que le choix se porte sur un candidat qui ne protège pas ses intérêts biens compris et notamment par rapport à ceux des USA et de la Chine.   

(18) Dans son rapport, l’Opep a revu à la hausse la croissance de l’offre non-Opep pour 2018, croissance qui devrait atteindre 1,4 mbj (contre une croissance de 1,15 mbj prévue) pour atteindre une offre totale moyenne de 59,26 mbj. Les Etats-Unis ont contribué à cette révision avec + 0,16 mbj, alors que les prix du pétrole étaient « au plus haut en plus de trois ans » fin janvier, la dynamique a été brisée la semaine dernière. Le pétrole coté à Londres et à New York a ainsi connu sur la semaine sa plus forte chute hebdomadaire en deux ans. Les Américains vont mettre sur le marché de grandes quantités de l’or noir provenant de leurs stocks pour notamment attirer les investisseurs.

(19) Le rapport enregistre une croissance de 2,2% en 2017 (contre 3,3% en 2016) et un déficit global de la balance des paiements de 23,3 milliards de dollars en 2017 contre 26,3 milliards USD en 2016. Les réserves de change ont reculé de 16,8 milliards USD en 2017,  passant de 114,4 milliards USD, à la fin 2016, à 97,3 milliards à la fin 2017.

(20) Sous le titre « Algerian jeweler hospitalized in Istanbul after smuggling 290 banknotes in anal canal », le 6 février 2018, la presse turque nous révèle les péripéties médicales d’un bijoutier algérien qui débarque à Istanbul, avec 150.000 Euros dissimulés par voie …anale !

(21) L’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et son premier responsable, A. « Sid’houm » Said, comme il est vulgairement dénommé, s’est cloitré dans son mutisme après s’être ostensiblement affiché avec le Premier ministre et le Président du Forum des chefs d’entreprises (FCE). Ni meetings ni soutien  de la contestation syndicale, l’UGTA démontre qu’elle n’est plus la légitime et la seule représentante des travailleurs, d’où son effacement dans la gestion des crises sociales.

 (22) Le renforcement massif et ostentatoire des forces de sécurité, dans la couronne algéroise, est très symptomatique de la peur du pouvoir d’un mouvement de masse incontrôlé, qui à coup sûr le renversera. Certains, au sein du pouvoir, vont souffler sur les braises et les autres feront tout pour les éteindre.   

(23) Beaucoup de cadres, résidents en Algérie, en activité ou en retraite, refusent de s’engager dans une quelconque action pilotée par les pouvoirs publics car la soupçonnant d’être instrumentalisée à des fins de prédation. Cette situation gèle des capacités énormes de savoir-faire et de transition générationnelle.

(24) Les statistiques qui retracent le nombre des élites algériennes qui émigrent à l’étranger (surtout en France et au Canada) sont à la fois impressionnants et terrifiants, toutes les catégories confondues, techniciens, artisans, ingénieurs, médecins, professeurs… Notre pays est victime d’une « hémorragie neuronique » organisée par le pouvoir lui-même !

(25) En effet, pour le Dr Nehlil, médecin résident à Tizi-Ouzou et membre du Camra, « Ouyahia n’a fait qu’ajouter de l’huile sur le feu alors que nous nous attendions à un dénouement proche du conflit ». M. Boudiba, du Cnapeste déclare que « Nous espérions qu’A. Ouyahia rattrape la situation et qu’il nous propose des solutions qui aideraient à calmer la situation et à ramener la stabilité à tous les secteurs en sa qualité de Premier ministre ». Enfin, le Cela estime pour sa part que nous sommes actuellement face «à une situation de pourrissement».

(26) L’APS nous apprend que « le Général de corps d’Armée, A. Gaïd Salah, Vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’ANP, a reçu en audience le 13.02.2018, à Alger au siège de l’Etat-major de l’ANP, l’Amiral Bernard Rogel, chef d’Etat-major particulier du président de la République française ». On apprend également que les deux parties « ont eu des discussions qui ont porté sur l’état de la coopération militaire entre les deux pays et ont échangé les analyses et points de vue sur les questions d’intérêt commun ».

(27) L’hebdomadaire français « Valeurs actuelles » a consacré un dossier entier sur l’Algérie intitulé la « bombe migratoire » qui risque d’exploser à tout moment avec des conséquences dramatiques pour la France. Cette « étude » construite sur des données statistiques objectives, se termine par des incantations qui mêlent le passé, le présent et l’avenir, pour accroitre la surdétermination du « rôle primordial » que doit jouer la France dans notre pays.    

 

Auteur
Dr Mourad Goumiri, Professeur associé

 




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