29 mars 2024
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La vérité des faits est dans mes écrits

Opinion

La vérité des faits est dans mes écrits

Le disciple de Jdanov s’est encore manifesté. C’est positif, car cela permet aux personnes intéressées de prendre connaissance de la vérité des faits.

Par sa première intervention sur « Algérie Patriotique » (1) et une seconde sur « Le Matin d’Algérie » (2), Merdaci montre soit ignorer cette vérité des faits, ce qui est inacceptable de la part d’un professeur d’université digne de ce nom, soit qu’il a déjà lu ces faits, mais qu’il les occulte, ce qui relève de la calomnie et de la manipulation des lecteurs.

À ce comportement, je vois deux hypothèses. D’une part, Merdaci s’auto-dresse un portrait flatteur qui lui permet de mieux être médiatisé parmi les Algériens. D’autre part, il participe à la cabale de ceux qui veulent occulter ma voix, après avoir occulté mon travail théâtral passé en Algérie, et censuré mon travail récent, en 2012, également en Algérie (3). Merdaci montre qu’il s’ajoute à cette cabale, et cela de deux manières. D’une part, dans le texte de AP, il a fait l’éloge de Omar Fetmouche, l’ex-commissaire du Festival International de Théâtre, qui fut le fossoyeur de ma réalisation théâtrale de 2012 en Algérie : « Alhnana, ya ouled ! » [La tendresse, les enfants!] (4). D’autre part, il affirme, à propos de mes réalisations : « il serait bien embarrassé de citer ses œuvres jouées sur les planches algériennes. » Là, c’est le comble de l’imposture. En effet, à ce sujet, combien de fois, dans mes contributions à la presse, je n’ai pas renvoyé à mon ouvrage exposant mes œuvres présentées en Algérie ? (5) Je me suis même permis de publier un article à ce propos (6). Qu’un lecteur superficiel et empressé ne lise pas le livre, pas même l’article, et me calomnie, c’est compréhensible ; mais que dire quand il s’agit d’une personne se présentant comme « professeur de l’enseignement supérieur, critique et écrivain » (7) ?

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Venons à une autre critique de Merdaci. Il écrit : « Comment Kadour Naïmi peut-il s’étaler aussi longuement sur les « harkis » ? Quelle est sa compétence pour traiter de ce sujet ? Est-il historien, sociologue, psychologue ? Il n’y a rien, en vérité, qui puisse l’accréditer à publier un feuilleton de seize numéros sur un thème qui lui échappe, qu’il nourrit de ses fantasmes politico-culturels. À partir de quel réel se positionne-t-il ? »

Là encore, soit Merdaci n’a pas lu mes ouvrages (8), soit il les occulte. On y découvre « à partir de quel réel » je me « positionne ». Outre qu’on le constate, également, dans toutes mes contributions de presse (autogestion sociale, culture libre et solidaire, patriotisme internationaliste), et encore dans l’étude même consacrée au harkisme, puisque son titre complet est : « Contre l’idéologie harkie, pour une culture libre et solidaire ».  

Notons, au passage, un jugement. Pour le « professeur » Merdaci, un simple citoyen ne peut pas se hasarder à écrire sur un thème, par exemple l’idéologie harkie, s’il n’est pas « historien, sociologue, psychologue ». N’est-ce pas là manifester un mépris vulgairement « élitiste » pour un simple citoyen autodidacte qui présenterait une contribution sur ce thème ?… Si l’on suit le jugement du « professeur », un citoyen algérien dépourvu des qualités universitaires mentionnées par Merdaci doit uniquement se taire et lire les textes des « professeurs d’université », et un Joseph Proudhon n’avait aucun droit à écrire, puisqu’il était un ouvrier autodidacte. Dans les deux cas, citoyen algérien sans diplôme universitaire ou ouvrier autodidacte, ils ne faisaient que « nourrir » leurs « fantasmes politico-culturels ».

Revenons au portrait que Merdaci a présenté de mes idées, donc de ma personne. En réalité, la vérité sur mon parcours existentiel, et cela depuis ma naissance, sur mes actes personnels, sur mes travaux, sur mes choix politiques, éthiques et professionnels, tout a été écrit, et se trouve librement accessible sur internet, sur mon site personnel comme sur wikipedia (9). Pour le reste, j’ai déjà exprimé mon opinion sur les déclarations de Merdaci lors de ma réponse à sa “mise au poing” (10).

Il est nécessaire d’ajouter quelques observations.

Quand Merdaci a émis des critiques sur les écrivains Sansal, Daoud et sur l’homme de théâtre Bénaissa, j’ai formulé mon accord avec ces observations ; elles étaient conforme à mon opinion, sauf les outrances langagières indignes d’un intellectuel digne de ce nom.

En outre, effectivement, je lui ai proposé la création d’une association de solidarité entre intellectuels algériens patriotes. Mais quand je lui ai exprimé la solidarité à ce projet de Nils Anderson, un réel ami du peuple algérien (11), Merdaci s’est retiré de la proposition, avec le motif qu’il a exprimé dans son intervention sur « Le Matin d’Algérie ». J’ai pris acte de la divergence. Pour ma part, l’Algérie fait partie d’une planète, je suis donc patriote et internationaliste, car je respecte tous les peuples, et souhaite leur solidarité, dans le respect de leurs spécificités. Ce ne sont pas la carte d’identité ou le passeport qui démontrent une fidélité à un peuple, autrement que penser des étrangers qui ont lutté au côté du peuple algérien durant la guerre de libération nationale ?

Notons une observation particulière de Merdaci. Concernant un de mes poèmes, il déclare à mon propos : « Il ajoute, toutefois : «Si vous m’incinérez | parfumez mes poussières | et répandez-les dans l’air». Dans les pratiques funéraires musulmanes, il n’y a pas d’incinération, admise dans les rites chrétiens ou agnostiques. Là est la duplicité de Naïmi (…) » Ici, nier le droit de se faire incinérer selon un libre choix, en le traitant de « duplicité », n’est-ce pas utiliser le langage d’un mufti obscurantiste d’Arabie Saoudite ?

Comme quoi, à la conception élargie et actualisée du terme « harki », que j’ai proposée au débat, j’ajoute celle que me suggèrent les deux textes mentionnés de Merdaci à mon encontre. Il existe aussi une catégorie particulière de harkis : concernant les faits, ils choisissent de servir le mensonge au détriment de la vérité, parce que cet asservissement sert des intérêts individuels ou de clan, masqués sous de « bons » sentiments, du genre « Je suis plus algérien que toi ! ». Au sujet de ce type d’intellectuels, deux essais sont éclairants : « La trahison des clercs », de Julien Benda, et « Les chiens de garde » de Paul Nizan.

Une dernière chose. Est-ce trop demander aux lecteurs du « Matin d’Algérie » de prendre d’abord le temps de lire mes livres (auxquels je veille toujours à renvoyer dans mes articles) avant d’émettre leurs commentaires ? Ne serait-ce pas plus honnête comme comportement, si l’on désire réellement connaître la vérité des faits et apporter au débat une contribution utile ?

K. N.

Email : kad-n@email.com

Notes

(1) Voir https://www.algeriepatriotique.com/2018/07/11/mise-point-a-propos-concept-mtorni/

(2) Voir https://lematindalgerie.compour-en-finir-avec-la-querelle-de-mots-de-la-caducite-la-verite-du-sens

(3) Voir Mohamed Kali, “Y A-T-IL UN CAS KADDOUR NAÏMI ? Polémique en scène”, in http://www.elwatan.com/hebdo/artsetlettres/polemiqueenscene30032013

208424_159.php

(4) “Éthique et esthétique au théâtre et alentours”, livre 4, librement accessible ici : http://www.kadour-naimi.com/f-ecrits_theatre.html

(5) Voir “Éthique et esthétique au théâtre et alentours”,  op. cité.

(6) https://lematindalgerie.comrappel-pour-memoire-occultee-sur-une-partie-du-theatre-algerien

(7) Il signe ainsi ici https://www.algeriepatriotique.com/2018/03/28/contribution-dabdellali-merdaci-breve-adresse-a-naturalise-honteux/

(8) Respectivement “Ethique et esthétique…” déjà mentionné, ma thèse de licence en sociologie (in https://bib.uclouvain.be/opac/ucl/fr/chamo/chamo:683489?i=0#.) et mon essai “LA GUERRE, POURQUOI ? LA PAIX, COMMENT ?…”, librement accessible ici : http://www.kadour-naimi.com/f_sociologie_ecrits_guerre_paix.html

(9)Respectivement https://www.kadour-naimi.com/f-FRANCAIS.htm et https://fr.wikipedia.org/wiki/Kadour_Naimi

(10) https://www.algeriepatriotique.com/2018/07/15/droit-de-reponse-a-mise-point-de-m-merdaci/

(11) Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Nils_Andersson_(%C3%A9diteur)

Auteur
Kaddour Naïmi

 




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