16 avril 2024
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L’agonie du système Bouteflika

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L’agonie du système Bouteflika

De nos jours, les Algériens ne vivent pas seulement sous la pression de l’oukase de l’austérité, mais aussi sous l’embargo des rumeurs de toutes sortes. Une culture nocive, pire que le cancer du poumon que provoque la nicotine à la santé des fumeurs ! Alors que les officiels laissent planer le doute sur le destin de tout un peuple de quarante millions d’âmes, la blogosphère, les journaux et la rue se répandent en pronostics flous sur l’avenir. Et quel avenir mon Dieu ?

En attendant, il est permis de penser qu’il y a quelque indécence à célébrer ainsi l’agonie de la logique en Algérie. Que dans un pays difficilement remis des déchirements de la violence de la guerre civile, d’aucuns instrumentalisent encore le spectre du chaos, comme paravent contre toute velléité de changement, cela paraît étrange et reviendrait à dire que l’éclaircie dans ce grand embrouillamini algérien ne sera pas pour demain, à moins d’un idéalisme impénitent. 

C’est ce que chacun peut déduire, d’un côté, du concert des «faux chauvinistes», plus soucieux d’entretenir la rondeur de leurs ventres que l’intérêt de leurs compatriotes, lesquels croient que l’Algérie n’est qu’un bien vacant, propriété exclusive de groupes claniques concentriques en lutte au sommet de la pyramide de l’État et, de l’autre, du cortège des «fatalo-pessimistes» qui, avec leurs avis déprimants, ont réduit cette Algérie-là à «une start-up de déceptions», incapable du moindre saut dans la modernité. 

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Et le peuple dans tout ça ? Il semble que, selon ces deux visions-là, ce dernier n’a plus aucune influence ni poids dans l’échiquier : on décide à sa place, on parle à sa place, on ordonne à sa place, on place les élus et même les «présidents» à sa place. Autrement dit, le peuple n’est qu’un «double-blanc», dans le piètre jeu de dominos qui se joue à son insu. Or, ce qu’on oublie souvent, c’est que ce double-blanc, aussi négligé et inutile soit-il, est important dans le jeu et que, sans lui, on pourrait «perdre la main» : le pouvoir. 

En résumé, bien qu’il soit le cadet des soucis des élites dirigeantes, le peuple pourrait être la pièce maîtresse dans l’architecture électorale de la présidentielle du printemps prochain. Bien entendu, la phrase étant construite au conditionnel ! Cela est d’autant plus plausible que les temps ont changé et la redistribution traditionnelle des rôles au sein de la nomenklatura, fortement chamboulée après que la DRS a été privée de ses prérogatives, ne fera qu’accélérer les tensions internes au cœur du «Système».

Ce qui pourrait retarder ou plutôt éloigner la perspective du consensus habituel et obligerait les décideurs à recourir aux services du peuple ! Un fait inédit qui sera inscrit aux annales ! Espérons-le ! 

Auteur
Kamal Guerroua

 




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