28 mars 2024
spot_img
AccueilIdéeLe gouvernement et l’aggravation de la crise

Le gouvernement et l’aggravation de la crise

Tribune

Le gouvernement et l’aggravation de la crise

Dans le contexte actuel des choses en Algérie, les turbulences politiques, les discours contradictoires, les mensonges et les pertes de temps à faire du surplace, sont désastreux pour toute la nation, son peuple et sa crédibilité internationale. Je ne voudrai surtout pas m’attarder là-dessus, puisque c’est très simple à résumer : Toutes les politiques et les actions du pouvoir, sont programmées de sorte à converger vers le cinquième mandat. Et dire que cet événement, auquel les autorités accordent un intérêt particulier, est paradoxalement le dernier des soucis de la grande majorité du peuple.

Nous nous abstiendrons de commenter ou de développer l’aspect politique ou encore les tenants et aboutissants de cette échéance électorale qui de surcroît (si, cinquième mandat il y a), ne fera que perpétuer la situation endémique dans laquelle est plongé le pays.

Informel et gaspillage à volonté

Sur un tout autre plan, j’aimerais m’inscrire en faux contre les dernières orientations du gouvernement, en matière de développement économique. Ce que le gouvernement croit être de l’économie, est, malheureusement, aux yeux de tous les économistes : De la pure ‘’casse’’ au su au vu de tout le monde, avec à la clef, la permission de l’informel, le gaspillage des fonds publics, la gestion en ‘’deux poids deux mesures’’ et la maudite stratégie des privilèges…

- Advertisement -

Nos dirigeants oublient l’essentiel et s’attaquent maladroitement à l’accessoire. Telle est leur mesquine gestion du pays. Leur comportement malsain et amoral, ouvre grandes les portes à tous les parasites de la société. Nombreux sont, à cet effet, les citoyens qui se sont solidement engagés dans la pratique d’activités non structurées, informelles et illicites. Les pistes de la triche et du vol sont toutes permises et ouvertes à la faveur de tous ceux qui ont les bras longs et qui n’ont pas froids aux yeux. Dieu sait que cette clientèle qui active en dessous de la table et tous ces spécialistes du système D, sont de plus en plus nombreux à prendre ces chemins sinueux, malhonnêtes, difficiles et risqués. Ils trouvent bien leur compte à les emprunter; de cette façon, ils sont doublement avantagés : Ne sont jamais inquiétés et se rapprochent bien souvent, dans des délais relativement courts, aux portillons de la classe supérieure.

C’est un vrai phénomène épidémique en forte propagation dans notre pays, auquel nous assistons, sans possibilités d’agir et où le ramassage sans efforts, de millions (voir de milliards) de DA, est souvent l’affaire de beaucoup de politiciens tarés et de certains fonctionnaires et d’affairistes sans scrupules et sans honneur.

Et voilà qu’au lieu de s’attaquer avec force à cette vermine qui tire fortement le pays vers le bas, à la corruption, à l’éradication des privilèges… à toute cette gabegie sans limite, au lieu d’entamer les vraies réformes… Notre gouvernement a choisi tourner le dos à tout ça et poursuivre sa politique de l’autruche.

Dans l’incertitude et par manque de vision stratégique (ou de vision tout simplement), par manque de solutions pour les gens, ce gouvernement tâtonne et s’accroche alors à la première option qui lui vient à l’esprit et qu’il s’empresse de mettre en pratique sans prendre la précaution de consulter les spécialistes.

L’exemple de son plan de sortie de crise, par le recours à la planche à billets, en est révélateur. Pourtant, selon beaucoup d’économistes : Dans les conditions actuelles de notre économie où la demande est très importante alors que l’offre est pratiquement absente (pas de production locale) et donc les perspectives de croissances sont insignifiantes; le fait d’injecter une grande quantité de monnaie supplémentaire dans l’économie (Plus de 2.200 milliards DA à ce jour), au travers des dépenses publiques, va inévitablement générer de l’inflation, tout en provoquant une augmentation des prix des biens et services de consommation courante. Cette politique monétaire non conventionnelle, de Monsieur Ouyahia, n’est donc qu’un outil aggravant de la crise que vit toute la nation.

Le gouvernement annonce haut et fort que désormais, la planche à billets va se loger dans le Fonds national d’investissements (FNI) et permettra d’assurer les financements des divers programmes en cours de réalisation ou en projet; entre autres : Les cimenteries, Air-Algérie, l’industrie pharmaceutique, les entreprises d’assurances, Cosider, ADL etc. La liste est en tout cas longue, un secret bien gardé. Des crédits FNI seront donc distribués avec des taux d’intérêt bonifié de 1% et des délais de remboursement allant jusqu’à 30 années. Qui dit mieux!

Rappelons que ce genre de financement ‘’made in Algéria’’ ne date pas d’hier, puisqu’il remonte déjà à la moitié de l’année 2009, avec un premier prêt, d’un montant de 180 milliards de dinars, accordé au groupe Gica-cimenteries, remboursable sur une période de plus de 20 ans, ou encore cet autre prêt de 100 milliards DA, accordé à Saidal (groupe pharmaceutique), remboursable dans un délai de 30 ans. Mieux encore et selon les dires de Monsieur Ouyahia : Le fonds national d’investissements (FNI) va devenir, désormais, un outil privilégié du pouvoir, puisqu’il remplacera tous les financements de type ‘’concours définitifs’’ du budget de l’État et va en plus couvrir une grande part des dépenses nécessaires au programme AADL.

Voilà ce qui s’appelle : s’enfoncer doucement mais surement dans la boue, jusqu’à disparaître totalement. C’est le cas de le dire, s’agissant de notre pays.

Comme à ses habitudes, notre gouvernement va tenter de convaincre, une fois de plus, les simples citoyens d’accepter des sacrifices supplémentaires, puisque, leur mentira-t-il : Ce sera mieux pour tout le monde demain, le niveau de vie remontera, le chômage reculera et l’Algérie se portera à merveille. Voilà encore des mensonges qui ne changeront aucunement la situation de notre pays et qui obligeront tout simplement le peuple, de payer par un accroissement de sa misère, de sa soumission et de son exploitation.

Ahcène Moussi est économiste et président de la Mouvance Migratoire Ô Canada

 

Auteur
Ahcène Moussi, économiste

 




LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici