23 avril 2024
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Le peuple iranien est avide de changement

Moyen-Orient

Le peuple iranien est avide de changement

Alors que la valeur du rial iranien a encore chuté par rapport au dollar lundi, les habitants de Téhéran, qui en ont assez de 40 ans de tyrannie, de corruption et de mauvaise gestion économique, sont descendus dans la rue pour protester. La manifestation a commencé dans le bazar de Téhéran, où les commerçants qui sont les plus touchés par la chute continue de la monnaie nationale, ont fermé leurs magasins pour marcher vers le parlement.

Les protestations se sont rapidement répandues à d’autres parties de Téhéran, passant rapidement d’une insatisfaction économique à une émeute réclamant le départ du régime islamique. La police a brutalement réprimé les manifestants.

Malgré la forte présence policière et de nombreuses arrestation dans les milieux grévistes, les protestations de Téhéran se poursuivent encore et se sont étendues à d’autres villes, y compris Kermanshah (ouest), Tabriz (nord-ouest), Mashhad (nord-est) et Arak (centre).

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Il y a plusieurs aspects bien significatifs dans ces récentes protestations populaires. Tout d’abord, il y a leur nature éclaire. Comme nous l’avons vu lors des manifestations de Kazerun (sud de l’Iran) le mois dernier, les manifestants iraniens n’ont plus peur des forces de sécurité et ne reculent pas devant leurs interventions brutales.

Deuxièmement, il y a le phénomène de tache d’huile. Bien que les commerçants aient allumé l’étincelle, les classes moyenne et inférieure de la société, se sont rapidement joints au mouvement pour manifester leur ras-le-bol du chaos économique et de la corruption du système. La vague s’est très vite transportée à la quasi ensemble de la capitale et à plusieurs villes de la province.

Force est de constater que depuis les soulèvements de décembre dernier, les manifestants iraniens ont montré que leurs revendications vont bien au-delà des questions économiques et réclament le renversement du régime. Les slogans de « A bas le dictateur », « A bas Rohani-Khamenei » qui ciblent toutes les factions dites rivales du régime, prouvent bien que le fossé entre le système et le peuple ne peut plus se combler.

Pendant six mois les manifestants ont souligné clairement que le pouvoir en place est le seul responsable de l’état de délabrement de l’économie iranienne. Ils ont également exprimé leur mépris de la politique expansionniste des ayatollahs, par des slogans tels que « Ni Gaza, ni Liban, ma vie est pour l’Iran  » ou « Laissez la Syrie, pensez à nous « . Les Iraniens sont désormais parfaitement conscients que ces excursions étrangères du régime dilapident une partie considérable des revenus du pays et contribuent à l’appauvrissement de la société.

De son côté, les dirigeants du régime sont parfaitement conscients de la procédure qui a démarré le 27 décembre dernier les émeutes qui ont embrasées quelques 140 villes du pays. Resté muet jusqu’au 10 janvier, le Guide suprême est monté au créneau pour reconnaître que les Moudjahidine du peuple ont un rôle significatif dans l’organisation des manifestations. « Leur stratégie est de commencer par les petites villes et de s’appuyer sur les revendications de la population, pour monter peu à peu vers la capitale « , a expliqué Ali Khamenei.

Eh bien la capitale, on y est ! Malgré la transparence de la stratégie des émeutes qui suivent une courbe croissante, la théocratie n’a pu stopper cet acheminement.

La suite est presqu’une fatalité. Malgré des milliers d’arrestations, des dizaines de dissidents tués en prison, de lourdes peines de réclusion et une répression des plus brutales dans la rue, le mouvement continue. Rien ne pourra le stopper.

Comme l’ont montré les dernières manifestations à Téhéran et dans d’autres villes d’Iran, le peuple iranien est avide de changement.

 

Auteur
Hamid Enayat

 




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