20 avril 2024
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Lorsque les djihadistes implorent l’humanisme du diable

REGARD

Lorsque les djihadistes implorent l’humanisme du diable

Le débat revient en force en France avec la question des enfants des djihadistes que certains veulent accueillir et d’autres non. Ce n’est pas la première fois que la question se pose mais nous arrivons à l’épilogue d’une histoire douloureuse pour laquelle il faudra trancher.

La directrice de la communication du ministère des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll, vient de déclarer qu’il est urgent de régler cette affaire et que le gouvernement pense différencier le cas des parents, essentiellement celui des mères, et celui des enfants.

C’est la position qu’une majorité d’entre nous avons exprimé, notamment par nos articles, rejoignant ainsi une opinion de nombreux intellectuels. Reprenons les arguments maintes fois répétés pour ce débat qui vient d’être ouvert de nouveau par la déclaration du gouvernement. Et notre point de départ pour exposer notre sentiment sera des plus sévères, sans aucune retenue car il n’en ont eu aucune à l’égard des êtres humains.

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Ils ont voué leur vie à la plus grande des barbaries qu’il soit possible d’imaginer pour un être humain. Ils ont participé à des crimes qui soulèveraient le cœur du pire des assassins. Ils ont égorgé, mutilé, fait exploser et torturé des innocents.

Ils ont causé le malheur de milliers de jeunes gens et de leurs familles. Ils ont détruit ce qu’il y a de plus précieux, la vie. Ils se sont vautrés dans des mariages multiples qui choqueraient le plus fidèle adepte du marquis de Sade. Les Borgia eux-mêmes s’en offusqueraient.

Aujourd’hui, ces assassins d’un autre temps, du monde des ténèbres, se sont aperçus que la vie était toujours la plus forte, que l’humanité était toujours triomphante et que le monde des être humains ne se laissait jamais faire contre les barbares aussi longtemps.

Ils ont perdu, vadrouillent en guenilles pour certains et attendent leur sort pour d’autres. Et c’est à ce moment que les mères se rappellent soudain qu’elles ont enfanté des êtres humains. Elles supplient le diable de faire preuve d’humanisme et d’accueillir leurs enfants au sein d’une république qu’elles ont voulu abattre tant elle représentait le mal à leurs yeux.

Ce diable contre lequel elles ont combattu représente aujourd’hui le salut pour leur être cher. Ce qu’elles ont renié pour les autres, elles le quémandent pour l’avenir de ce qui est sorti de leurs entrailles. Et c’est ce diable, lui-même, qu’elles ont bravé au prix du sang qui s’est répandu sur la planète, particulièrement pour les citoyens du pays qui est le leur.

Nous les avons nourris, éduqués et financé leurs études avec la solidarité de nos impôts. Ils ont tout eu, même plus et sans que nous exigions un juste retour de leur part. Car la plupart se sont comportés comme les plus ingrats envers une république solidaire qui les a élevés.

Quant aux plus instruits, ils sont encore davantage responsables car ils avaient le discernement suffisant pour résister à l’appel de l’horreur. Ils se sont soignés de leurs psychoses, de leurs frustrations sexuelles et de bien d’autres tourments au prix du malheur des autres. Ils ont cru qu’en les assassinant, ils donneraient un sens à leur vie qu’ils n’ont jamais pu trouver par eux-mêmes. Ils ont pensé trouver la justification de leurs actes dans des textes religieux dont ils ne comprennent même pas le moindre mot ni la langue dans lesquels ils sont écrits.

Le débat va encore une fois resurgir et nous ne sommes pas des barbares tout en n’étant pas des laxistes. L’affaire est simple à résoudre, les majeurs doivent assumer leurs actes et subir la loi des pays où ils sont en détention. La règle de droit international est claire, qu’elle s’applique.

La seule réticence juridique et humaniste reste la peine de mort que nous ne pouvons accepter même pour les pires des monstres. Cette législation sur laquelle elles ont craché va s’exprimer à leur égard comme elle doit toujours le faire pour sa propre dignité.

Mais si nous pouvions, par ironie, prétendre que les adultes peuvent « aller au diable », il ne peut pas en être ainsi pour des enfants qui n’ont rien demandé, qu’ils soient nés en France ou pendant l’abominable djihad. C’est notre honneur d’être humain de le comprendre et d’accepter de les accueillir dans les règles de la république.

Ces enfants doivent être protégés, éduqués et nourris par la république, c’est à dire encore une fois par nos impôts, à nous, les impies. Mais cela est de notre devoir d’être humain que de l’accepter. Le sort réservé aux adultes ne peut être comparable à celui qui doit être réservé aux enfants.

Reste l’argument que certains mettent en avant, assez légitimement, soit la dangerosité de ces enfants gorgés de propagande meurtrière. Ce qu’ils ont appelé « les lionceaux de l’Islam » ne savent rien d’autre que le discours du meurtre et de l’atroce. Ils seraient alors très dangereux de les inclure dans la société car, un jour ou l’autre, leur instinct de meurtre remonterait inévitablement à la surface.

C’est un argument qu’on ne peut balayer d’un revers de la main. Cependant, malgré le risque, la république doit l’affronter car autrement elle ne pourrait jamais être à la hauteur d’enjeux nationaux qui se présenteraient à elle dans des moments troubles de l’histoire.

Nous allons encore et toujours payer de la sueur de nos impôts pour un objectif d’une haute importance. Comme nous payons pour des dizaines d’enfants de la république qui ont pris le chemin de l’assistance, du gangstérisme et de la catastrophe éducative.

C’est ainsi qu’on paiera jusqu’à ce que cette population, toujours prompte à se draper sous l’excuse de leur rejet par la société, comprendra qu’on ne le fera plus. En tout cas, plus pour ceux qui se vautrent dans la délinquance, l’oisiveté et le crime.

L’enseignant que je suis atteste que tout a été fait depuis plus de trente ans pour leur donner leur chance. Il arrivera un moment où ils devront prendre leur responsabilité sans chercher un coupable à leur sort.

Nous devons combattre avec acharnement tous les Zemmour mais nous ne pouvons accepter ceux qui en prennent excuse pour faire pire.

Auteur
Boumediene Sid Lakhdar, enseignant

 




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