19 avril 2024
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Pourquoi la France préfère Bouteflika même s’il est « branché » (I)

DECRYPTAGE

Pourquoi la France préfère Bouteflika même s’il est « branché » (I)

La bonne volonté du Président Emmanuel Macron de conduire cette fois-ci l’ancienne puissance coloniale à observer une neutralité dans les échéances électorales 2019 ne suffit pas car la relation entre les deux pays est beaucoup plus compliquée que de l’insérer comme il l’entend dans un modèle politique qui obéit aux règles des relations internationales d’usage.

Bien que cela a créé une vive polémique dans les milieux d’extrême droite lors de son annonce, l’ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, avait déclaré début février 2015 que « le nombre de Français ayant un lien direct avec l’Algérie avoisine les sept millions »  Toute la question reste de circonscrire avec précision qui sont vraiment les musulmans de France ?

L’Institut Montaigne a tenté d’apporter la même année une réponse sur la base d’un sondage commandé à l’Institut français d’opinion publique (IFOP). Cet organisme étatique a interrogé 15 459 personnes de 15 ans et plus, représentatives de la population française pour son sondage, dont 874 qui se disent de confession musulmane. Cela représente environ 5,6 % des répondants. Si l’on applique ce ratio à l’ensemble de la population française, on arrive donc à une estimation de 3 millions de musulmans sur la base de cette étude.

Les chiffres officiels repris en 2018 confirment le chiffre de 7 millions soit près de 11% des 67,2 millions de Français avec un taux de natalité de 0,3%.

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Sur les 233 000 qui viennent chaque année, plus de la moitié sont issus de l’émigration. Il se trouve justement que l’approche utilisée par l’IFOP  n’a pas été du goût d’internautes et de sites d’extrême droite, qui l’ont accusée de largement sous-estimer le nombre de musulmans en France. Avec des arguments complètement erronés. Depuis cette date, les spéculations sur le sujet vont bon train. L’Algérie par exemple, si l’on croit l’Institut national français des études démographiques (Ined), figurerait parmi les 15 pays qui fournissent le plus de migrants au monde.

Pour l’Aida (Association internationale de la diaspora algérienne) basée à Londres, les Algériens ou personnes d’origine algérienne vivant à l’étranger en 2018, seraient au nombre de 7 millions d’individus, voire plus. Rien qu’en France, ils seraient plus de 5 millions ! En Amérique du Nord, ils se situeraient entre 120 000 et 140 000 (110 000 au Canada, 30 000 aux USA et 2000 au Mexique).

Dans les pays arabes, ils seraient quelques milliers et en Afrique plusieurs centaines. Si l’on croit les statistiques du ministère de l’Intérieur français, repris par les réseaux sociaux, entre 1998 et 2017, plus de 400 000 Algériens ont obtenu la nationalité française et 70 000 sont actuellement en instruction.

Selon le campus France, 30.521 étudiants algériens sont actuellement inscrits dans des établissements français d’enseignement supérieur. Ils étaient 26.116 au cours de l’année universitaire précédente. Ce campus précise que les Algériens représentent ainsi la 2e communauté d’étudiants étrangers en France après les Marocains (39.855 étudiants).Fatima Besnaci, historienne et petite fille de harki, a déclaré avoir pris connaissance des milliers de dossiers des fils de harkis, résidents actuellement en Algérie demandant la naturalisation française.

En mai dernier, Emmanuel Macron a embrassé une femme vêtue d’un bonnet phrygien portant l’inscription harki,au Champs-Elysées à Paris. Il a promis à cette communauté que son quinquennat va prendre à cœur ce problème et que devrait dévoiler une série d’annonce d’ici au 25 septembre et cela a été effectivement fait. Cette communauté a déjà bénéficié d’une aide de 40 millions d’euros et s’attend au plus important qui est le dossier de libre-circulation entre la France et l’Algérie qui se trouve actuellement entre les mains du président Bouteflika selon l’actuel secrétaire général du Front de la libération nationale, Djamel Ould Abbès. Toute cette communauté dont le nombre croît d’année en année constitue un lobby contre lequel aucune approche politique ne sera que vaine si elle l’ignorait dans son équation, ce que le jeune président ne veut pas comprendre et s’entête dans sa rationalité politique.  

Maintenant comment s’applique cette préférence à l’homme Bouteflika ? Pourquoi les récentes turbulences politiques et surtout économiques ne sont qu’un orage d’été d’une relation tumultueuse qui a ses hauts et ses bas depuis les accords d’Evian ? (A suivre)

Auteur
Rabah Reghis

 




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