23 avril 2024
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Prix Nobel, dites-vous !

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Prix Nobel, dites-vous !

Pour Tahar Hadjar, l’université algérienne n’a pas besoin de prix Nobel !!!

Comment notre société peut-elle aspirer au changement si son université est malade ? Comment peut-elle progresser si son élite la quitte ? Est-il logique d’entendre de la bouche d’un officiel, ministre de l’Enseignement supérieur de surcroît, qu’un Prix Nobel ou une prestigieuse distinction décernés à une université ne lui sont pas utiles ?

N’y a-t-il pas là un encouragement de la médiocrité ? Depuis des années, l’université de mon pays est en train de faire un saut dans le vide. D’un scandale à un autre, elle donne l’image d’une barque sans boussole, perdue en plein océan. Et ce n’est pas la massification des effectifs, au nom de la démocratisation de l’enseignement, qui va résoudre ses problèmes. Pour qu’elle réussisse sa mission, toute université devrait être vecteur de modernité et la courroie de transmission entre l’Etat et la société.

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A cet effet, elle devrait se doter de bibliothèques bien approvisionnées, de centres de recherche et de laboratoires modernes, du matériel technologique sophistiqué et de ressources humaines qualifiées à l’aune des défis scientifiques de l’élite et les exigences de la formation de ses contingents d’étudiants. 

En Europe et dans certains pays émergents comme l’Inde, Singapour, ou même l’Afrique de Sud, l’université travaille en étroite coordination avec l’armée et les institutions sécuritaires pour le renforcement ou la confection du «complexe militaro-industriel». Ce géant think-tank est chargé de subvenir aux besoins de la nation par le biais de ses cellules de crise et les moyens importants mis à sa disposition. De même, il sert la société par ses bilans, ses études prospectives, ses sondages et ses statistiques. La Silicon Valley, en Californie, aux Etats Unis, est l’un des meilleurs exemples de cette fructueuse connexion entre le savoir, la technologie, l’économie, la société et la politique.

Vitrine de la technologie numérique de pointe, elle sert de point d’appui pour l’administration américaine dans l’élaboration de ses stratégies militaires et dans ses projets de conquête de l’espace. Elle est considérée également comme un cabinet-conseil en cas de crise. Israël, l’ennemi mortel des Etats arabes, s’en est d’ailleurs inspiré. Son «Silicon Wadi» s’étend sur la région Tel-Aviv-Jaffa. Et ce n’est jamais une surprise si ce pays-là possède environ 12 Prix Nobel (rappelons à ce titre que tout le monde arabe, plus de 22 pays, en possède 9!). 

En gros, l’université ne devrait jamais être un corps inerte, stérile et en rupture avec le monde qui l’entoure, mais une usine de production intellectuelle qui suit de près la marche de la société. Elle est sommée d’accoucher de quantité de recherches de qualité (au moins une vingtaine par an), répertoriées et référencées dans les plus prestigieuses revues scientifiques mondiales. Ce qui est à même de la hisser dans le classement annuel au rang de l’excellence et lui permettre des revenus financiers supplémentaires, garantie de son indépendance et de son autonomie par rapport aux cercles décideurs. Vite, au boulot ! 

Auteur
Kamal Guerroua

 




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