23 avril 2024
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Se moquer des Algériens et appeler ça bonne gouvernance

Tribune

Se moquer des Algériens et appeler ça bonne gouvernance

Les gouvernants algériens, au premier rang desquels Ahmed Ouyahia, se moquent des Algériens et pensent sérieusement qu’ils sont en train de bien gouverner, parce que gouverner est devenu dans notre pays à la portée du premier venu.

Jeudi dernier, Ahmed Ouyahia a encore parlé, non pas pour dire s’il sera candidat ou non aux prochaines élections présidentielles, mais pour appeler solennellement le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, à briguer un cinquième mandat. Quand un homme, aussi ambitieux qu’Ahmed Ouyahia, pousse un homme de 81 ans, gravement malade, à briguer un cinquième mandat, nul besoin d’être clairvoyant pour comprendre que les choses ne tournent pas rond en Algérie.

Ahmed Ouyahia s’était, on s’en souvient, clairement demandé en 2013 si un quatrième mandat pour Abdelaziz Bouteflika était dans l’intérêt de l’Algérie. En 2018, le même Ouyahia appelle le même Bouteflika à briguer un cinquième mandat. Cela parait contradictoire à première vue, mais des initiés affirment qu’Ahmed Ouyahia a changé de tactique pour mieux surprendre ses adversaires, et Dieu sait qu’il en a beaucoup.

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En effet, tout le monde, ou presque, sait maintenant que le cinquième mandat relève de l’impossible et que l’enjeu concerne désormais la désignation du successeur d’Abdelaziz Bouteflika. Et quand on sait que ce successeur se recrutera forcément parmi ceux qui seront restés fidèles à Abdelaziz Bouteflika jusqu’à l’ultime minute, l’on comprend mieux alors le sens de la dernière sortie d’Ahmed Ouyahia.

Seulement voilà, à force de gouverner avec la ruse, au détriment de l’intelligence, nos gouvernants s’en mêlent souvent les pinceaux et apparaissent comme quelqu’un qui ne sait plus ce qu’il veut réellement. L’attitude du chef de l’Etat, qui ne veut toujours pas dire ce qu’il compte faire en 2019, en est l’illustration parfaite.

Si nous étions dans un pays démocratique, la vie politique serait en ébullition en cet été 2018. Hélas, cette vie se limite chez nous à deux appels à Abdelaziz Bouteflika ; l’un lui demandant de ne pas briguer un cinquième mandat, l’autre l’incitant à faire exactement le contraire. Une vie politique des plus rudimentaires, quoi !

Mais cette situation ne va pas s’éterniser. Tôt ou tard arrivera au pouvoir une génération qui dira : basta, se moquer des Algériens et appeler ça bonne gouvernance a assez duré !

                                                                                     Ahcène Bettahar       

 

 




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