25 avril 2024
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2022. Gagnons-là puisque nous sommes des Fennecs !

FOOTAISES de Meziane Ourad

2022. Gagnons-là puisque nous sommes des Fennecs !

Mea culpa. Bien sûr que c’est Umtiti, un Camerounais arrivé dans le cinquième arrondissement de Lyon à l’âge de deux ans, qui, d’une tête démente a envoyé la France  en finale. Il l’a mise en orbite. Cette France pleine d’orgueil et rarement triomphante a de fortes chances, cette fois-ci, vingt ans après y avoir été guidée par Zidane, de voir son vaisseau se poser sur les Champs-Elysées.

J’ai écris Varanne Raphaël, fils de Gaston, le Martiniquais parce qu’il a éclaboussé cette rencontre face à la Belgique  de sa classe.

Mon cerveau en était plein, il l’a occupé tant il a rayonné dans sa surface. Comme a brillé cette jeune équipe française pleine de rage positive, depuis le début de cette étonnante coupe du monde. Ces enfants qui ont poussé dans les halls des barres des cités me parlent. Ils sont pétris de volonté, de détermination, de conviction, mais aussi d’humanité.

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Pogba vient de dédier la victoire de ses potes en demi-finale, aux douze gamins de Tham Luang, en Thaïlande, et à leur entraîneur. Treize footballeurs qui, par une incroyable ironie du sort, se sont retrouvés prisonniers sous terre, dans un labyrinthe inondé par les eaux durant les deux premières phases de ce Russie 2018 ! 

Ils ont été enterrés durant dix-sept jours. Leur condition physique et l’abnégation de leur éducateur leur ont permis de survivre et de se tirer d’affaire. On les appelait les « sangliers sauvages », c’est, pourtant, les biens domestiqués et professionnels plongeurs thaïlandais, aidés par quelques étrangers, qui les ont sauvés. Une coupe du monde se jouait en Russie, un drame lié au football se déroulait, en direct et en simultané, en Thaïlande.

Pogba a une pensée, au beau milieu d’un moment extatique – la qualification pour une finale de mondial – pour ces jeunes qui étaient sur le point de périr. Il sait d’où il vient. De la forêt guinéenne, tout entière mobilisée depuis le 14 juin. 

M’Bappé n’a pas fait moins. Il a convaincu bon nombre de ses coéquipiers de verser leurs primes à des associations communautaires ou caritatives à l’issue de la compétition.

Ces jeunes ont de la mémoire. Contrairement aux nonagénaires qui dirigent notre pays ou, plutôt devrais-je dire, ne le dirigent pas, puisqu’il dérive à vue depuis l’indépendance, et qui se livrent à de sauvages batailles pour ramener les quelques miettes que laissera Bouteflika lorsqu’il sera parti.

L’inénarrable Ould Abbès, notre « médecin humanitaire » vient nous raconter ses guerres vécues sous les tentes avec un stéthoscope à la main dans différentes régions du monde. Il dirige le Front de Libération nationale, le parti fondé par des héros aujourd’hui disparus, souvent assassinés. Que nous a-t-il parlé de ses exploits dans le maquis algériens et des balles qu’il aurait tiré contre l’ennemi qu’il passe son temps à vilipender ? 

Certains lecteurs ne sont pas loin de me traiter de nostalgique de « l’Algérie française ». J’avoue que j’ai aimé aller chez les pères-blancs et me retrouver sous la coupe de maîtres d’école aux noms à consonance française au lendemain de l’indépendance. Il m’ont appris à lire, écrire et compter. Ils m’ont appris le respect de mon prochain. Ils m’ont expliqué la décence et l’humilité. Ils m’ont inculqué le goût de l’effort Et ce mot, désormais désuet : le respect. 

Non ! Je ne suis pas nostalgique, sinon du football algérien, du temps où il ressemblait à une fête. Tous les stades d’Algérie étaient des salles de spectacle. Driassa, Chaou, Guerrouabi, Aït Menguellet, Akli Yahyaten Saâdaoui et bien d’autres y étaient diffusés sur des phonographes sonorisés avant les coups d’envoi et pendant les mi-temps. Des zerdas infinies, jouissives ! Les Algériens s’aimaient en ce temps-là.

C’est, depuis que les Egyptiens et leurs voisins moyens-orientaux ont commencé à nous livrer des « malles de kif », comme le disait si bien mon ami Lounès Matoub, que tout s’est gâté.

C’est, depuis qu’on nous a imposé de transcrire tout ce que nos pauvres cerveaux avaient amassé durant plusieurs années, en arabe, que tout est parti en vrille. Depuis que le « x » est devenu le « sin ». 

Foutaises ! On a brûlé, en plein vol, les ailes des enfants des paysans qui découvraient dans les décombres de la France coloniale des indices qui pouvaient les guider vers le savoir. Quelques-uns ont réussi à passer à travers les mailles des filets. Ils auraient pu sauver l’Algérie. On les a chassés. On a gardé Kamel « le boucher » et ses sbires installés sur les minbars des mosquées qu’il a financées. On sait depuis longtemps que les islamistes sont des bazaris. En 1990, lorsqu’ils avaient raflé les communes d’Algérie, ils avaient installé des paillotes payées avec une patente de 1 000 DA (moins de 5 euros) où ils vendaient des strings, de la sardine ou du melon.

Depuis ils ont appris. Ils bannissent les buveurs de vin et bénissent les fumeurs d’herbe. Ce sont des narcotrafiquants. Les satellites qui gravitent autour du pouvoir l’ont bien compris. Ils s’allient à eux et avec eux, vomissent les démocrates diabolisés. Encouragés à partir. Condamnés à l’exil.

On tourne en rond. La revue « El Djeich » rappelle à l’Algérie l’indivisibilité de l’Algérie. A-t-elle besoin de cacher son jeu et de sceller le nom de Ferhat Mehenni, le président de l’Anavad, qui revendique l’indépendance de la Kabylie ? Entre humains censés et intelligents, il est de tradition qu’on se mette autour d’une table et qu’on discute. Même l’inimaginable revendication du leader d’Imazighen Imoula doit être posée, doit être entendue. Il a des choses à dire, à proposer . Il a tout tenté, avant de prendre le maquis, dans les salons de cette Europe qui lui ouvre quelques portes.

Qu’on l’écoute.

Je reste, pour ma part, à l’écoute de la FAF. La coupe d’Afrique, c’est pour bientôt. Alors Quieroz, Halilhodzic, Renard, Benmadi ? 

Faites vite Monsieur Zetchi, je sais que nous allons rater la CAN. Je souhaite, quand même qu’on aille en novembre 2022 chez nos frères qataris. Ils nous haïssent. Ils savent que nous ne sommes pas arabes. Alors pourquoi ne pas lancer ce défi ? Gagnons cette coupe, dans leur désert, puisque, parait-il, nous sommes des Fennecs.

Image retirée.

Auteur
Meziane Ourad

 




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