28 mars 2024
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34e marche : Pas de révision de la loi sur les hydrocarbures

DISSIDENCE CITOYENNE

34e marche : Pas de révision de la loi sur les hydrocarbures

Des millions d’Algériens ont marché ce vendredi 11 octobre en Algérie. Ici marche d’Alger. Crédit photo : Zinedine Zebar.

C’est sous un soleil de plomb que les marcheurs entament leur périple hebdomadaire. Ils arrivent par des détours et des ruelles. Les forces de police, bien que moins nombreuses, sont néanmoins plus gênantes.

Dès 13 heures, un cordon d’agents de l’ordre disposé le long de la rue Didouche-Mourad repousse les manifestants vers les trottoirs les empêchant d’emprunter la rue. Il leur faudra attendre la sortie des mosquées pour parvenir à leur circuit traditionnel.

Ils savent désormais que pour ne pas subir la répression policière il faut être nombreux. Alors ils arrivent en masse.

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Ils viennent défendre l’honneur des étudiants passés à tabac mardi dernier. Ils répètent sans arrêt : « ya haggarine ettalaba » i.e oppresseurs d’étudiants ; « ya haggarine ettalaba 3assassine el 3issaba » i.e oppresseurs d’étudiants protecteurs du gang ; « ya haggarine ettalaba djibou Tliba » i.e oppresseurs d’étudiants ramenez Tliba (le député d’Annaba réfugié en Angleterre).

Mustapha Bouchachi, entouré de ses fans, défile en scandant « houria lil massajin » i.e liberté pour les détenus ; libérez ezzou3ama libérez i.e libérez les leaders libérez. Des photos et affiches de Lakhdar Bouregâa, Karim Tabou, Fodil Boumala, Samira Messouci et beaucoup d’autres sont brandies ainsi que des affichettes en A4 sur lesquelles une multitude de noms sont inscrits.

Les généraux sont conviés à passer à la trappe, on crie : « les généraux à la poubelle et l’Algérie aura son indépendance ». Les révélations faites au courant de la semaine par certains Youtubeurs, affirmant détenir des preuves sur des détournements colossaux faits par certains généraux contribuent à attiser la colère et à faire désespérer totalement les Algériens d’une certaine catégorie de hauts gradés.

L’écœurement est à son comble. Les influenceurs basés à l’étranger, ayant largement exploré le vaste monde du gang des oligarques civils, semblent commencer à se pencher sur celui des militaires qui parait tout aussi effrayant.

Le vieux général n’y échappe pas non plus. Prié de s’en aller, comme chaque vendredi, on lui concocte d’autres attentions : « darnalou la pression djatou la tension » i.e. on lui a mis la pression il a eu la tension ;  « khardjoulou les dossiers djah l’AVC » i .e on lui a sorti les dossiers il a été atteint d’un AVC.

Les manifestants redisent leur rejet de l’échéance électorale prévue le 12 Décembre et  insistent sur le fait qu’ils ne se rendront pas aux urnes. Ils assurent qu’il ne se tiendra aucune élection dans la capitale.

Se remettant dans une atmosphère de bataille d’Alger et une position de colonisés, tout en s’inspirant de la bravoure de Ali la pointe, ils chantent : « ya Ali Amar bladi fi danger, nkamlou fiha  la bataille d’Alger, makach marche arrière edaoula fourrière, el yed fel yed an djibou listijlal » i.e Ali Amar(Ali la pointe), mon pays est en danger, on y conclue la bataille d’Alger, l’état est une fourrière, il n’y a pas de marche arrière, main dans la main nous obtiendrons notre indépendance.

Comme chaque vendredi les marcheurs ont un thème de prédilection, aujourd’hui il s’agit de la révision de la loi sur les hydrocarbures. 

Continuellement à l’écoute, ils se sont faits leur idée. Ils scandent : « Dartouha ya el khawana Dartouha » ! i.e. vous avez osé le faire traitres, vous avez osé le faire ! ; « Djazair amana ba3touha ya elkhawana », l’Algérie est un lègues et vous l’avez vendu traîtres ; « kanoun el mahroukat tsigna fi el casernat » i.e. la loi des hydrocarbures a été signée dans les casernes; 3assou total machi la capitale i.e. surveillez Total pas la capitale. Ils répètent : « kanoun el malia rachwa dawliaé i.e la loi des finances est un pot de vin international.

Ils lancent un appel : nhar el had fi el parlamen i.e. dimanche au parlement ; li ihab lebled elhad fi el parlamen i.e celui qui aime son pays dimanche au parlement. Dimanche prochain, étant le jour programmé par le gouvernement pour soumettre la nouvelle mouture de la loi sur les hydrocarbures à l’assemblée.

Largement débattue sur le web, le refus de la révision de cette loi en ce moment et par l’équipe actuelle fait l’unanimité. Le président déchu, bien que doté d’énormes pouvoirs, n’était pas parvenu à la réviser. Même feu le président vénézuélien, Hugo Chavez, s’était déplacé  à Alger pour s’y opposer. Et voilà qu’un gouvernement illégitime, dans une situation de crise politique aigue, entreprend de la modifier. 

Les marcheurs s’expriment : ils crient leur refus net de la révision de la loi sur les hydrocarbures.

Auteur
Djalal Larabi

 




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