25 avril 2024
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Alerte de l’ONS : une baisse inquiétante de la production des hydrocarbures

DECRYPTAGE

Alerte de l’ONS : une baisse inquiétante de la production des hydrocarbures

La croissance globale du Produit intérieur brut (PIB) de l’Algérie a atteint 1,5% au 1er trimestre 2019, en comparaison avec le même trimestre de l’année 2018, lit-on ce matin sur le site l’Algérie Presse Service (APS) qui cite l’Office national des statistiques (ONS).  

Le chiffre qui situe l’ampleur de ce niveau de croissance n’a pas été donné mais la moyenne de la croissance du PIB en 2018 a été de 2,3% ce qui montre que son évolution  s’écarte de près d’un point de la moyenne de l’année dernière et de deux points de ce qui était prévu.

La lecture faite des chiffres de cet organisme étatique met en avant d’abord la croissance hors hydrocarbures qui est jugée « appréciable » avec près de 3,9% et qui semble tirée essentiellement par l’activité des services marchands, de l’industrie des bâtiments et des travaux publics et de l’hydraulique (BTPH) et enfin spécialement cette année le secteur agricole. 

Ces activités qui sont destinées rappelons-le à la consommation interne et n’ont pas vocation d’exportation pour ramener des devises, ont visiblement évolué par rapport à 2018 comme suit : les services marchands 5,6% contre 3,6%, l’industrie est restée à peu près au même niveau de 4,6% contre 4,3% l’année dernière mais le BTPH a régressé par contre de -2,1%, lit-on dans le commentaire de l’APS. Le secteur de l’agriculture a progressé quant à lui de +2,7% et  celui non marchand de +1,7%.

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Pour bien comprendre ces activités et leur importance dans le rouage économique et social en Algérie, on entend par services marchands les transports et communications, le commerce, les services fournis aux entreprises et aux ménages, ainsi que les hôtels-cafés-restaurants. Quant aux services non marchands, ils concernent les affaires immobilières, les services financiers et les administrations publiques.

Le plus gros trou, c’est dans les hydrocarbures 

La croissance du secteur des hydrocarbures s’est caractérisée par une baisse de -7,7% au 1er trimestre 2019, contre -2,4% durant la même période de l’année écoulée. Elle était, rappelons-le, de + 7,7% en 2016. Lorsqu’on sait ce que représente les gisements du pétrole et du gaz pour la contrepartie de leur exportation pour l’entraînement des autres secteurs, les spécialistes en ont fait une autre lecture que celle de ces organes de presse censés donner l’information telle qu’elle se présente et surtout dans l’ordre qu’on veut qu’elle le soit. 

Donc de nombreux cadres du mastodonte semblent très inquiets de ce niveau de baisse qui pourrait entraîner  « une cessation des exportations à très court terme » lit-on dans une lettre anonyme d’alerte. Pourquoi ? Parce que, selon cette source, cette baisse de la production  serait aussi liée à un manque d’entretien des gisements.

Si l’on en croit la même source, depuis juillet 2017, et à la date actuelle juillet 2019, dans le seul but de doper les chiffres l’exportation afin de compenser en partie le déclin provoqué par la déstructuration de l’organisation, la marginalisation des compétences, des cadres intègres qui ne signent pas par devoir de réserve, l’équipe d’Ould Kaddour notamment les principaux responsables de la chaîne Amont, ont pris la décision de détourner, selon ces cadres, les gaz associés destinés à la réinjection afin de les comptabiliser comme production additionnelle « jamais comptabilisés auparavant, et les mettre dans le pipe pour l’exportation», ajoutent-ils.

Ces gaz irrécupérables ont un impact direct sur la réduction des réserves d’hydrocarbures algériennes, et sur l’extinction prématurée des gisements :

– 10 milliards de m3 ont été soustraits et vidés de Hassi Messaoud (ces volumes destinés à la réinjection, pour maintenir la pression et les conditions optimales pour maximiser les réserves, la production à long terme).
– 4 milliards de m3 ont été soustrait et vidés du gisement de Rourde El Baguel (ces volumes destinés à la réinjection, pour maintenir la pression et les conditions optimales pour maximiser les réserves, la production à long terme)
– 15 milliards de m3 ont été soustraits du cyclage de Rhourde Nouss (ces volumes destinés pour optimiser le condensat)
 

Auteur
Rabah Reghis

 




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