20 avril 2024
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« Alter ego ou chemins croisés » de Hanane Bourai

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« Alter ego ou chemins croisés » de Hanane Bourai

« Alter ego ou chemins croisés » de Hanane Bourai. Très peu de personnages peuplent ce roman. Un roman où l’auteur raconte les pérégrinations, les rêveries alléchantes, les mirages de deux  sœurs aux  abois apparent. Peut-on choisir notre vie en Algérie où l’islam est non seulement religion de l’Etat mais aussi un mode de vie incontestablement irréversible et inexorablement ancré dans la mentalité algérienne ? 

Dès le début du roman, sous forme de prologue, le ton est donné, elle a bien résumé la situation de la femme algérienne enchaînée sous le faix des années d’insoumission,  de carcans et des « vieilles vérités ». Elle disait : « l’amour est ma religion et la beauté est ma seule idole vivante… ».

Esthète et perfectionniste, Hanane Bourai nous transporte dans un monde idyllique et tout en gardant les pieds sur terre et de narrer la triste réalité. Il ne faut pas s’enivrer, s’affoler ou prendre le taureau par les cornes, il fallait bien prendre conscience que la situation des femmes s’empirent de plus en plus en Algérie. Entre réminiscences, mi-figue et mi raisin, entre le fer et la chaleur, Ayline veut s’épanouir, s’émanciper mais son mariage a eu finalement raison d’elle.

Elle sombre dans le pathétique « bonheur » ou « malheur » conjugale où sa terne vie se réduit en miettes et ses journées se ressemblent comme un cliché dénaturé perdant tout contact avec le reste de la société. Retombant dans le  pathétique cliché de la femme  «  ma vie est aussi un combat perpétuel, parfois un cauchemar vivace. Choisir son chemin n’est pas chose négligeable … » elle résume toute  sa condition humaine, sa féminité, son innocence sa singulière et son quotidien pathétique par des mots simples et avatars. 

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Les Occidentaux disaient aux musulmans : «  nous, nous vivons ici-bas , vous vous vivrez au paradis » et toute la problématique et l’artifice substantiel résident dans l’interdiction de tout faire en pensant qu’au paradis. Y a-t-il une autre vie ? se demande Ayline. 

Au début du récit, l’auteur chérit cette idée de ne pas se marier et de ne pas avoir des enfants. Mais elle reprend cette idée du marxisme léninisme où le code de la famille est totalement différent de la société occidentale et loin des sociétés rétrogrades mais  ce dernier a été tiré de l’islam. Les enfants nés dans la société marxiste seront confiés à l’Etat et seront entièrement élevés et éduqués par l’Etat. Un artiste ne pense pas aussi à avoir des enfants mais à créer des œuvres artistiques. Et l’auteur ne doit pas justifie cette allégorie. 

Le roman est écrit d’une manière anarchique, confuse, elle transpose le lecteur dans un monde onirique où les réminiscences sont évoquées sciemment et manifestement dans des moments  intenses et propices.

Cette double vie, ce dualisme malgré elle, son désenchantement fait un ancrage profond et un fourmillement d’idées surannées, révolues mais indispensable de les réécrire afin que nul n’oublie. L’amnésie semble gagner les esprits tordus des algériens en ne pensant qu’au présent et le futur n’est que simulé.

Le spatio-temporel n’existe pas dans le récit sauf pour les réminiscences (on devine l’époque et le lieu) mais les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas vécus ces bribes de nostalgie d’un monde antérieur confiné et qui semble alterner  avec le monde contemporain ( surtout avec le numérique et les réseaux sociaux). La quintessence même de ce récit est la brève description et les valeurs intrinsèques des personnages. Elle a évité le piège du féminisme et du machisme. Alter ego est un récit rocambolesque, aux multiples facettes. A lire absolument. 

Auteur
Amroun Omar  

 




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