25 avril 2024
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Autopsie de la corruption en Algérie

Débat

Autopsie de la corruption en Algérie

«Seul le processus de démocratisation de la corruption a été réussi en Algérie ! ». Un citoyen anonyme.

Ceux, autour du général Larbi Belkheir (1), qui ont organisé l’arrivée à la magistrature suprême d’Abdelaziz Bouteflika (2), la première (3) et la deuxième fois (ce fut la bonne) avec, par la suite, l’orchestration de sa désignation élective durant les quatre mandats, ont dû certainement consulter des experts économiques et financiers chevronnés, de manière à connaitre les tendances lourdes du marché des hydrocarbures et des prix (pétrole et gaz). Les recettes d’exportation escomptées, pour notre pays, à moyen et long terme (4), devaient être substantielles et permettre une aisance financière longue, de manière à obtenir un consensus populaire minimum à la consolidation de leur pouvoir. Il était, dès lors, très facile, pour qui sait effectuer une multiplication, de calculer la rente qui risquait d’entrer dans les caisses de la Banque centrale via Sonatrach et projeter la meilleur manière de se l’approprier.

Mais le problème, pour le nouveau Président, intronisé en 1999, n’était pas tant l’optimalité des entrées en devises mais, bien évidemment, le modus operandi pour les dépenser à son unique profit, tout en donnant l’illusion de reconstruire l’Algérie, ravagée par la décennie dite « noire » ! C’est ainsi, que trois professeurs d’économie émérites, furent ramenés dans les bagages présidentiels et distribués avec d’autres, dans tous les postes de rente (5) et seront mis à profit pour concocter un document «mode d’emploi», intitulé «Programme économique du Président de la République», bible incontestable et incontestée que tout un chacun (6), va devoir mettre en œuvre, sans état d’âme, sous peine d’un procès en hérésie et d’une montée au bûcher pour «purification idéologique» (7).

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L’analyse minutieuse de ce programme, dès lors, s’impose puisqu’il représentait la pièce centrale du dispositif de la prédation dont nous découvrons, aujourd’hui, les premières conséquences, fuitées dans la presse via les services de sécurité, tous confondus et pris en charge par l’institution judiciaire dite « de nuit » (8) selon un rituel digne des mafias calabraises et que la dernière tentative d’introduction de quelques 701 Kilos de cocaïne (9), vient de révéler tout haut ce que tout le monde savait tout bas, à savoir que des collusions très denses se sont tissées entre le « mode des affaires » et celui de la justice. Ce programme économique, pour être crédible, aux yeux de l’opinion nationale et internationale, devait obligatoirement être conçu par des compétences avérées, indiscutables et des signatures connues et reconnues, sachant, par ailleurs, que le Président est, lui-même, hermétique à la chose économique qui n’était certainement pas au centre de ses préoccupations.

En outre, il devait frapper l’imaginaire collectif national par deux conduits, chers au cœur de notre  population: Ses besoins sociaux pressants et sa dignité retrouvée. On peut citer par exemple, la promesse de la réalisation, d’un million de logements (10), durant le premier mandat, ce qui relève de la logique de la première séquence. Le « prêt présumé » de cinq (5) Milliards de US$ au FMI relève de la seconde. Pour donner du grain à moudre aux courtisans, boue constitutive de la classe politique, créée par le pouvoir, toutes catégories confondues (partis politiques, députés, sénateurs, syndicats, appareils, mouvements associatifs patentés…) et permettre de justifier la prise en charge financière de leur activisme, il était impératif d’inscrire cette démarche dans une enveloppe politico-idéologique (11) en la forme populiste (zerda), afin de fêter la « paix et la fraternité retrouvées », après une décennie noire, durant laquelle notre pays a conjugué au quotidien le sang, la cendre et les larmes…

Le décor étant planté, il ne restait plus qu’à mettre en œuvre ce programme présidentiel par les institutions de l’état, toutes fragilisées par un nomadisme sans précédent des cadres et des techniciens, dans l’histoire de notre pays (12). En effet, il fallait d’abord et obligatoirement s’assurer que les instruments administratifs d’exécution obéissent «au doigt et à l’œil» aux donneurs d’ordres visibles (ministères, wilayates, entreprises publiques, offices, institutions et organismes publics…) et surtout à ceux agissant dans l’ombre (courtiers, rabatteurs, commissionnaires, avocats d’affaires, conseillers, entremetteurs, consultants, intermédiaires, facilitateurs, escrocs, mafieux, blanchisseurs, hommes de mains…) bref, toute une faune et une panoplie de prédateurs recrutés aux quatre coins du monde (13) et spécialistes, chacun pour ce qui le concerne, dans ce genre de basses besognes. Les cadres qui tentèrent vainement de résister à cette vague de prédation, furent tous «remerciés» voire liquidés sans ménagement dans certains cas et dans d’autres cas, ils se retrouvèrent avec des poursuites judiciaires, dans le cadre, comble de l’ignominie, de campagnes récurrentes d’«opération mains propres», tout en servant de leçon pour les récalcitrants (14) ! Les autres cadres, plus poreux, ont essayé de faire le dos rond tout en préservant leurs acquis, ce qui est, par définition, incompatible et se terminera par des «départs négociés». Enfin, la dernière frange de l’encadrement du pays, à l’exemple de leur tutelle, va tremper dans la prédation tout en assurant leurs arrières… à l’étranger. Ils seront les «dindons de la farce» dans le casting des futurs procès en sorcellerie, quand ils n’arriveront pas à quitter le pays à temps ! Dès lors, le champ est libre à l’émergence d’une faune cooptée de «nass kraya» qui va être installée aux postes de commandement de la distribution de la rente, sous toutes ses formes (15), sifflant le départ de la grande bouffe nationale (el-waâda) d’une vingtaine d’années.

Cette forme de gestion de la rente, n’a pu se réaliser, que dans la mesure où, tous les acteurs du pouvoir étaient complices et parties prenantes dans le processus, ce qui va se traduire, en contrepartie, par une part substantielle de la rente, calculée proportionnellement au rang représenté dans l’institution militaire, dans les appareils civils et dans l’affairisme prédateur. Les seuls moments de crises et de tensions, enregistrés ces vingt dernières années, entre les tenants du pouvoir, seront liés directement au partage de la rente et à la proportion que chaque prétendant estime légitime.

Le Président se devait alors d’arbitrer les litiges de partage en choisissant toujours le clan le plus fort du moment et en attendant des opportunités plus propices à la consolidation de son pouvoir, par élimination successive de tous ceux qui avaient la prétention de vouloir partager avec lui le pouvoir absolu. Cette ruse politique a été menée de main de maître durant ces longues années et expliquerait, peut-être, les répercussions sur sa santé, compte tenu des moments de tension majeure. Il faut se rendre à l’évidence, la victoire personnelle présidentielle a été totale et éradicatrice avec cependant un bémol, puisqu’il a dû utiliser un clan de l’institution militaire contre un autre, ce qui, en fait, ne change pas fondamentalement l’essence même du fonctionnement du système qui lui perdure ! En fait, le Président a mené une guerre d’usure personnelle contre des éléments du pouvoir qui l’ont ramené et lui ont permis de se maintenir durant quatre mandat (et peut-être un cinquième à la clé) mais il n’avait nullement l’intention de changer le système qui l’a rendu monarque sans lignée, laissant l’Algérie prisonnière d’une voyoucratie immonde et prédatrice avec pour seule perspective pour notre jeunesse… La harga ! C’est ce que l’histoire retiendra de ces vingt dernières années.   

Et pour consolider son pouvoir, d’autres instruments vont être initiés, tous encore plus séditieuses et sournois, puisqu’ils vont combiner le régionalisme, le népotisme et l’affairisme, triplette désormais déterminante pour la promotion sociétale (16), de manière à fracturer encore plus la société et lui inoculer ce poison mortel, redoutable ennemi de l’unité et l’intégrité nationale. Etre natif de la « bonne » Wilaya et de l’« opportune » Daïra voire du douar et de la tribu régnante ou contracter une alliance directe ou indirecte avec un des cercles concentriques du pouvoir et ou de sa basse-cour, devient un argument décisif, négociable contre tous postes rentiers convoités et toutes les promotions sociétales dans les  institutions régaliennes (ministre, ambassade, direction générale, wali, officier supérieur…) et dans les rentes de situation (monopole, foncier, commerce, entrepreneur, courtier, commissionnaire, intermédiaire…). La compétence, l’effort, le professionnalisme, l’expérience, l’érudition, l’honnêteté, l’abnégation, l’ardeur au travail, les convictions, le patriotisme… autant de valeurs essentielles qui auraient dû être les critères sur lesquels devraient se fonder les  nominations aux hautes fonctions de l’état, dans notre pays, n’ont aucune importance dans les choix du pouvoir actuel. Seuls les arguments de la triplette évoquée plus haut, érigés en règle, peuvent assurer la promotion sociétale, pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie indépendante. En effet, les Pouvoirs précédents ont toujours porté une attention très particulière aux équilibres régionaux et la répartition régionale équitable des richesses (16), facteurs essentiels de cohésion, de coexistence et de paix civile (17), à travers un dosage subtil qui valaient consensus. Une rupture totale ou partielle de ce pacte tacite, de notre nation en sédimentation sociologique récente, risque d’aller jusqu’à ébranler son « mythe fondateur », nourri, entre autres, par les équilibres partiaux de cette équation. Le risque est grand de voir notre pays entrainé dans une «aventure partitionniste» sanglante (18) et aux conséquences incalculables, à moyen et long terme, d’autant qu’un climat international favorable voire encourageant les processus de sécession (19), se fait sentir dans toutes les régions du monde et en particulier en Afrique.

Dès lors, deux décennies de prédation vont favoriser la constitution de fortunes colossales par des hommes de mains, couverts par des personnalités incarnant le pouvoir, au détriment d’une large frange de la population et notamment des jeunes, avec pour conséquences, l’augmentation des fractures sociétales et la montée des frustrations qui ne manqueront pas de se radicaliser à la première opportunité (20). En outre, après avoir mal-acquis d’énormes moyens financiers et patrimoniaux (en Algérie et à l’étranger), cette minorité se devait d’une part obligatoirement les blanchir, aux risques de devoir, un jour, rendre des comptes, pour eux-mêmes et pour leur famille (21) et d’autre part de s’affranchir de leurs « protecteurs » civils et militaires pour s’autonomiser vis-à-vis d’eux et de partir à la conquête du pouvoir directement (22). Il devient impératif pour sa survie de se peser, de tout son poids, sur le devenir «boulitique » du pays (23), de manière à toujours consolider ses intérêts futurs mais surtout de ne pas remettre en cause la prédation passée, qui lui a permis de réaliser, en un temps record (une vingtaine d’années), jamais égalé dans le monde, cette incroyable accumulation de richesses.

Cette minorité est prête à mettre le pays «à feu et à sang» si elle se sent menacée, par quiconque, qui viendrait remettre en cause ses futurs privilèges ou son accaparement passé, ce qui signifie qu’elle est en mesure de «pactiser avec le diable», s’il le faut, pour se maintenir, le plus près des cercles concentriques du futur pouvoir. A la limite, une situation de statuquo, serait la moins mauvaise des solutions pour elle, si elle ne peut, pour le moment, prétendre à faire main basse sur la totalité du pouvoir boulitique. En attendant de pouvoir imposer son existence idéologique, politique, économique et sociale, une période de transition (certain s’avance même à proposer deux années élastiques), lui parait être la fuite en avant la moins nocive à ses intérêts vitaux, à la faveur d’une inattendue maladie, toute présidentielle (24), qui la menace dans son existence et prend en otage tout un pays !

M.G

Notes

(1) Il sera le premier, de ceux qui ont contribué à son retour au pouvoir, à se voir écarter du pouvoir sans ménagement, par A. Bouteflika qui préparait son frère Saïd, en doublure à la Présidence. Cette opération va se répéter avec assiduité et ruse, pour tous les autres généraux (M. et S. Lamari, M. Touati, A. Ghoziel, M. Mediene…) jusqu’à atteindre son objectif de départ, devenir un « président à 100% » et inscrire cette démarche dans le cadre d’un « état civil ».

(2) Souvenons-nous de la première tentative de retour avortée mais surtout de la seconde, organisée autour d’un repas avec comme invité d’honneur le Général K. Nezzar, le feu Général L. Belkheir (l’organisateur du rendez-vous), le Commandant Moussa (décédé) et A. Bouteflika entres autres, qui s’est soldée par l’intronisation de ce dernier.

(3) Le Général K. Nezzar avait traité, en son temps, A. Bouteflika de «canasson » car il avait décliné cette première offre et quitté le pays pour Genève, précipitamment.

(4) En 1999, le baril de Brent n’était que de 14 US$, alors qu’il a atteint une moyenne de 116 US$ à juin 2013.

(5) Il faut noter à cet endroit, le caractère régionaliste et clanique systématisé, retenu pour ses nominations, pour la première fois dans l’histoire de notre pays.

(6) La coalition politique (FLN, RND, HAMAS) a été sommée de renoncer à son programme économique respectif et d’entériner ce dernier sans débat, dans un espèce d’œcuménisme sacré autour de lui.

(7) L’Algérie a enrichi les sciences politiques universelles d’un nouveau concept intitulé le «redressement», qui signifie l’art d’imploser une organisation sociétale et la réduire en plusieurs morceaux antagoniques.

(8) Les affaires de corruption précédentes (Khalifa, Autoroute Est-ouest, Sonatrach 1, 2, 3…) nous avaient édifiés sur les dérives de l’institution judiciaire. Mais celle dite de K. « el-Boucher », nous démontre l’ampleur des dégâts par le nombre de magistrats, jusqu’à l’heure, impliqués.   

(9) La permissivité en douane est calculée et analysée par un organisme international de coopération douanière. L’Algérie figurait, dans les années 70, parmi les pays les plus difficiles à « infiltrer », alors qu’aujourd’hui, les études entreprises indiquent que lorsque les douanes algériennes font « une prise », dix (10) sont passées. Cet indice, discutable en l’espèce, nous donne cependant un aperçu de l’ampleur de cette affaire puisqu’il indiquerait  que 700 kilos de cocaïne ont été pris et donc que 7.000 kilos sont passés !

(10) Malgré le recours effréné aux entreprises étrangères de réalisation, moins de 700.000 logements seulement seront achevés, lors de la première mandature. Pour les autres mandatures, il n’y a plus de statistiques par mandat et tous les chiffres sont publiés bruts.

(11) Les déplacements présidentiels, dans les wilayates, étaient organisés à sa gloire et à celle de ses courtisans locaux.

(12) Il est assez intéressant de noter à cet endroit, que les enquêtes d’habilitation qui auraient dû jouer leur rôle de stabilisateur et de filtre, de l’encadrement, n’ont en fin de compte, qu’amplifier le processus de la «moubayaâ» et du clientélisme.

(13) Et notamment, ceux qui avaient financé l’exil doré du Président en Suisse et dans les pays du Golf et qui attendaient de lui un retour de « bon procédé » (essentiellement A. Kouninef, l’émir Zayed…).

(14) Aucune analyse sérieuse et quantifiée n’a vu le jour dans notre pays, relative au nombre de cadres supérieurs qui ont rejoint l’exile intérieur et celui extérieur mais empiriquement on peut les évaluer à plusieurs centaine de milliers.

(15) Un travail rigoureux et scientifique de recensement des nominations à tous les postes et les charges supérieures de l’état, comme celui de l’affectation des ressources financières publiques par wilaya, durant ces trois mandats, devra permettre d’établir cette désastreuse réalité.

(15) L’émergence de la médiocrité dans toutes les institutions de l’état, doit être obligatoirement liée à cette stratégie de prédation. Des bataillons d’analphabètes ou dotés de faux diplômes, d’expériences douteuses et de recommandations mafieuses, va investir tous les secteurs (économie, finances, commerce, éducation, universités, culture, médias, culte, sports, diplomatie…), ce qui va se traduire par une gouvernance catastrophique du pays.

(16) Des programmes spéciaux avaient été initiés dans les régions les plus pauvres pour leur faire rattraper les retards de développement, dans les années 60 et 70.

(17) Les revendications actuelles, dans certaines régions du pays et notamment dans le Sud, sont les conséquences directes, visibles d’une politique inéquitable de la répartition des richesses nationales.

(18) Les revendications dans les régions du sud pétrolier, l’agitation du fondateur du MAK et les autres mouvements Touaregs aux frontières extrême sud, sont des indices perceptibles d’une situation en maturité.  

(19) Les accords de Yalta et ceux de Malta ont vécu et s’inscrivent désormais dans les registres de l’histoire contemporaine. Les redécoupages de l’ex URSS, ceux de l’ex Europe de l’Est, la remise en cause des frontières coloniales en Afrique, les revendications régionalistes en Europe occidentale (Espagne, Italie, Belgique, Royaume-Uni,…) sont autant d’indices qui démontrent clairement qu’une vague profonde est entrain d’ébranler les équilibres construits sur les anciens paradigmes et que d’autres sont entrain de tracer les nouvelles frontières internationales.   

(20) Cette situation est similaire à celle vécue, en 1988, où la diminution drastique des recettes pétrolières et la lutte des différents clans du pouvoir, avaient permis l’exploitation du mécontentement populaire pour procéder aux  « réajustements politiques » par le clan sorti vainqueur de ce rapport de force. 

(21) Phénomène nouveau mais qui tend à se développer rapidement, le pouvoir vieillissant dans notre pays, est enclin à « passer le relais » à sa progéniture. C’est ainsi que l’on note, de plus en plus, de « fils de…» dans le monde de l’affairisme et de la corruption. Cette situation permet de créer une distanciation entre les personnes physiques ou morales directement impliquées et le cas échéants, de laver de tous soupçons les commanditaires vis-à-vis des lois et règlements en vigueur. Ceci étant dit, personne n’est dupe !      

(22) Il est très facile, avec les dossiers d’état civil laissés par la France coloniale, de dresser l’origine et la filiation réelle des vingt milliardaires actuelles et de s’apercevoir qu’il sont sortis quasiment du néant et qu’en l’espace d’une ou deux générations ils ont accumulé une telle fortune donc forcement douteuse à plus d’un titre. 

(23) Les dernières élections législatives ont clairement démontré le poids du pouvoir de l’argent sur les résultats du scrutin, nonobstant le niveau de l’abstention et de sa signification politique.

(24) C’est cette minorité qui a imposé le «mandat présidentiel à vie», après que L. Zéroual eut imposé l’alternance politique par la limitation à deux mandats. De manière à éviter que l’alternance politique ne vienne remettre en cause son processus de prédation et d’accumulation, elle va sponsoriser une solution de coup d’état, déguisé en un aggiornamento.

Auteur
Mourad Goumiri, professeur associé

 




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