
Dès sa diffusion sur une chaîne arabe, l’expression conquit les réseaux sociaux. Les facebookeurs ne cessent dès lors de clavarder ces termes sans se soucier des résultats d’une telle attitude trop enthousiaste. Le mal, à notre sens, devient plus alarmant lorsque l’expression envahit les plateaux télévisés. Ainsi, le téléspectateur est continuellement à l’écoute de « Yetnahaw gaâ » devenu emblème du mouvement pacifique. Notons toutefois que nous n’adoptons aucune position dérisoire qui soit opposée à celle de l’élan populaire. Nous sommes, en effet, pour le changement vers le mieux et pour une Algérie meilleure où l’élite aura sa place longtemps négligée par un système défaillant favorisant le populisme.
Par ailleurs, lorsque le simple citoyen entend sans cesse, la célèbre expression par ceux qui sont censés être les cerveaux illuminés guidant le peuple vers un bon port, cela met en question le rôle de cette élite. En effet, quel sera son apport si elle n’est pas capable de produire de nouveaux discours plus mûrs que celui de monsieur lambda ? Sommes-nous face à une élite qui puise ses idées uniquement des réseaux sociaux et de la rue ? Sachant que les pages Facebook ne sont pas toutes administrées par des compétences.
Rappelons donc la citation d’Aristote disant que « La nature a horreur du vide ». Evacuer tous les hauts postes des institutions étatiques mène le pays droit au mur. L’élite se doit d’éclairer aux populations enflammées que le changement ne peut jamais advenir tout d’un coup, car personne ne peut prétendre avoir la bague de Salamon. Cela nécessite alors du temps, mais surtout beaucoup de patience et de vigilance.
D’ailleurs, le commandement de l’institution militaire a rappelé cela tout en apportant une nouvelle idée cruciale dans le présent contexte : le dialogue. L’élite, toujours à l’attente, intervient en deuxième temps. Elle ne cesse de décortiquer le discours du Chef d’État-major sans, pour autant, d’y apporter de nouvelles perspectives ni une lecture pragmatique capable de faire sortir l’Algérie de l’impasse politique.
De surcroît, l’élite algérienne doit être sélectionnée. Le fait d’inviter dans les plateaux médiatiques des gens n’ayant ni l’habileté nécessaire ni la vision profonde des choses pour parler du destin d’un pays aussi immense que l’Algérie porte atteinte à l’image solennelle de l’élite. Ce faisant, nous présentons à la population, la véritable catégorie susceptible de parler au nom des citoyens. Cela permet ensuite à reconstruire les passerelles de confiance et de communication entre le citoyen et son élite.
En fin de compte nous appelons toutes les compétences à éclairer la vision adéquate pour mieux penser l’Algérie de demain. Mettre beaucoup de temps pour organiser les élections présidentielles pourrait s’avérer redoutable pour notre pays entouré par des zones de conflit et de trafic illicite. Laisser de place vacante au sein de nos institutions veut dire laisser un feu vert aux virus qui s’impatientent de s’infiltrer au sein de l’Algérie. Conséquemment, notre engagement doit être conscient et éclairé par l’élite dont nous attendons toujours les lumières.
Commentaires
Vous n'avez que le mot ''élite'' à la bouche...
nous connaissons le résultat de cette ''élite'' majoritairement incompétente et àmentalité moraliste et policière. Puisque vous prétendez faire partie de ''l'élite' qui doit choisir qui doit parler dans les médias , sachez que le jeune homme' qui a trouvé la formule yetnaaw gaâ est non seulement poète mais mais conscient politiquement. Votre traduction par ''qu'ils s'en aillent tous'' est bien pale et fade. Sachez qu'une chanson chantée par des milliards de gens la traduit par ''du passé faisons table rase''. Et des monuments de l'histoire qui ont bouleversé et ébranlé le monde la chantait devant des ouvriers qui devaient ressembler au jeune que vous méprisez. je comprends pourquoi le hirak rejette cette ''élite'' formatée par le parti unique et autre langue de bois...
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