26 avril 2024
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D’irrécupérables désaxés ternissent l’Algérie et servent les arguments de l’ex-FN

POLEMIQUE EN FRANCE

D’irrécupérables désaxés ternissent l’Algérie et servent les arguments de l’ex-FN

La victoire de l’équipe algérienne de football confrontée, jeudi 11 juillet 2019, à celle de Côte-d’İvoire, a donné lieu dans l’Hexagone à des débordements qualifiés par le Rassemblement national, parti de Marine Le Pen, de hors sol, c’est-à-dire en dehors du cadre de la France républicaine, de ses festivités jambon-beurre ou saucisson-pinard.

À ces réunions conviviales n’y sont généralement pas invités les jeunes affiliés à l’immigration maghrébine, adolescents d’un autre temps affirmant désormais avec virulence une identité patriotico-religieuse que des pères ou grands-parents vivaient plus intimement.

Aussi revendiquent-ils ouvertement à chaque occasion, particulièrement donc au moment de tournois footballistiques auxquels participe leur 11 de cœur, une différence souvent transformée en aversion du ou au pays d’accueil. L’envahissement du « Stade de France » le 08 octobre 2001 marquera pour longtemps les mémoires, reflète à lui seul le décalage mental et culturel qui habite nombre de descendants d’exilés d’Afrique du Nord.

À contre-courant de « Grands-frères » militant aujourd’hui au sein de syndicats, jusqu’à prendre parfois la tête de cellules locales, ces déglingués de l’inaccomplissement postcolonial ne s’impliquent pas au sein des luttes favorables à l’émancipation humaine, ne rejoignent pas, notamment chaque fin de week-end, les partisans de l’Algérie démocratique au désormais fidèle rendez-vous parisien, Place de la République. İls préfèreront au contraire occuper ce lieu emblématique le samedi 26 juillet 2014 pour se fondre au milieu de la masse de casseurs regroupés en marge d’un rassemblement opposé à l’intervention militaire entreprise à Gaza par l’État hébreux.

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Parmi ces surexcités exportateurs du conflit Moyen-oriental, plusieurs avaient probablement saccagé le dimanche 20 (jour anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv) des magasins israélites de Sarcelles. Devenues encore le « pré-texte » à tous les comportements incontrôlés, les manifestations pro-palestiniennes connotaient alors des relents antisémites non loin du centre commercial « Les Flanades » et d’une école élémentaire sur le fronton de laquelle la devise « Liberté, égalité, fraternité, laïcité » fut (bien avant) amputée du dernier vocable, façon de clamer un refus de la séparation du spirituel et du temporel, celle justement facilitant la pluralité des opinions et expressions.

À l’inverse d’un vice-ministre algérien de la Défense dorénavant en guerre idéologique contre l’omniprésence du fanion amazigh, la France polychrome accepte, ou tolère, de voir déambuler le drapeau rouge-blanc-vert brandi, du reste également lors de festivals, concerts, fêtes ou événements en tout genre.

Symbole des combats libérateurs ou de l’insoumission, ledit étendard a regagné du prestige grâce à des millions de marcheurs algériens conscients, du côté de la rive sud de la Méditerranée, de la nécessité de se détacher d’une culture de la violence collant à la peau des mots et maux. Voilà que plutôt que de redorer ce même blason, des délinquants profitent d’une énième euphorie sportive pour pervertir l’image si difficilement mais efficacement corrigée.

Le décès à Montpellier d’une femme accompagnant un bébé grièvement blessé et une fille touchée physiquement ou psychologiquement, des boutiques autour de l’Arc de Triomphe et des Champs-Élysées vandalisées ou dégradées, les échauffourées à Marseille, Lyon, Tours et Roubaix avec des forces d’intervention se protégeant des projectiles lancés, tous ces faits impactent négativement les esprits, autorisent, «Au nom de l’ordre public », Marine Le Pen à réclamer l’interdiction de la bannière algérienne.

Le 30 juin 2014, juste avant le match de la Coupe du monde Algérie-Allemagne, le député-maire de Nice, Christian Estrosi, publiait un arrêté contre son « utilisation ostentatoire », une ordonnance que la justice administrative suspendra en évoquant son « caractère non proportionné ».

Les supporters des « Fennecs » peuvent en France rappeler utilement une jurisprudence que des magistrats algériens aux ordres s’empressent d’ignorer afin d’ordonner la mise au placard de la cocarde berbère et ainsi satisfaire, là aussi, des desseins politiques : orchestrés au nom de l’anti-soulèvement, ceux-ci alimentent un système de pensée dont les accents islamo-conservateurs contentent assurément en France les visées gouvernementales du Rassemblement national.

Auteur
Saâdi-Leray Farid, sociologue de l’art

 




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