25 avril 2024
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Ermitage politique et sorties populaires

DIGRESSION

Ermitage politique et sorties populaires

Manifestations à Alger. Crédit photo : Zinedine Zebar.

Aujourd’hui je me sens le nombril du monde sans pour autant être un Tunisien altier allant voter, je pense que cela fait un bon moment que je n’ai pas assombri de ma plume les quelques pages blanches qui me restent sous la main, elles finissent par m’éblouir de plus en plus, je ne distingue plus le vrai du faux.

Je ne pouvais rien écrire vu la situation actuelle du pays, tout va trop vite ou doucettement en ce qui concerne la politique algérienne, de toute façon il n’est question que de politique et rien d’autre en ces temps tumultueux.

J’ai vainement essayé de faire comme beaucoup de mes compatriotes qui « se la joue » démocrates et impliqués les week-end et qui « s’en calice » la semaine en faisant la queue pour acheter leurs vignettes auto, je ne sais pas pourquoi j’aime cette expression québécoise, moi, le Méditerranéen qui suis loin du pôle, c’est mon côté Mélenchon peut-être .

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Je me suis mis à écouter les chansons d’Aya La Camorra et suivre des émissions consommables sur le net et à la télé, mais rien n’y fait, je m’ennuis. 

J’ai essayé de relire mes classiques, histoire de retrouver de l’inspiration, je me suis vite rendu compte que le classicisme s’est momifié, il tombe en lambeau car ne peut plus dégriser la littérature contemporaine de l’ivresse numérique qui imbibe les écrans de nos érudits téléphones d’aujourd’hui.

Ces bidules savants qui nous bombardent d’ondes à en devenir badins devant les atrocités de notre époque le temps d’un clic, rien ne m’impressionne désormais.

Delors, j’’ai compris, à mes dépens, que je suis victime d’un progrès « castrateur » du génie humain, je peux vous faire des vidéo conférence à travers le monde en simultané mais je dois m’arrêter à la pompe pour mettre de l’essence « faucille » et rouler encore sur les routes de ma perdition certaine.

Vraisemblablement, le progrès ne nous a pas attendu, est-il loin devant ? ou peut-être loin derrière ? je ne sais pas et je ne veux pas savoir franchement.

C’est un truc qui me dépasse à haute vitesse dans les deux sens, vraiment, je ne sais plus où donner de la tête ni du crayon d’ailleurs.

Ce que je constate depuis ma sortie récente de mon ermitage, bonjour, c’est de voir des arrestations en veux-tu en voilà et des révélations scabreuses.

Ajoutez à cela des limogeages et remplacements, rien ne va, on se dirait rapetissés dans un espace-temps cantique ou la logique n‘a point sa place, c’est un autre monde dans lequel nous baignons.

Chaque jour, depuis le 22 février, je faisais un papier « pro bono » car je croyais vraiment que quelque chose de pourri allait être assaini au royaume des numides. 

Ce fut le cas vraisemblablement, nous sommes bien loin de cet état d’esprit, celui ou un mec pense pour 40 millions d’Algériens, en vérité, il ne pensait pas, d’autres pensaient pour lui car son état de santé ne lui permettait plus de le faire.

Tout le monde le savait mais personne n’a bougé le petit doigt mais bon, c’est loin déjà cette histoire digne de la couverture de Mario Puzo pour le parrain. 

Mais il reste un truc qui ne tourne pas rond dans mon esprit carré, je crains que le mouvement populaire devienne une manifestation folklorique, vous voyez de quoi je parle, le fameux sourire révolutionnaire pourrait devenir une course de taureaux bien moins dangereux et plus attractif.

Les Algériens, et moi avec, doivent trouver les solutions bancales soient-elles pour sortir de cet engourdissement politique, les arrestations et autres accusations ne feront que retarder l’épilogue de cette rebondissante période.

Hypothéquer l’avenir d’un pays à cause du Premier Ministre Bedoui et de son gouvernement me semble disproportionné face aux enjeux de notre pays, je respect les institutions de mon pays mais il y a des limites, l’instinct de survie prime.

Je me remets à lire les différents intervenants sur le net, il me semble que le Président par intérim n’est plus la cible des manifestants chaque semaine, je me trompe peut-être mais c’est le sentiment que j’ai eu.

Donc, quel est le truc qui empêche les algériens d’avancer, de même que le pouvoir pourquoi ne veut-il pas sortir de ces panels qui ne servent à rien, sauf, à attiser la crainte des algériens de voir leur révolution confisquée, des crainte fondées c’est certain.

Les partis politiques sont « out » mais ils s’accrochent à s’en arracher les ongles, ils n’ont plus de jetons à mettre sur la table, c’est trop tard pour ça.

Maintenant seule la mise en place d’un gouvernement provisoire de technocrates nullement suspects pourra faire avancer les choses pour enfin allez vers l’urne.

Franchement bien que je me fasse un sang d’encre pour ce pays que je chéris, je préfère de loin mon ermitage.

Ceci dit, je n’ai rien contre Aya.

 

Auteur
Maiza Nazim 

 




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