29 mars 2024
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Faut-il laisser Bouteflika achever l’Algérie agonisante

DECRYPTAGE

Faut-il laisser Bouteflika achever l’Algérie agonisante

Aujourd’hui, avec les derniers chiffres sur la catastrophe économique et sociale qui s’annonce, la question de l’avenir immédiat du pays ne se pose plus sous sa forme politicienne, pour ou contre  un cinquième mandat pour Bouteflika, mais sous celle d’une interrogation à la fois tragique et simple. : l’Algérie dispose-t-elle de dirigeants capables d’affronter les épreuves à venir et d’éviter le pire ?

Hélas, le tsunami que tous les experts prévoient pour 2019-2020, n’est pas à la mesure du régime en place. Les hommes qui prétendent diriger ce pays ne sont pas armés pour y faire face. Ils manquent de tout : de qualités d’observation et d’anticipation, sans doute d’amour pour ce pays, d’humilité surtout, de génie aussi et, pour finir, de sens de la responsabilité.

Lentement, mais sûrement, ils ont conduit le pays à la faillite. Ce n’est pas une image. C’est la réalité crue. Affreuse. Violente. 

La Banque d’Algérie a présenté devant le Parlement, l’état de santé financière du pays. Il est consternant. L’Algérie qui a raté l’occasion, ces vingt dernières années, de créer une économie alternative aux exportations d’hydrocarbures, dépend toujours, comme il y a vingt ans, du pétrole et du gaz. Vingt ans à  faire du sur-place ! Le pouvoir de Bouteflika, en dépit des faramineuses recettes de l’or noir entre 2002 et 2013, n’avait pas de projets d’industrialisation du pays, de modernisation de l’économie…Il repose seulement sur le pétrole. 

Or, les hydrocarbures, nous dit la Banque d’Algérie, ne suffisent déjà plus à financer les besoins nationaux. L’Algérie, désindustrialisée, importe tout. La demande nationale en produits de consommation augmente, les recettes pétrolières diminuent.

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Il y a moins de pétrole à vendre : 80 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) durant les neuf premiers mois de 2017, seulement 73,3 millions pour la même période de 2018 et certainement moins pour l’année 2019.

En outre, cette quantité décroissante d’hydrocarbures sur le marché est de moins en moins rémunératrice. Les cours ont perdu plus du tiers de leur valeur en seulement cinq semaines. L’Algérie n’a plus de recours. Affolés, les dirigeants en ont utilisé un, envers et contre toute logique économique : la planche à billets. Ce qui ne devait être qu’une simple mesure conjoncturelle est devenue la norme :  en une année environ,  il a été imprimé l’équivalent d’environ 45 milliards de dollars, soit le quart du PIB.

Mais cela ne suffit pas à sauver un système économique obsolète qui fuit de partout. Les déficits sont présents à tous les étages.

La prochaine loi des Finances instituera des dépenses astronomiques, couvertes par la planche à billets.

L’Algérien dépense un argent artificiel qui n’a pas de contrepartie en production. Le pouvoir algérien lui cache le sort qui l’attend. Il gagne du temps. Mais en économie, le temps n’est pas de l’argent. Alors, quel avenir  ? L’Algérie pourrait s’en remettre au FMI, commence-t-on à murmurer du côté des décideurs.

Dans ce contexte, la question n’est plus de savoir s’il faut accorder ou non un cinquième mandat à Bouteflika. La seule question qui s’impose à tous, aujourd’hui est : faut-il laisser Bouteflika achever l’Algérie agonisante ?

Auteur
Mohamed Benchicou

 




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