18 avril 2024
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Fuite des cerveaux : l’Algérie ne trouve aucun levier pour endiguer l’hémorragie

SCANDALE

Fuite des cerveaux : l’Algérie ne trouve aucun levier pour endiguer l’hémorragie

Faut-il s’étonner que tout le monde veuille quitter l’Algérie quand on voit comment les jeunes médecins sont réprimés ?

La fuite d’un nombre incommensurable d’hommes et de femmes algériens hautement qualifiés, généralement par contrainte, pour réaliser le rêve occidental, en raison du fait que leur pays d’origine peine à leur conférer les mêmes avantages que ceux dont jouissent leurs confrères occidentaux , demeure l’une des principales problématiques qui entrave la capacité de l’Algérie à se développer économiquement et technologiquement.

Cette migration massive des scientifiques et des experts algériens qualifiés persiste depuis le début des années 70 pour différentes raisons : faible rémunération, manque d’équipe de recherche, d’infrastructure digne de ce nom, de reconnaissance et préférence accordée à l’Occident en raison de sa capacité de satisfaire leurs exigences. Mais le plus grave encore, est le fait que l’écrasante majorité ne retourne pas au bercail, pour apporter sa pierre à l’édifice en matière d’innovation, de renouvellement et de modernisation.

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En fait, les éléments les plus brillants, les plus ambitieux, les plus audacieux qui ne trouvent pas refuge en Algérie, et décident soudainement de plier bagage pour partir à la recherche d’une vie meilleure vers le Vieux Continent ou ailleurs, peut se révéler profitable à condition que ces derniers retournent au pays pour participer au développement de leur nation, néanmoins, il faut se rendre à l’évidence, eu égard au contexte actuel, qui n’offre que très peu d’opportunités à cette diaspora qualifiée pour l’ encourager et l’ inciter à revenir afin qu’elle puisse apporter une contribution non négligeable et démontrer ce dont elle est capable.

Ceux qui nourrissent le dessein de réussir ou toucher le sommet dans un domaine donné, doivent être accompagnés, c’est une évidence, mais ne pas préparer un terrain fertile pour les inciter à évoluer dans leur pays d’origine est une erreur monumentale.

Il faut pourtant que cela cesse ! L’Algérie doit d’ores et déjà adopter une politique « audacieuse et imaginative plutôt que velléitaire, timoré, convenue ». Qu’il faut oser bousculer nos routines de pensée, nos habitudes et construire notre échelle des priorités. Ainsi, un investissement significatif dans tous les secteurs pouvant tirer notre nation vers le haut et pousser nos meilleurs éléments installés en Occident à faire le chemin inverse et en particulier ceux qui contribuent à la prospérité de la Silicon Valley (Californie), effectivement, beaucoup de personnes d’origines algériennes exercent leur métier dans cette contrée lointaine.

Cette information, qui peut surprendre, a été révélée en 2015 par Smail Chikoun, président du conseil d’affaires algéro-américain, « invité du directe » de la webradio Radio M. L’Inde et la Chine n’ont pas hésité à mettre de gros moyens pour attirer leurs élites de la Silicon Valley laissant place aux Algéro-Américains qui sont devenus depuis les leaders de ce pôle américain des industries de pointe, car ces nations ont bien compris que le savoir-faire emmagasiné dans les pays développés n’a pas de prix , c’est pour cela qu’ils ont alloué les mêmes appointements californiens à leur diaspora hautement qualifiée.

Nous pouvons et devons faire de même, tout en faisant montre d’ingénuité, de perspicacité et de détermination afin d’éviter de tomber dans « l’oisiveté », et de compter que sur la rente pétrolière, hélas, celle-ci à un début et une fin comme tout ; sa fluctuation demeure dûment un danger permanent suspendu au- dessus de nos têtes. Par conséquent, il va sans dire que nous devons trouver des alternatives pertinentes, pour assurer notre avenir, notre devenir. Si nous sommes capables de diversifier notre économie, produire, exporter autres choses que les hydrocarbures, et faire de l’Algérie un pays attractif nous pourrons espérer rejoindre les nations émergentes (BRICS), mais pour cela, il faut des efforts « patriotiques » de part est d’autre, c’est-à-dire, l’implication de chaque responsable politique, et de chaque acteur établi ici ou de l’autre côté de la rive.

Les défis auxquels nous ne pouvons échapper, tôt ou tard, sont nombreux, qu’on le veuille ou pas. Pour les affronter nous devons être fort car le chemin est long et épineux, notre arme de défense doit être celle des idées novatrices, celle des décisions judicieuses, celle d’une vision à long terme ; ce qui implique, une approche cartésienne, une clairvoyance et une lucidité sans faille.

Les ressources naturelles ne peuvent être durablement-un levier salvateur- pour nous, Algériens, c’est pour cette raison précise que nous devons abandonner cette stratégie qui consiste à compter que sur la manne financière des hydrocarbures ou parfois sur la planche à billets pour pallier la chute du prix du baril de pétrole, et ce, en dépit des risques inflationnistes.

Notre pays dispose de toutes les ressources nécessaires que ce soit humaines ou financières pour affronter les difficultés desquelles nous est impossible d’éluder, alors pourquoi s’en priver ? Pourquoi ne facilitons-nous pas le retour du savoir-faire expatrié à l’étranger ? Pourquoi ne mobilisons-nous pas nos compatriotes ? Autant de questions qui demeurent sans réponse.

Auteur
Sid-Ahmed Belhouari

 




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