19 avril 2024
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Ils soldent l’Algérie : le black friday d’avant l’Independance day

COUP DE GUEULE

Ils soldent l’Algérie : le black friday d’avant l’Independance day

«Connais ton ennemi et connais-toi toi-même ; eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux (Article 3) », « L’Art de la guerre » de Sun Tzu.

Il vaut mieux crever d’ignorance, qu’à cause d’ignorants. On partira au moins apaisé, la tête haute. On pourra toujours mettre ça sur le dos d’el maktoub, depuis le temps qu’il est chargé comme une mule. Alors, une vérité ou une mort de plus, ça ne peut le lui briser. Il est fait bien solide el mektoub. C’est peut-être notre destin de s’en remettre toujours à lui…

Sept jours dans un hôpital, ce n’est plus un contrôle technique, c’est un assemblage. Et même à Genève, on ne peut faire des miracles avec les vieilles carcasses de dictateurs. Même lorsqu’ils se paient nos têtes et les plus grands chirurgiens.

Dans ce cas, si le principal ennemi de la rue est hors service, irréparable et promis à la casse, contre qui ou contre quoi sommes-nous en train de nous battre ? Des individus? Saïd Bouteflika, Ouyahia, & Co, qui ont d’immenses intérêts à défendre et à garder (pétrole, or, uranium, diamants, marchés publics, contrats d’armement…etc). Ou sinon, sommes-nous en train de combattre quelque chose d’autrement plus grand et plus nébuleux que cette poignée de pois-chiches butés.

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Bizarre !!! J’ai toujours appris à me méfier de l’eau qui dort. À me focaliser sur la main cachée des prestidigitateurs. À regarder  là où rien ne se passe, à l’opposé de l’agitation et du bruit. Et donc, pour répondre à la question « contre qui sommes-nous en train de nous battre », il faut tendre l’oreille non pas du côté où l’on fait du bruit, mais de celui où l’on produit du silence.

Car pendant qu’Ahmed Ouyahia menace de transformer les roses en larmes, et que Sellal et Benyounès nous renvoient à notre passé de sang et de ruines, un homme, Abdelkader Messahel, est en passe de solder ce qui reste du pays aux principales puissances de ce monde, dans le but évident de se maintenir au pouvoir, lui, et les pois-chiches de son cercle, quitte à régner sur le sang, les cendres et les larmes. Le black friday d’avant l’Independance day

Discrètement, il a sillonné les deux derniers mois l’Europe, l’Amérique et l’Afrique. Il a reçu à Alger au début janvier les accréditations des nouveaux ambassadeurs – malgré l’illégalité de son action constitutionnellement réservée au chef de l’État- auxquels il loua les vertus du 5è mandat et la pluie dorée qui les submergera une fois l’auguste consacré.

À La Haye, haut lieu de condamnation des dictateurs s’il en est, il conditionna la paix et la stabilité dans la région par celle de son clan et de la continuité.

À Washington, il annonça  au MAE américain Michael Pompeo la baraka qui déferlera sur les USA et les multinationales américaines le jour de l’intronisation du futur-ancien roi soleil. L’APS affirme d’ailleurs que « les deux parties (l’Algérie et les USA) ont souligné, à l’occasion, leur « ferme soutien à un engagement accru des entreprises, à un commerce libre, juste (lire juteux) et réciproque (vraiment?) et à un partenariat économique plus étroit », sous-entendu : pétrole, gloire et beauté pour les oncles Trump et Sam.  

En février, à la vice-présidente de la Commission européenne et Haute représentante pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, il expliqua les dangers migratoires et terroristes d’un départ de son mentor et promis plus de blocage de « torrents déferlants subsahariens » et de retours de harraga algériens, jouant le rôle de digue pour les premiers et celui de buvard pour les seconds.

Au SG de l’OTAN Jens Stoltenberg, il assura, docilité, collaborationnisme et « aplaventrisme », répudiant provisoirement les alliés russes à qui les 5 milliards de dollars  de dote, en contrat d’armement signé récemment, semblent suffire pour fermer les yeux sur une aventure frivole de circonstance. « Abdelkader Messahel et Jens Stoltenberg, rapporte l’APS, ont eu une discussion sur l’avenir des relations Algérie-OTAN ainsi que sur les situations de crise et de conflit dans la région. Les défis sécuritaires à l’instar du terrorisme, du crime organisé et de la migration clandestine ont été également débattus à cette occasion », note la même APS.

Donc la réponse à la question de savoir contre qui l’on se bat est la suivante : on se bat contre un ordre complexe et sournois, établi par le monde de la finance, des multinationales et des superpuissances auquel profite le statu quo provoqué par un pouvoir mafieux, des individus collaborationnistes, une caste de malfaiteurs, qui n’ont que faire des aspirations du peuple et qui, pour rester aux commandes, enclenchent le mode pilotage automatique étranger malgré le risque évident d’un crash imminent.

Mais peut-être qu’El mektoub nous réserve cette fois une belle surprise et que l’élan populaire de ces derniers jours suffira à écraser pois chiches et nébuleuses internationales et que, comme l’Algérie a sonné le glas du colonialisme au siècle dernier, elle le fera encore avec sa variante sournoise de ce 21e siècle. Il est fait bien solide El mektoub. C’est peut être notre destin de s’en remettre toujours à lui…
 

Auteur
Hebib Khalil

 




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