29 mars 2024
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Kherraz Ali : « Ya xali ya xali »

Impérieuse culture du terroir 

Kherraz Ali : « Ya xali ya xali »

Il y a des artistes qui marquent leur temps par des succès éternels, et qui sont connus et reconnus du grand public grâce à ces tubes avant de tomber dans le gouffre vorace de l’oubli collectif. Qui n’a pas fredonné en ces temps de gloire et de bonheur subtil « Ya xali, ya xali » ?

Mais Ali Kherraz ce n’est pas uniquement « Ya xali ya xali », ce titre enregistré à Radio n’Paris dans les années 1960, sous forme de 45T contenant sur la face B « Ya zin el ɛali », et dont la musique a été composée par l’immense Amraoui Missoum. C’est aussi un autre 45T qui contient « Ya Hlima » et « Ḥemleɣ-kem ». À notre connaissance ces deux 45T sont les seuls enregistrements d’Ali-Kherraz en kabyle.

À noter aussi que Boubekeur Kherraz, le jeune frère d’Ali a repris « Ya xali ya xali », avec un arrangement moderne. 

Biographie

Ali Kherraz est né le 28 septembre 1937 dans la région de Bejaïa. Très tôt, il s’intéresse à la musique orientale, particulièrement égyptienne, avec les chansons de Mohamed Abdelouahab. À l’âge de quinze ans, il déserte les bancs de l’école pour aller rejoindre les scouts (SMA). C’est là qu’il commence à composer des chansons kabyles, avec la collaboration de son ami intime Aït Athmane. Il participera à une multitude de soirées. 

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En 1952, il a chanté en compagnie de El Hadj M’hamed El Anka et de Amraoui Missoum à l’occasion de l’accession de la JSMB en division Honneur, toujours au théâtre municipal de Béjaïa. 

En 1954, Ali quitte les scouts et part à Alger où il fera connaissance avec Cheikh Nourredine.

En 1959, il prend la décision d’émigrer dans l’Hexagone où il rencontre Amraoui Missoum. Celui-ci l’aidera à se produire sur les ondes de Radio n’Paris où il animera plusieurs émissions en interprétant des chansons kabyles toujours avec de la musique égyptienne. 

En 1963, lassé du genre égyptien, Ali Kherraz retournera à la source. Il interprétera des chansons kabyles en enregistrant deux chansons : “Ya khali ya khali” et “Ya zin el aâli”, mises en musique par le même Missoum. À noter l’interprétation, côté féminin, de « Ya khali ya khali » par Lla Cherifa. La musique est la même mais les paroles différentes. 

En 1964, Ali entamera de nombreuses tournées en France, en compagnie d’autres chanteurs tels que Allaoua Zerrouki, Salah Saâdaoui, Akli Yahiaten et Dahmane El Harrachi. 

En 1968, il rentre en Algérie et s’installe à Alger où il organise des galas et des soirées. Une année plus tard, en 1969, il revient à Bgayet pour raccrocher définitivement. Il a à son actif plus d’une cinquantaine de chansons.

« Ya xali ya xali », c’est l’amour formulé à une cousine via son propre père. Cette dernière ignorant son amour, il s’adresse donc directement à son oncle pour la détourner du désir que d’autres lui manifestent aussi. Il dit à peu près ceci :

Malade est mon cœur

Il ne trouve pas le meilleur

J’ai trop patienté

Elle refuse de me regarder

 

Ô mon oncle, ô mon oncle

 

Ô mon oncle, n’écoute pas

Les gens qui sont envieux

Le jaloux, laisse-le de côté

Son cœur va s’attrister

 

Moi, je sais bien

Elle me veut, c’est certain

 

Ô mon oncle, ô mon oncle

Auteur
Kacem Madani

 




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