17 avril 2024
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La martingale algérienne

REGARD

La martingale algérienne

La prison d’El Harrach contient une partie seulement des anciennes huiles du régime.

Comment garder ce rythme de mobilisation citoyenne, sans être la proie de manipulation? Comment le mouvement populaire peut-il aller de l’avant quand le régime se bouche encore les oreilles pour ne pas entendre les cris de la base ?

Comment garantir que l’intention réelle des décideurs est d’en finir avec le blocage politique dont souffre l’Algérie depuis le 22 février dernier ? Est-il envisageable de prédire la clôture définitive du règne des apparatchiks et des corrompus, sans que l’on passe par la phase de la répression et de la violence ? Rien n’est sûr dans « la martingale algérienne », pour reprendre le mot de Abderahmane Hadj Nacer, alors que la faucille de la justice continue de couper des têtes sur son passage !

De toute manière, il est drôle qu’aujourd’hui la maison d’arrêt d’El-Harrach, la plus malfamée des prisons algériennes, soit le point de chute de ceux qui décidaient il y a peu de temps auparavant du sort des Algériens, et frise le paroxysme de la célébrité outre-mer, et même dans le monde entier ? Au fil des jours, les surprises rivalisent avec les incertitudes en Algérie, d’autant que les variables inconnues dans notre équation dépassent toute logique. Conscient que les choses évoluent en sa faveur, le peuple observe avec optimisme la fin des ères des corrompus et des autocrates.

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Une chose très positive qui augure de la continuité des marches et des manifestations anti-système dans les semaines, voire les mois à venir. En tout cas, face à l’autisme des autorités, la rentrée sociale promet d’être houleuse. Cela est d’autant plus sérieux que la convergence des luttes sociales avec les demandes politiques de la rue coïncide avec l’épuisement de toutes les voies de conciliation pour la résolution de la crise, optées par la nomenklatura.

Que dira le chef d’Etat-major par exemple, si ce scénario du statu quo perdurera jusqu’à la fin de l’année? Lâchera-t-il du lest ou continuera-t-il de nier l’évidence du changement, pour espérer sauver ce qui peut encore l’être dans la maison en ruines du système? Hélas ! Jusque-là, l’hypothèse de « l’impasse » reste fort plausible dans la mesure où il n’y pas de signes palpables de « main tendue » au petit-peuple.

En revanche, il reste un bémol, la situation du pays, très délicate du point de vue économique, obligera sans aucun doute, les maîtres de céans à davantage de concessions, pour résorber une colère sociale qui peut s’ajouter aux effets de la mobilisation citoyenne.  

 

Auteur
Kamal Guerroua

 




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