19 avril 2024
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La religion, ce n’est pas un « artichaut » !

REGARD

La religion, ce n’est pas un « artichaut » !

Dans son acception comme soumission à Dieu, la religion est verticale  dans le rapport de l’homme avec son créateur, c’est à dire spirituelle et de ce fait douce, paisible, calme. Elle est horizontale dès que l’homme cherche à la partager avec son prochain, elle devient politique et par conséquent explosive. L’essentiel est de la saisir dans toutes ses dimensions.

«Ce n’est pas un artichaut » ; on prend ce qu’on veut et on laisse le reste. L’islam est à la fois un mode d’expression des mécontentements et un refuge à l’impuissance d’agir. Il sert à revendiquer davantage de justice sociale, de dénoncer le chômage, la pauvreté, la corruption des dirigeants et les perversions des valeurs occidentales. L’Etat national tiers-mondiste repose sur des intérêts particuliers, sources d’accumulation personnelle par le biais des commissions et de prédation qu’autorise la détention du pouvoir. C’est la raison pour laquelle les pays arabes veillent jalousement sur leurs frontières et ce, pour des raisons officielles et cyniques dites de « souveraineté nationale ».

Pourtant, toutes les frontières sont aberrantes et artificielles mais aucun chef d’Etat arabe ne veut remettre en cause les frontières héritées de la colonisation, chacun tient à sa petite épicerie qu’il veut protéger des supermarchés. Les régimes du Maghreb, qu’ils soient monarchiques ou militaires, progressistes ou conservateurs, islamiques ou laïcs, connaissent tous sans exception le problème de la contestation au nom de l’islam, de la liberté et de la justice. Or dans ces pays où la croissance de la population progresse souvent à un rythme vertigineux, l’élan démographique nourrit la dynamique islamique.

D’un autre point de vue, on peut s’interroger sur les capacités de l’islamisme à se constituer en une nouvelle force politique, économique et culturelle qui pèse sur l’échiquier internationale, à se présenter comme une alternative crédible, capable de répondre aux graves défis qui se posent aux sociétés arabes et musulmanes ?

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En d’autres termes, l’islam est-il compatible avec les institutions modernes au sens classique du terme ? Epouse-t-il les frontières actuelles ? Existe-t-il un véritable modèle islamique ? Constitue-t-il un frein au développement économique, au progrès scientifique, aux droits de l’homme, à la démocratie  comme le prétendent les occidentaux ? Il appartient dès lors aux chercheurs arabes et musulmans de prouver et de démontrer  sur le terrain de la science, de la technique et de la clairvoyance face à l’arrogance de l’occident, la grandeur de l’islam. Malheureusement les courants islamistes travaillés par des forces internes et externes effraient la majorité des musulmans face à l’islam et face à son environnement.

Etant surtout de nature idéologique et politique, les mouvements islamistes n’ont pas conçu de programme global et cohérent de réforme, n’ont pas débarrassé l’islam du carcan dogmatique dans lequel il a été enfermé, n’ont pas fait de l’islam un cadre de discipline morale protégeant la jeunesse de la délinquance, de la prostitution, de la drogue et des autres fléaux sociaux. Sans renouvellement intellectuel, l’islamisme a eu pour seul résultat de déconnecter de plus en plus l’islam des besoins urgents des sociétés arabes et musulmanes car les populations aspirent simultanément au bien-être matériel occidental et au respect des valeurs morales de l’islam. Elles rejettent l’occidentalisation plus que le progrès technique et scientifique, les injustices générées par la modernité plus que la modernité elle-même. « Elles ne veulent pas aller au paradis avec le ventre vide » pour reprendre l’expression du défunt président Boumediene !

Dans ce monde matériel éphémère, de nombreuses personnes ne sont sensibles à la vérité divine que s’ils ont un ventre bien plein. Ces gens sont comparables à des bêtes  que l’on reconduit à leur enclos au moyen d’une botte de foin maintenue à une certaine distance devant leurs bouches. Ils ne reconnaissent pas cette vérité si elle ne s’adresse qu’à leurs seuls esprits à la différence des occidentaux qui ont développé un esprit critique indéniable. L’islam s’adresse plus à la tête et au cœur des hommes qu’à leurs ventres et à leurs passions (l’argent, le pouvoir, les femmes). La société moderne mondialisée est devenue « un troupeau de consommateurs infantilisés » par un marketing ravageur omniprésent et omnipotent.

Certains pensent « islamiser la modernité », d’autres prétendent « moderniser l’islam » comme si l’islam n’était pas une révélation divine et que Mohamed (SAWS) n’est pas son messager mais plutôt une idéologie politique que l’homme peut manipuler à sa guise au gré de ses fantaisies. C’est pourquoi nous semble-t-il ne peut y avoir une démocratie islamiste à l’instar de la démocratie chrétienne ou juive parce qu’il n’y a pas de clergé dans l’islam et l’islam ne vise pas un peuple « élu ».

L’islam  s’adresse depuis la nuit des temps à l’humanité toute entière, à l’être humain dans toutes ses dimensions, (au cœur, à la raison, au corps). Les convictions religieuses ne sont pas affichées au front de l’individu ou inscrit au bas d’une carte militante d’un parti mais elles sont enfouies dans le cœur de l’homme et seul Allah, dieu unique est en mesure de pénétrer les cœurs. Aucun être humain n’a ce pouvoir. « L’habit ne fait pas le moine » disent les chrétiens. Pour user d’une métaphore, les islamistes ne peuvent pas inviter les chrétiens « à mettre de l’eau dans leur vin », ce ne sera plus du vin. De même que les occidentaux ne peuvent pas demander aux musulmans d’ajouter du vin à leur eau, ce ne sera plus de l’eau. A chacun sa boisson. La démocratie c’est d’abord la liberté de choisir entre l’eau et le vin ; entre le chemin de Dieu et le chemin du diable. « Satan a séduit le Pape en lui offrant le pouvoir » (citation). L’eau est un don de Dieu ; le vin est un produit de l’homme. L’occident est parvenu à faire admettre au Vatican que c’est à l’église à s’adapter à la modernité et non le contraire. L’Etat en terre chrétienne s’est substitué à l’église et a remplacé les préceptes religieux par les lois de la République. Quant à l’islam, le messager d’Allah (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui) a dit « Quiconque dit, j’accepte Allah comme seigneur, l’islam comme religion et Mohammed comme prophète, le paradis lui sera obligatoirement attribué ». L’islam est tolérant. « La liberté de l’un commence là où finit la liberté de l’autre » nous apprend l’occident. Les courants islamistes n’ont pas fourni une conception nouvelle de ce que doit être un modèle politique et économique de l’Etat islamique dans le contexte contemporain. Car, le danger que court l’islam est qu’il soit transformé en idéologie politique au même titre que d’autres en déroute et lorsque cette idéologie est mise en application pourrait révéler ces limites et être exposée à diverses critiques. Une telle évolution pourrait être préjudiciable à la crédibilité de l’islam tout entier. Ce que recherchent les populations à travers le nationalisme, le socialisme, l’islamisme et la démocratie, c’est une certaine dignité face à leurs gouvernants et face au monde extérieur : une soif de dignité, de liberté et de justice. Mais n’est-ce pas là les valeurs de l’homme moderne prônées par la culture occidentale contemporaine dominante ?

Par Dr A. B Entre les bienfaits terrestres hypothétiques et les valeurs religieuses intangibles, le choix devient clair. Faute de bonheur à l’aune des biens consommés c’est la soif d’absolu qui l’emporte. Il ne s’agit pas non plus de se complaire dans un autoritarisme stérile du pouvoir, et de voir dériver sans réagir  la société vers un fatalisme religieux mais de se frayer un chemin vers plus de liberté,  de justice et de dignité dans un monde sans état d’âme en perpétuelle évolution où le fort du moment impose sa solution au plus faible.C’est donc une réponse à une crise d’identité des valeurs modernes mal assimilées et des valeurs traditionnelles perdues que l’islamisme prend son essor. Facilité en cela par un vide idéologique crée par une équipe de dirigeants sans moralité,  ni profession.

Dire que la forme étatique moderne ne peut avoir de légitimité aux yeux du monde arabe et musulman revient à reconnaître l’incapacité des dirigeants à répondre aux problèmes et aux aspirations des populations dans un cadre étatique. L’Etat se trouve désigné du doigt comme étant responsable de la misère croissante qui frappe la majorité de la population et son incapacité à faire une place à la jeunesse dans le système politique et économique. L’islam est à la fois un mode d’expression des mécontentements et un refuge. Il sert à revendiquer davantage de justice sociale, de dénoncer le chômage, la pauvreté, la corruption des dirigeants et les perversions des valeurs

ccidentales. L’Etat national repose sur des intérêts particuliers, sources d’accumulation personnelle par le biais des commissions et de prédation qu’autorise la détention du pouvoir. C’est la raison pour laquelle les pays arabes veillent jalousement sur leurs frontières et ce, pour des raisons officielles et cyniques dites de « souveraineté nationale », de quelle souveraineté s’agit-il ?

Pourtant, toutes les frontières sont aberrantes et artificielles mais aucun chef d’Etat arabe ne veut remettre en cause les frontières héritées de la colonisation, chacun tient à sa petite épicerie qu’il veut protéger des supermarchés. Les régimes du Maghreb, qu’ils soient monarchiques ou militaires, progressistes ou conservateurs, islamiques ou laïcs, connaissent tous sans exception le problème de la contestation au nom de l’islam, de la liberté et de la justice. Or dans ces pays où la croissance de la population progresse souvent à un rythme vertigineux, l’élan démographique nourrit la dynamique islamique.

D’un autre point de vue, on peut s’interroger sur les capacités de l’islamisme à se constituer en une nouvelle force politique, économique et culturelle qui pèse sur l’échiquier internationale, à se présenter comme une alternative crédible, capable de répondre aux graves défis qui se posent aux sociétés arabes et musulmanes ?

En d’autres termes, l’islam est-il compatible avec les institutions modernes au sens classique du terme ? Epouse-t-il les frontières actuelles ? Existe-t-il un véritable modèle islamique ? Constitue-t-il un frein au développement économique, au progrès scientifique, aux droits de l’homme, à la démocratie  comme le prétendent les Occidentaux ? Il appartient dès lors aux chercheurs arabes et musulmans de prouver et de démontrer  sur le terrain de la science et de la clairvoyance face à l’arrogance de l’occident, la grandeur de l’islam. Malheureusement les courants islamistes travaillés par des forces internes et externes effraient la majorité des musulmans face à l’islam et face à son environnement.

Etant surtout de nature idéologique et politique, les mouvements islamistes n’ont pas conçu de programme global et cohérent de réforme, n’ont pas débarrassé l’islam du carcan dogmatique dans lequel il a été enfermé, n’ont pas fait de l’islam un cadre de discipline morale protégeant la jeunesse de la délinquance, de la prostitution, de la drogue et des autres fléaux sociaux. Il faudrait que l’islam parvienne à constituer une force cohérente et homogène capable de se hisser au-delà des contingences matérielles, de transcender les frontières nationales et de peser lourdement sur le système international dominant.

Sans renouvellement intellectuel, l’islamisme a eu pour seul résultat de déconnecter de plus en plus l’islam des besoins urgents des sociétés arabes et musulmanes car les populations aspirent simultanément au bien-être matériel occidental et au respect des valeurs morales de l’islam. Elles rejettent l’occidentalisation plus que le progrès technique et scientifique, les injustices générées par la modernité plus que la modernité elle-même. « Elles ne veulent pas aller au paradis avec le ventre vide » pour reprendre l’expression du défunt président Boumediene !

Dans ce monde matériel éphémère, de nombreuses personnes ne sont sensibles à la vérité divine que s’ils ont un ventre bien plein. Ces gens sont comparables à des bêtes  que l’on reconduit à leur enclos au moyen d’une botte de foin maintenue à une certaine distance devant leurs bouches. Ils ne reconnaissent pas cette vérité si elle ne s’adresse qu’à leurs seuls esprits à la différence des occidentaux qui ont développé un esprit critique indéniable. L’islam s’adresse plus à la tête et au cœur des hommes qu’à leurs ventres et à leurs passions (l’argent, le pouvoir, les femmes). La société moderne mondialisée est devenue « un troupeau de consommateurs infantilisés » par un marketing ravageur omniprésent et omnipotent.

Certains pensent « islamiser la modernité », d’autres prétendent « moderniser l’islam » comme si l’islam n’était pas une révélation divine et que Mohamed (SAWS) n’est pas son messager mais plutôt une idéologie politique que l’homme peut manipuler à sa guise au gré de ses fantaisies. C’est pourquoi nous semble-t-il ne peut y avoir une démocratie islamiste à l’instar de la démocratie chrétienne ou juive parce qu’il n’y a pas de clergé dans l’islam et l’islam ne vise pas un peuple « élu ».

L’islam  s’adresse depuis la nuit des temps à l’humanité toute entière, l’être humain dans toutes ses dimensions, (au cœur, à la raison, au corps). « Entre l’islam et l’occident, il ne faut pas chercher le compromis mais au contraire l’absolu (Dieu)  car le propre du relatif (l’homme) est de diviser (pour régner) et seul l’absolu (Dieu) qui est UN, peut unir ». Quand Dieu  différencie c’est pour mieux unir. Dieu ne dit pas : Ô vous les savants ? Ô vous les ignorants ? Ô vous les pauvres ?  Ô vous les riches ? Ô vous les puissants ? Ô vous les faibles ? Il dit tout simplement : Ô  vous qui croyez ?  La foi en un Dieu Unique et en Mohamed (SAWS) son prophète et son messager est un axiome, une vérité absolue, un préalable à toute discussion, à tout débat. Tout profane perdrait son « latin ». Les convictions religieuses ne sont pas affichées au front de l’individu ou inscrit au bas d’une carte militante d’un parti mais elles sont enfouies dans le cœur de l’homme et seul Allah, dieu unique est en mesure de pénétrer les cœurs. Aucun être humain n’a ce pouvoir. « L’habit ne fait pas le moine » disent les chrétiens.

Pour user d’une métaphore, les islamistes ne peuvent pas inviter les chrétiens « à mettre de l’eau dans leur vin », ce ne sera plus du vin.

De même que les Occidentaux ne peuvent pas demander aux musulmans d’ajouter du vin à leur eau, ce ne sera plus de l’eau. A chacun sa boisson. La démocratie c’est d’abord la liberté de choisir entre l’eau et le vin ; entre le chemin de Dieu et le chemin du diable. « Satan a séduit le Pape en lui offrant le pouvoir » (citation). L’eau est un don de Dieu ; le vin est un produit de l’homme.

L’Occident est parvenu à faire admettre au Vatican que c’est à l’église à s’adapter à la modernité et non le contraire. Quant à l’islam, le messager d’Allah (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui) a dit « Quiconque dit, j’accepte Allah comme seigneur, l’islam comme religion et Mohammed comme prophète, le paradis lui sera obligatoirement attribué ». L’islam est tolérant. « La liberté de l’un commence là où finit la liberté de l’autre » nous apprend l’occident. Quand aux minorités agissantes, elles sont favorisées par les puissances coloniales.  Elles suscitent la méfiance de la majorité.

Les courants islamistes n’ont pas fourni une conception nouvelle de ce que doit être un modèle politique et économique de l’Etat islamique dans le contexte contemporain. Car, le danger que court l’islam est qu’il soit transformé en idéologie politique au même titre que d’autres en déroute et lorsque cette idéologie est mise en application pourrait révéler ces limites et être exposée à diverses critiques. Une telle évolution pourrait être préjudiciable à la crédibilité de l’islam tout entier.

Ce que recherchent les populations à travers le nationalisme, le socialisme, l’islamisme et la démocratie, c’est une certaine dignité face à leurs gouvernants et face au monde extérieur : une soif de dignité, de liberté et de justice. Mais n’est-ce pas là les valeurs de l’homme moderne prônées par la culture occidentale contemporaine dominante ? 

Auteur
Dr A. Boumezrag

 




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