28 mars 2024
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L’Algérie risque-t-elle un embargo ?

TRIBUNE

L’Algérie risque-t-elle un embargo ?

Et si l’Algérie se voyait imposer  des sanctions économiques, Gel des avoirs, embargo, quarantaine, Interdiction de vol, voire un blocus ? Idée insensée ou clairvoyance.

Plusieurs pays sont frappés (*) soit d’un embargo international, soit de blocus, soit de mesures restrictives ou encore de sanctions financières internationales, notamment : Cuba, Iran, le Soudan, Palestine, Corée du Nord, Birmanie/Myanmar, Syrie, Biélorussie, Burundi, République Démocratique du Congo, Erythrée, Guinée-Bissau, République de Guinée, Iran, Liban,  Libye, Macédoine, Maldives, Mali, République Centrafricaine, Somalie, Soudan, Ukraine, Russie, Venezuela, Yémen, Zimbabwe.  

De tous ces périls en quoi l’Algérie est-elle concernée ?

1/ Quels sont les dessous des cartes ?   

Beaucoup de commentateurs se focalisent sur les décisions du Président ou du moins celles qu’il aurait    rédigées à l’attention de la nation. Au fait, qui dirige l’Algérie, qui dicte le contenu des décisions et qui engage des actions ? D’aucuns pensent que « le pouvoir » c’est en fait, 28 personnes qui détiennent seules la destinée du pays et en tiennent les rennes.

Il est vrai que l’Algérie n’appartient pas aux Algériens et ce depuis l’indépendance. Plusieurs confiscations successives se sont opérées par les baasistes, les membres du Conseil de la révolution, les frontistes, les islamistes sur le type de régime politique, l’identité algérienne, les mouvements de la jeunesse, le modèle social, la religion, la langue nationale, l’éducation, le mode de consommation et enfin les richesses naturelles. Les paysans, les artisans, les intellectuels, les jeunes, les ouvriers, les étudiants, les enseignants, le corps médical, les artistes, les femmes, les journalistes et tant d’autres qui se sont opposés, en ont payé tour à tour, un lourd tribut.

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A qui appartient donc l’Algérie si elle n’appartient pas aux Algériens? C’est une excellente question qui doit nous permettre de toucher le fond de notre problème. Heureusement l’histoire est là pour nous éclairer. Pas besoin d’aller loin dans l’histoire, examinons seulement comment le monde a été bouleversé après la Seconde Guerre mondiale. Ce que sont devenus le Japon et l’Allemagne et qui les dirige réellement aujourd’hui. Les japonais et les allemands sont-ils totalement maîtres de leur destin?

Autre question toute autant éclairante : Après la nationalisation des hydrocarbures par le feu président Boumediene le 24 Février 1971, à qui appartiennent-ils aujourd’hui ? Une partie à un petit groupe d’algériens bi ou pluri-nationaux et l’autre, bien plus grande à 5 grandes compagnies pétrolières étrangères. Que savons-nous des contrats signés par Sonatrach ? Sont-ils au mieux des intérêts de l’Algérie ?  Qui peut le confirmer ? Qu’en savons-nous ? Est-ce acceptable et normal ? Nos élus sont-ils complices et donc tous pourris ?

Qui va décider de l’avenir de l’Algérie dans les prochaines semaines ou mois ? Certainement pas les 20 millions d’algériens de la rue!  Si vous observez bien les événements et vous avez une petite connaissance de l’histoire et des enjeux géopolitiques vous m’accompagnerez alors dans mon analyse.

Les maîtres du jeu sont actuellement 28 algériens pour l’intérieur et 4 pays pour l’extérieur (la bande des 4 : les USA, la France, la Russie et la RP de Chine). Les 28 algériens ont choisi monsieur BEDOUI pour dealer à l’intérieur et messieurs LAMAMRA et BRAHIMI pour dealer à l’extérieur. Ces 4 pays occupent le premier entourage autour du noyau Algérie, avec un deuxième cortège de pays moins influant comme l’Italie, l’Espagne, la Turquie et les Émiraties. Tous ces pays ont fait « des deals » avec le pouvoir algérien et s’inquiètent fortement de la tournure des événements. Il y aura 2 hypothèses :

Soit, ils lui demanderont que les 28 pièces de dominos qui composent le jeu algérien, soient mélangées pour engager une nouvelle partie (pour 10 ou 20 ans) avec d’autres figures de prou mais en conservant les mêmes pièces et les même règles de jeu.

Soit, ils veulent être dans le jeu de la manipulation, pour préserver leurs intérêts avec les nouveaux prétendants au pouvoir. Le sort des Algériens, l’instauration d’une démocratie, l’avenir de notre jeunesse ne les intéressent en rien.

Seuls les deals doivent être respectés coûte que coûte !

Les 28 Algériens qui sont dans la compromission ont tous leurs avoirs de la corruption en biens immobiliers dans ces pays ou en dépôts cash dans leurs banques. Ces milliards de  dollars US, euros et l’acquisition de biens immobiliers (Hôtels, résidences luxueuses et autres) ont été complaisamment tolérés dans le cadre de ces deals mais cependant, il ne faut pas en changer les règles.

Aujourd’hui, si un citoyen algérien se présente avec plus de 5.000 euros dans n’importe quelle banque européenne ou américaine, on lui exigerait des justificatifs sous prétexte de la lutte contre le blanchiment ou le terrorisme international.

Comment alors des sommes colossales ont pu être investies ou transférées sans entraves ?

Le deal est le suivant : Laissez nous exploiter vos richesses naturelles, achetez nos armes, nos grenades lacrymogènes,  acheter nos produits, nos usines, nos voitures, nos médicaments, nos céréales, nos denrées, notre engineering, nos services, gardez vos pingouins loin de ces domaines de prédilection et en contre partie vous pouvez déposer votre pognon en toute quiétude et préparer une retraite dorée pour vos familles et vous dans nos pays.

En définitive, il y a donc trois acteurs,

  • Les 28 Algériens communément appelé « le Pouvoir »,

  • Les compagnies des 4 pays cités

  • Le peuple algérien, hier prolétaires, simples spectateurs, suivistes, haragas, affairistes, attentistes, trabendistes, petits spéculateurs de tout bord, pseudo-travailleurs résignés, opportunistes, laissés pour compte ou chômeurs, mais aujourd’hui 40 millions d’authentiques patriotes contestataires conscients des enjeux.         

2/ Et si la nouvelle république algérienne voulait « dealer » autrement ?

Il faut rapidement se poser les bonnes questions pour éviter de tomber dans les pièges qui nous sont grossièrement tendus. Aujourd’hui le pouvoir et le contre pouvoir n’en font qu’un. C’est un combat d’hyènes autour de la proie Algérie. Les « belligérants » s’affrontent pour le pouvoir mais nous réservent tous le même sort : la hoggra, le pillage et/ou l’invitation à l’exil.

  • La première erreur serait de penser que certains membres des 28 « du pouvoir » sont meilleurs que ceux qui s’affichent actuellement. Ils sont tous pareils, ils trompent, trahissent et ne pensent qu’à s’accaparer du pouvoir pour contresigner et reconduire les deals à l’extérieur et imposer un dictat à l’intérieur enrobé d’une « démocratocratie ».

  • La deuxième erreur serait de rompre brutalement les deals extérieurs existants. Boudiaf, Allende, Chavez, Bhutto père et fille et tant d’autres en rompant brutalement des deals ont fini assassinés et conduit leurs pays à la faillite : Héros, martyrs ou idéalistes, chacun leur choisira le qualificatif approprié.

L’homme d’état averti s’il sait où aller doit savoir  tout autant comment y aller. Conduire avec conviction et réalisme les changements qui s’imposent mais  aussi avec discernement, clairvoyance et anticipation.

  • La troisième erreur serait un alignement avec une puissance extérieure à l’instar de Castro, Lemumba, ce qui vaudrait au pays un embargo total.

  • La quatrième erreur serait d’entrouvrir le moindre accès aux forces islamistes du mal (Daesh, ElQuaeda et autres  formes clonées). C’est la pire des issues qu’on puisse réserver de l’intérieur et de l’extérieur à ce mouvement  contestataire populaire : La dawla islamya sanguinaire à la manière des Kmer rouge. Les femmes et les intellectuels   seraient aux premiers rangs des échafauds.

En effet, s’il s’opérait une rupture brutale des deals existants qui menacent fondamentalement leurs intérêts (de la bande des 4) nous risquerions alors des mesures de rétorsion extrêmement dures et violentes qui précipiteront le pays dans des divisions, des sécessions, des occupations aux frontières, des annexions, une probable partition bref le chaos.

Le menu proposé à l’Algérie sera : des Sanctions économiques, un Gel des avoirs, un Embargo, une Quarantaine, une Interdiction de vol,  voire un blocus total. En plus de potentiels conflits armés qui seraient allumés entre groupes et régions du pays, alimentés en armes à travers nos très larges frontières. Ce n’est pas une vue d’apocalyptique mais la triste réalité de ce qui se passe à présent dans bon nombre de pays : en Afrique, au moyen orient, en Asie et en Amérique latine.

L’Algérie qualifiée aujourd’hui de pays stable de la région, deviendrait aussitôt, un état déstabilisateur pour les pays limitrophes, comme le Maroc et avec un large consensus au conseil de sécurité de l’ONU, l’Algérie sera clouée.

La clairvoyance commanderait de procéder par des touches successives et ainsi renégocier avec doigté, tous les deals.

Je m’adresse à la jeunesse algérienne pour dire qu’après l’indépendance nos aînés nous ont privé de liberté, et nous-même,  avons été assez lâches pour ne pas exprimer avec autant d’ardeur, de force et de détermination comme vous le faites à présent, notre indignation face au clientélisme, au clanisme, à la corruption sans limite et à la bêtise épaisse de nos dirigeants.

Ces 28 Algériens dont je parle nous ont imposé depuis 1962, le jeu politique des dominos. (**)  

Après l’admiration unanime du monde entier face à la lutte héroïque d’indépendance en 1962, nous sommes peu à  peu devenus un pays de haine, d’intolérance et de corruption généralisée qui glace nos amis et réjouit nos ennemis.

Mais au fond, nous sommes un peuple de partage et de générosité, souhaitant vivre ensemble et simplement dans la paix, la tolérance, le respect et la dignité.

Cette nouvelle image, c’est à vous jeunes algériens et algériennes de la construire par votre savoir, votre lucidité, vos efforts, vos sacrifices, votre fierté d’appartenir à un pays qui a 2.000 ans d’histoire. L’Algérie vous appartient dorénavant, vous avez emboîté le pas dans la bonne voie pour sa réappropriation totale.

Ne lâchez rien! La lutte sera encore longue mais après le 5 Juillet 1962, vous allez faire une deuxième fois, entrer l’Algérie par la grande porte dans l’histoire des grands peuples.    

Llies Goumiri

(*) Embargo : l’arme des puissants : Ces mesures arbitraires sont exercées par un pays puissant contre un autre plus faible et qui peut s’assimiler à un acte de guerre larvé. L’objectif étant de faire subir le plus de souffrances aux populations et à essayer de provoquer l’implosion du pays. L’exemple le plus frappant l’embargo des USA contre Cuba pourtant décrié par une majorité de pays membres de l’Assemblée Générale de l’ONU. La Palestine est tout autant un autre exemple choquant et dont les effets économiques et sociaux sont tout à fait intolérables pour ce peuple.

Les sanctions financières : En général, on commence par des sanctions diplomatiques, puis on active aussitôt des sanctions financières de la part de l’UE et des USA. Les USA et/ou les membres de l’UE peuvent appliquer une série de sanctions à un pays avec interdiction des entreprises US et/ou européennes, d’exporter vers ce pays des technologies, des produits voire  le gel de ses avoirs en Europe ou aux USA.

Les sanctions économiques : Il est communément dit que des sanctions économiques peuvent être décidés contre un Etat quand celui-ci ne respecte pas ses engagements internationaux ou quand son comportement porte atteinte ou menace l’ordre public international. Dans le cadre d’une organisation régionale UE ou internationale comme l’ONU l’objectif déclaré de ces sanctions est un moyen de coercition pour faire pression sur cet Etat pour qu’il modifie son comportement.
Reste à savoir quels sont les pays qui constituent, à ce jour, une menace sur la paix et la sécurité internationale.

Le blocus : Il s’agit d’une opération militaire bloquant totalement le mouvement maritime et/ou aérien en provenance ou à destination d’un pays. C’est normalement un acte de guerre réglementé par le droit international. De plus, qu’il y ait blocus ou embargo, le droit humanitaire oblige les Etats à accorder malgré tout le libre passage des secours à caractère humanitaire et impartial, et indispensable à la survie de la population. C’est bien sûr, ce qui ne se passe pas en Palestine occupée.

(**)  https://lematindalgerie.comle-jeu-et-leffet-de-dominos

 

Auteur
Liès Goumiri

 




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