19 avril 2024
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L’alliance présidentielle s’effrite 

DECRYPTAGE

L’alliance présidentielle s’effrite 

C’était prévisible comme nous l’avions constaté le 02 février dernier lors de la conférence de presse qu’a donnée l’ancien premier ministre, l’actuel secrétaire général du RND Ahmed Ouyahia.

Il n’était pas convaincu et ne croyait pas un mot de  ce qu’il disait mais tentait de faire passer sa pilule uniquement pour une position de confort et certainement par mépris envers le peuple.

Aujourd’hui, après le spectacle qu’ont donné ces cinq vendredis, le camp du président Abdelaziz Bouteflika continue de se fissurer face à la contestation sans précédent dont est la cible depuis un mois le chef de l’Etat algérien, qui apparaît de plus en plus isolé. Des sources crédibles, parlent de l’annonce que son retrait définitif de la scène politique est éminente. Depuis quelques semaines, les craquelures apparaissaient déjà au grand jour au sein de deux piliers du pouvoir: la centrale syndicale UGTA (Union générale des travailleurs algériens) et l’organisation patronale FCE (Forum des chefs d’entreprises).

Mercredi 20 mars, c’est le propre parti du président Bouteflika, le Front de libération nationale (FLN), qui a apporté publiquement son soutien au mouvement populaire, tout en prônant pour la forme le dialogue proposé par le chef de l’Etat pour sortir d’une crise qui dure depuis un mois. « Les militants du FLN soutiennent pleinement le mouvement populaire » de contestation, par lequel « le peuple a demandé, à travers des marches gigantesques, le changement » a reconnu sur le tard Mouad Bouchareb, le nouveau patron du parti, à l’issue d’une réunion de responsables des Mouhafadhas, décrite comme houleuse par plusieurs médias qui y ont participé. Quand bien même Ahmed Ouyahia, le premier qui a payé pour la colère populaire, avait estimé hier mercredi aussi que son porte-parole « Chihab avait perdu la maitrise de ses nerfs » et que le RND affirme soutenir le plan présidentiel de sortie de crise, il sait pertinemment que le mal est fait et que l’idée d’une gestion « par des forces non constitutionnelles » a fait son chemin.

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Désormais, elle est irréversible et qu’il ne reste plus rien pour sauver les meubles. Maintenant le  recyclage et le noyautage du « Hirak » parait un peu difficile. L’expérience des autres mouvements fait que les protestataire sont vigilants et serrent leurs rangs face à d’éventuelles infiltrations des « Baltaguias » ou éventuellement réorienter leurs revendications dans le sens où veulent les mener les pôles du pouvoir de l’ancien système. Leur rejet des rangs des protestataires montre bien qu’ils sont vomis et se sont bien éloignés de leur base pour leur venir en aide ou éventuellement leur donner une crédibilité quelconque. Il est fort probable si ce n’est certain que ces partis politiques n’ont plus d’avenir dans la deuxième république. N’ayant plus de structures de base opérationnelles en dehors des élections, les partis politiques sont devenus des clubs où accourent les opportunistes de tout poil à l’occasion de chaque consultation électorale propulsant à la gestion des collectivités locales (APC) des militants sans culture politique et sans véritable engagement, produisant des gestions décevantes, voire aussi catastrophiques que celle, tant décriée, des représentants du pouvoir (FLN, RND, TAJ, MPA et les islamistes).

La quête d’une parcelle de pouvoir apparaît comme l’unique objectif des partis algériens de l’opposition, ce qui finit par les discréditer aux yeux de l’opinion publique. Elle ne vise pas à se substituer au pouvoir en place à travers un combat militant. Il s’agit plutôt de jouer le jeu des gouvernants afin d’accéder à de hautes fonctions, voire à des portefeuilles ministériels quitte à se compromettre. Les acteurs de ce jeu bénéficient de gratifications matérielles non négligeables dans la mesure où l’indemnité mensuelle d’un député est d’environ 300 000 dinars algériens dont 20% sont remis au parti qui lui-même est devenu un cas social à la charge du contribuable. Les revenus tirés de la rente permettent de créer, sinon du lien politique, du moins des allégeances.

L’augmentation médiatique et substantielle (300 %) des indemnités des parlementaires en septembre 2008 est assimilable à une forme de clientélisme d’État.

 Aujourd’hui de nombreuses plateformes émergent de la protesta dont la plus crédible et non partisane est celle de l’Observatoire citoyen algérien (OCA) qui non seulement se conforme à la constitution mais offre une transition qui se rapproche historiquement à celle qui a passé les pouvoirs au Gouvernement Provisoire de la République Algérienne GPRA. De telle initiatives, même perfectibles, donnent de l’espoir aux Algériens.

                                                                               

Auteur
Rabah Reghis

 




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