20 avril 2024
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Le califat de Bruxelles

TRIBUNE

Le califat de Bruxelles

Il est des coïncidences malheureuses qui interpellent la raison et qui peuvent même défier tout logique. Ainsi, au moment où la France est la cible des frappes les plus violentes qui soient, de la part de la barbarie islamiste, certains visages bien connus de la laïcité sont l’objet d’attaques très virulentes en Belgique, attaques qui sont initiées par ceux qui sont sensés les défendre avec constance et détermination.

Quand la laïcité est en danger ou quand elle n’a jamais été inscrite dans les textes officiels, il faut mettre un point d’honneur à la mettre en avant. Il faut en parler, expliquer qu’elle n’est pas l’ennemie des fidèles de quelle que religion que ce soit, il faut lui redonner sa juste définition et faire comprendre ce qu’elle est réellement, une notion qui met tous les citoyens d’un pays, croyants, agnostiques ou totalement athées sur un plan d’égalité.

Les fascismes ont pour habitude de falsifier la signification des mots et même de les décliner suivant leur façon de voir le monde, un véritable dictionnaire remanié.

En Belgique comme en France, il y a le Centre d’Action Laïque et l’Observatoire de la Laïcité et l’un comme l’autre sont tombés dans les pièges tendus par les officines communautaristes fourbes et perfides. Il arrive que ce soit ceux qui n’ont rien à voir avec une laïcité apaisée et bien comprise qui décident de vivre sur le « dos de la bête » et qui en font usage jusqu’à la rupture.

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Ce sont les communautaristes et leurs alliés endogènes qui prennent en main la définition de termes qu’ils exècrent pourtant : féminisme, universalisme, laïcité, sécularisation, égalité des sexes… et qui les emploient ici et là comme pour leur faire perdre leur substantifique moelle. Si les universalistes laissent le remodelage des mots à leurs ennemis, sans employer le sens premier, l’usage qu’il faut en faire, nous pouvons être sûrs que la défaite de la laïcité est proche.

Qu’est-ce qui se passe au sein du microcosme bruxellois depuis quelques temps ? Ce serait long et fastidieux de raconter toutes les attaques des faux-laïques contre les universalistes mais il convient de retracer en quelques mots les principaux épisodes qui ont émaillé cette série qui n’a rien de romantique. 

Nous n’allons pas faire une recension de toutes les attaques perpétrées contre la laïcité en Belgique mais mettre en exergue les principales provocations. Parmi celles-ci, une carte blanche publiée dans le journal Le Soir où Florence Hainaut défend le port du voile islamique qu’elle considère comme un simple bout de tissu en se demandant si une perruque ou un tee-shirt avec le signe de Bouddha seraient plus acceptables. Ceci pour répondre à l’arrêt de la Cour constitutionnelle belge concernant l’interdiction du port du foulard par les élèves dans l’enseignement supérieur. Le pire est que Florence Hainaut ait pu se glorifier, dans ce même papier, d’avoir pris des précautions en le faisant relire par une femme portant le voile et connue pour ses positions communautaristes.

Récemment, Corinne Torrekens, enseignante à l’ULB, a donné une interview dans laquelle elle accuse les autorités françaises « de régler son compte à une association musulmane qui dérange pour les combats qu’elle mène (burkini, foulard, etc.) notamment dans la sphère juridique, et de mettre un point final à une décennie de polémiques sur une question sensible : celle de l’islamophobie » en parlant du CCIF, l’officine islamiste dirigée par la sulfureux Marwan Muhammed.

On ne peut être plus clair dans son positionnement, en plus d’employer ce terme d’islamophobie que seuls les islamistes utilisent pour mettre fin à tout débat sur les sujets qui les dérangent. Ce n’est pas tout, dans sa défense du CCIF, elle estime que les termes utilisés « par nombre de commentateurs… ne font que répandre certains concepts centraux de la propagande jihadiste ». Voilà précisément ce que l’on appelle communément l’inversion des valeurs : accuser les ennemis de l’islam politique le plus obtus de propager les discours de cet islam radical.

C’est là où un organisme tout à fait estimable, l’Observatoire des fondamentalismes, dirigé par Fadila Maaroufi, est intervenu pour remettre les pendules à l’heure et publier un certain nombre de vérités. Piquée au vif et estimant qu’elle subissait un harcèlement, Corinne Torrekens s’est réfugiée dans la sempiternelle victimisation, elle qui apporte son soutien à des officines douteuses, qui critique les membres du gouvernement français les plus en pointe dans la lutte contre le terrorisme et qui diffame des spécialistes français de l’islamisme. Il est une évidence à mettre en exergue, Corinne Torrekens n’a aucune rigueur scientifique et donc aucune crédibilité, elle se contente de jouer à l’humaniste qui peut comprendre que des gamins perdus puissent se radicaliser. Plus clair que ça, c’est difficile. 

Ce qu’il faut dire et répéter, c’est que Fadila Maaroufi était une salariée du Centre d’Action Laïque où elle dirigeait une équipe ​dans une Fondation d’Assistance Morale aux Détenus. Fadila Maaroufi subissait depuis quelques mois une pression à cause de son engagement au sein de l’Observatoire des fondamentalismes.

Une première fois, c’est à cause de la publication d’un tuto Hijab, tuto financé par la Commission Communautaire Française et soutenu par le délégué général des droits de l’enfants et par Corinne Torrekens en tant que chercheuse à l’Université Libre de Bruxelles, tuto Hijab qui fait la promotion du hijab par des jeunes musulmans bruxellois. Même la sélection de ces jeunes n’est pas un hasard, des jeunes recrutés via le CCIB qui est le frère cadet du CCIF dont, rappelons-le, la dissolution est programmée. Cf : https://www.facebook.com/notes/laplume-kalam/merci-aux-pouvoirs-publics-daider-nos-jeunes-filles-%C3%A0-porter-le-voile-obligatoir/126029762236383?av=103579007892232&eav=AfaCyu1uxpGSK9TwkQopkgDXZVCiOarQ7kE0lqVi5ra-FVm50uPELEM3NTWELIK7kgk

La deuxième pression fait suite à la publication de la carte blanche de Florence Hainaux, journaliste, sur le choix de porter le voile. Suite au poste sur l’Observatoire des fondamentalismes, cette journaliste estime être diffamée et harcelée par ce dernier dirigé par Fadila Maaroufi. C.F. : http://blog.marcelsel.com/2020/07/30/le-balek-gate-ou-la-mort-subite-de-la-liberte-dopinion-en-belgique/

Suite à ces deux affaires, une cabale et des pressions insoutenables ont continué à peser sur Fadila Maaroufi. Le mercredi 28 octobre 2020 en matinée, son employeur, le CAL, lui annonce son licenciement. Le soir même, le CAL publie sur twitter le communiqué suivant : « Le Centre d’Action Laïque exprime son plein soutien à Corinne Torrekens. Le CAL n’a rien à voir avec l’Observatoire des Fondamentalismes qu’il n’a pas initié, qu’il ne finance pas et dont il ne cautionne pas les méthodes. La liberté d’expression n’autorise pas tout, et singulièrement pas les attaques ad hominem, la diffamation et les menaces à l’égard des personnes. »

Comment croire à une coïncidence ? Rappelons quand même que nous sommes à Bruxelles, capitale de l’Europe et non à Kaboul où sévissent les talibans. L’ULB (Université Libre de Bruxelles) employant Corinne Torrekens et le CAL (Centre d’Action Laïque) étant hébergé par le l’ULB, il est évident que le CAL n’a absolument aucun moyen d’avoir la moindre liberté de jugement et a donc pris part à la curée qui s’abat en ce moment sur les militants universalistes. 

Les réseaux sociaux, comme toujours, véritables lanceurs d’alerte, se sont saisis de l’affaire et des centaines de personnes ont apporté leur soutien à l’Observatoire des fondamentalismes et à Fadila Maaroufi pendant que d’autres, rares, prenaient le chemin inverse. Bernard de Vos, le délégué général aux droits de l’enfant, dont le salaire est payé par les contribuables belges, malgré sa lourde charge qui doit l’occuper à plein temps, trouve quand même le moyen de poster des publications sur facebook, publications qui vont à l’encontre de la lutte nécessaire qu’il faut mener contre le fondamentalisme islamiste. Alors même que ce n’est pas son rôle. 

Autre victime collatérale, l’écrivain algérien Kamel Bencheikh, qui, ayant apporté son soutien à Fadila Maaroufi et après avoir remis sèchement Bernard de Vos à sa place, s’est vu appliquer le qualificatif d’identitaire. Le plus beau est qu’une de ses chroniques qui était prévue pour être publiée dans le journal belge « La Libre » a été censurée pour ses prises de position ailleurs que dans cette carte blanche. Le mardi 27 octobre à 10 : 31 précise, un mail provenant de « La Libre » lui annonçait la publication de sa tribune et un lien lui a même été adressé.

Le même jour, à 10 : 48, un nouveau mail émanant du même journal lui précisait que « suite à certains de vos propos injurieux relayés sur les réseaux sociaux et auxquels nous ne souhaitons nous associer d’aucune manière, nous ne publierons pas votre texte. » Non contents de racler les fonds de poubelles les plus nauséabondes, « La Libre » se permet de censurer un écrivain algérien connu pour ses courageuses positions universalistes. 

Redisons-le, encore une fois, pour que tout soit vraiment très clair : nous sommes en plein cœur de l’Europe, à Bruxelles même et non à Kaboul ou à Téhéran. Comme quoi le poison est en train de cheminer petit à petit dans les esprits.

Honte au Centre d’Action Laïque le mal nommé d’avoir cédé aux pressions pour avoir licencié une tenante de la laïcité de combat, honte à l’ULB d’avoir accepté qu’une de ses enseignantes prenne des positions aussi peu scientifiques dans ses travaux, honte à « La Libre » qui a cédé aux sirènes des ennemis de l’universalisme en censurant à la manière de la police politique stalinienne un écrivain qui n’aurait pas le droit d’avoir une opinion hors des papiers qu’il remet aux journaux.

Soutien total et inconditionnel à Fadila Maaroufi et à Kamel Bencheikh. Ces combattants de la liberté sont évidemment nécessaires pour que la liberté de penser ne soit pas reléguée aux rayons des notions du passé. 

Auteur
Hafida Zitouni

 




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