28 mars 2024
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Le retour en force du Hirak

REGARD

Le retour en force du Hirak

Lundi 22 février 2021, à l’instar de toutes les villes et villages d’Algérie, le peuple est sorti de plus belle, non pas pour festoyer à l’occasion de l’anniversaire de l’an II du Hirak, comme cela a été rapporté par la chaine de la télévision publique, relais inconditionnel du régime, mais pour rappeler à qui de droit que son combat pacifique n’est pas prêt de s’arrêter.

Des marées humaines que certains observateurs ont comparé aux tsunamis, ont déferlé le long des artères et avenues de la capital Alger notamment, en scandant à gorges déployées « indépendance, indépendance, indépendance » à l’endroit des gouvernants, une manière plutôt humiliante qui rappelle, ainsi qu’au monde entier la volonté du peuple algérien de vouloir se libérer.

La réplique venait de Kherrata le 16 février 2021, le 19 février, c’est au tour de Khenchela de lui emboiter le pas, donnant ainsi corps à la grandiose marche de manifestation du 22 février qui a tant impressionné pour avoir donné aussi du fil à retordre aux arcanes d’un pouvoir en panne d’initiative.

Il y a lieu de relever la nature tout à fait identique des slogans utilisés tout au long des manifestations, d’un endroit à un autre du territoire national tantôt en revendication d’un « état civil et non militaire », ou en fustigeant le pouvoir le qualifiant « d’assassin ».

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À Tizi-Ouzou particulièrement la mobilisation a été à la hauteur de l’évènement, puisque réhaussée par la présence massive des robes noires du barreaux de la Wilaya pour avoir inauguré la première vague de manifestation avant d’être rejoint par la foule au rythme des slogans scandés sans discontinuité.

Mais le nouveau slogan qui n’a pas été vraiment du goût des représentants du régime est celui d’entendre le peuple clamer son indépendance qu’il considère lui avoir été confisquée.

Face à cette énergie quasiment intacte du Hirak que certains ont qualifié à tort d’ailleurs de moribond, rebondi, après une période d’accalmie qui a duré un peu plus de onze mois d’inactivité, compte tenu des contraintes sanitaires dues au Conronavirus, l’État, comme à l’accoutumée tergiverse et donne l’impression de ne pas retrouver ses marques.

En effet, et selon les propos de Abdelmadjid Tebboune, se sentant enclin à effectuer au plus vite un remaniement ministériel au vue des résultats plutôt mitigés que son gouvernement issu des élections du 12-12-2019, venait de réaliser.

Force est de constater que cela n’a pas été le cas, le pouvoir au contraire continue dans sa fuite en avant, ce qui démontre on ne peut mieux le manque de cohésion lors de la prise de décision, laquelle décision relève le plus souvent du pôle prédominant de la boite noire du système.

L’on se rappelle donc, la manière avec laquelle celui-ci a été intronisé en tant que président de la République en l’absence d’une légitimité populaire, faisant fi au taux sans précédent d’abstention.

Et depuis, le gouvernement qui a brillé par son inactivité et une très mauvaise gestion de la crise sanitaire induite par la Covid-19, n’a de cesse de continuer nonchalamment à percevoir des rémunérations et autres avantages venant grever inutilement les dépenses du Trésor Public sans contrepartie d’un quelconque effort méritoire.

L’image d’une Algérie qui a été ternie par des révélations d’une pratique systématique de torture infligée à l’encontre de jeunes Algériens ayant émis des avis différents ou qui ne cadrent pas avec la politique de l’establishment, en a fait le tour du monde sans que cela n’émeut outre mesure ceux qui sont en charge des services concernés.

Comment peut-on croire aux chants des sirènes, si au préalable, le peuple ne perçoit aucune lueur d’espoir à l’horizon, depuis qu’il a ordonné l’annulation purement et simplement de la mascarade du cinquième mandat, si ce n’est à constater à son corps défendant, l’incapacité du régime à rechercher une bien meilleure sortie de crise.

Auteur
Rezki Djerroudi

 




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