26 avril 2024
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Le suicide politique 

REGARD

Le suicide politique 

Le pouvoir entend organiser une présidentielle sur le dos du peuple qui réclame un autre agenda politique. Crédit photo : Zinedine Zebar.

Dans une dépêche de l’APS, nous pouvions lire que l’Armée Nationale Populaire n’a pas de candidat pour la prochaine course électorale qui s’annonce béquillarde c’est certain.

De prime abord, je me suis dit en mon for intérieur que c’était une nouvelle pour le moins intéressante, dans une optique démocratique, il faut admettre que c’est nouveau pour nous, les Algériens, ce fut mon sentiment sans ambages bien que des souvenirs de la conférence de presse   de feu le Général Mohamed Lamari en deux mille quatre me revint à l’esprit telle une gifle.

Le temps de rêvasser un moment aux changements que cette nouvelle allait provoquer dans mon pays, la réalité qui n’a pas besoin de moi, m’a très vite rattrapée.

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C’est clair comme l’eau de roche, bien sûr que l’ANP n’a pas de candidat pour le 12 décembre prochain, c’est évident, comment ai-je pu être aussi crédule !

L’institution militaire ne cautionne personne pour la simple raison que, ceux qui ont avancé leurs pions sur l’hypothétique échiquier électoral ne représentent aucunement un « risque » de bouleversement dans le champ politique actuel ou comme il l’était, si vous préférez.

Les prochaines élections sont une sorte de «forceps» électoral qui n’augure rien de bon pour la nation.

Selon moi, le choix fait par les décideurs aux commandes est compréhensible, le pays ne peut rester comme tel dans une gabegie qui n’a que trop durée, c’est vrai, il faut bien que quelqu’un le dise.

Mais ce que je ne comprends toujours pas c’est la manière dont les choses sont faites et surtout comment elles sont présentées, le « package » du 12 décembre est bien trop fragile pour tenir jusque-là, les vibrations de la rue détruiront son écrin.

Je ne suis pas un stratège en politique mais je pense comprendre les « Think Thank » qui ont misé sur des élections quitte à se coltiner chaque semaine des manifestations de plus en plus importantes.

Ils pensent que le hirak se calmera dés que le nouveau président commencera à prendre des mesures drastiques dans l’organisation du pays, des mesures qui toucheront surtout le volet social en premier lieu, cela va sans dire.

C’est là où réside l’erreur monumentale et, ma foi, incompréhensible, pour n’importe quel politicien sur cette planète, par ailleurs, je vous laisse imaginer mon inintelligence en tant que profane sur sujet.

Aller vers des élections en faisant fi des demandes de tout un peuple ou de sa majorité, peu importe, c’est persister dans le process sans espérer un résultat en bout de chaîne, autrement dit, c’est comme rouler avec trois pneus crevés sur quatre, en supposant que le dernier en est vraiment un.

Comment un candidat peut prétendre à être à la tête du plus grand pays d’Afrique sans pouvoir descendre un vendredi dans la plus petite ruelle d’un bourg pour parler de son projet ?

C’est inconcevable rien que d’y penser, le faire est malcommode même avec la meilleure protection propagandiste qui existe, c’est le moins que l’on puisse dire.

Je me suis creusé le cerveau à essayer de comprendre comment quelqu’un peut penser aller jouer une finale alors qu’l n’est même pas qualifié, et, croyez-le ou pas, j’ai fini par comprendre.

Tous les candidats ont manifesté leur désir de se présenter aux élections de cette fin d’année s’appuient sur la raison d’Etat, ils se sont auto-convaincus qu’ils doivent se « sacrifier » pour le pays, quitte à passer pour des mal aimés, ils se pensent les martyrs de la sauvegarde de la nation à l’ombre de notre glorieuse armée.

Et voilà que nous arrivons à la « dead line », à la pire des erreurs que puisse faire un homme ou une femme en politique, celle de ne jamais dépendre de personne mais seulement de sa base militante. 

Dans le cas échéant, cela devient une aliénation multidirectionnelle qui «cramera » celui qui aurait choisi la deuxième option, c’est tout simplement un suicide politique.

Ironie du sort, aucun des candidats potentiels pour le 12 décembre n’a de base militante, et c’est là où le bât blesse.

Les dernières manifestations étaient on ne peut plus claires, les Algériens veulent une course au pouvoir certes, une foulée qui sera menée vers la transparence te non pas vers le fait accompli.

C’est aujourd’hui une vieille méthode qui porte toujours ses fruits d’ailleurs, mais pas pour longtemps, en Europe ou aux USA, l’establishment s’arrange toujours pour mettre en face à face final l’extrême droite avec un parti « correct », ça marche et le choix est vite fait mais …l’avenir nous a réservé des surprises.

Je n’aime plus parler de politique car les solutions sautent aux yeux et je n’ai pas le pouvoir ni le désir de les concrétiser derrière mes lunettes poussiéreuses.

Je reste là et las en attendant un providentiel sursaut dans l’esprit collectif de ceux qui nous gouvernent, ainsi, je ne craindrais plus pour l’avenir de mes enfants , le miens, lui, est dans un café bien présent dans un gobelet cancérigène à l’ombre d’un platane dans le quartier.
 

Auteur
Maiza Nazim 

 




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