20 avril 2024
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Les changements saisonniers peuvent-ils stopper le coronavirus ?

DECRYPTAGE

Les changements saisonniers peuvent-ils stopper le coronavirus ?

Il est admis en pathologie climatique que certaines maladies présentent une  saisonnalité avec une recrudescence en période hivernale des infections virales plus ou moins graves allant d’un simple rhume vers de redoutables  atteintes telles que les pneumonies et les bronchiolites sévères.

Si en été, ces pathologies ont tendance à diminuer considérablement, il est indiqué en statistiques épidémiologiques qu’il existe aussi des cas de  grippe estivale. Partant de ce fait, les spécialistes en virologie indiquent que les virus demeurent constamment dans notre environnement en nombre considérable mais ce sont les conditions bioclimatiques saisonnières qui ont une influence sur leur virulence et leur persistance. (étude que nous développerons dans un prochain article).   

Dans ces moments de cacophonie totale et d’incertitude face à la menace d’un danger potentiel et inconnu généré par le Covid-19, des commentaires et des idées farfelues venant de tout part et même de hauts responsables politiques prétextant que cette épidémie sera jugulée dés l’arrivée du printemps et l’instauration de conditions thermiques clémentes. Ces observations sont-elles fondées et répondent-elles à des connaissances scientifiques admises relatives aux relations virus-environnements climatiques ? Est-ce que les changements saisonniers peuvent-ils stopper le coronavirus ?

La réponse est catégorique NON ! Ces changements peuvent simplement atténuer la virulence du virus (si on se réfère aux autres types de la même famille) mais en aucun cas le stopper définitivement. On peut s’appuyer sur plusieurs  informations scientifiques pour valider cette affirmation :

  • Les virus sont des agents infectieux colonisant tous les compartiments de notre environnement, présents toute l’année mais avec des conséquences différenciées  liés aux conditions bioclimatiques du milieu. Il ne faut pas imaginer qu’ils disparaissent pendant la période estivale par exemple.   

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–  Les virus se propagent et deviennent plus virulents dans des conditions climatiques spécifiques. Les températures ambiantes  comprises entre 0°C et 10°C constituent une plage thermique très favorable aux virus en général. Il faut rajouter à cela les conditions de nébulosité hivernale qui diminue totalement l’efficacité des UVC (Ultra violet) contre la propagation des virus. On note aussi la sécheresse de l’air hivernal comme facteur favorable aux virus. Le froid peut seulement atténuer les effets néfastes des virus dans des ambiances comprises entre 0°C et -4°C. En dessous de ces valeurs, les conditions thermiques très froides facilitent la conservation des virus sur de longues périodes (congélation et surcongélation).

– Les températures élevées ont une incidence efficace sur les virus à partir de 56°C jusqu’à 110°C selon les types. «On estime que le virus n’est plus viable à partir d’une exposition à 56 degrés pendant vingt à trente minutes ou à 65 degrés pendant cinq à dix minutes». Cela rappelle les méthodes de stérilisation utilisées dans les milieux hospitaliers en général. Le moyen le plus efficace de se débarrasser des virus, c’est de passer un séchoir sur une surface pendant quelques minutes. Il est donc totalement erroné de dire que des températures de 26°C à 27°C par exemple sont néfastes et qu’elles sont capables de stopper l’épidémie. Deux observations simples permettent d’expliquer que des températures inférieures à 56°C n’ont pas d’incidence efficace sur la viabilité du virus : 

–  La température interne de l’organisme (homéothermie) est comprise entre 36°5 C et 37°5 C dans   laquelle le virus se développe normalement et efficacement. A titre d’information, à l’intérieur d’un organisme humain, il ya 100 fois plus de virus que de cellules c’est-à-dire 30 000 milliards X 100 et qu’’à chaque minute nous inhalons 400 000 virus. 

– Les statistiques épidémiologiques de certains pays affectés par le coronavirus  (Arabie Saoudite, Indonésie) connaissent actuellement des températures dépassant les 30°C avec des contaminations de l’ordre de 1203 (28 mars 2020)  cas confirmés en Arabie Saoudite et de 1155 cas en Indonésie à la même date.

D’après les récentes informations provenant de Chine (source médicale), le coronavirus ne résiste pas à des températures au-delà de 56°C. Certaines sources médicales et épidémiologiques parlent d’un pic aux USA en plein période estivale et peut-être caniculaire. Un chiffre de morbidité qui fait froid au dos : elles évoquent jusqu’à 8 millions de morts (ce sont  des hypothèses bien sur)

Face à ces données scientifiques qui font référence actuellement, on s’aperçoit que les températures même assez élevées sont incapable d’inactiver les virus ou de détruire les protéines de surface qui permettent au virus d’infecter la cellule. 

Le meilleur moyen de se protéger dans le cas échéant c’est le confinement total en l’absence de vaccin et d’autres formes de thérapie efficace.

Auteur
Dr Mostefa Khellaf, patho-climatologue

 




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