23 avril 2024
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Libye : le maréchal Haftar dans l’impasse ?

CRISE

Libye : le maréchal Haftar dans l’impasse ?

Si l’autoproclamé maréchal Haftar a affirmé dans la nuit de mercredi à jeudi accepter une trêve en « réponse aux appels de pays amis », le gouvernement national reconnu par les instances internationales l’a en revanche rejetée.

Fort de ses récents succès sur le terrain, le Gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli a rejeté jeudi 30 avril la trêve unilatérale annoncée par son rival, le maréchal Khalifa Haftar, qui tente depuis un an de s’emparer de la capitale libyenne. 

Le GNA affirme qu’il ne fait pas confiance au maréchal, homme fort de l’est du pays qui contrôle aussi une partie du Sud, l’accusant d’avoir violé plusieurs trêves depuis le début de son offensive contre Tripoli, le 4 avril 2019.  

« Ces violations font que nous ne faisons guère confiance aux annonces de trêve » de Haftar, a indiqué le gouvernement de Fayez al-Sarraj dans un communiqué. Tout porte à croire que son dernier coup de bluff ne semble pas convaincre.

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Attaques aveugles 

Depuis plus d’un an, le conflit en Libye a fait des centaines de morts et plus de 200 000 déplacés. Dans un rapport jeudi, la mission de l’ONU en Libye (Manul) a fait état de 64 morts et 67 blessés parmi les civils durant les trois premiers mois de l’année, déplorant une hausse par rapport à la même période en 2019.

La mission s’est dite « très préoccupée par les attaques à l’aveugle (…) dans les zones peuplées de civils », et a appelé « toutes les parties à mettre fin immédiatement à toutes les opérations militaires ».

Le 24 avril, l’ONU et l’Union européenne avaient appelé les deux camps rivaux en Libye à une trêve pour le mois de jeûne musulman du ramadan, qui débutait le jour même.

Affirmant répondre à cet appel, le maréchal Haftar a annoncé mercredi « la cessation des opérations militaires ».

Poursuite des combats  

Les combats n’ont toutefois pas cessé au sud de Tripoli et des explosions continuaient d’être entendues depuis le centre de la capitale après cette annonce, selon des journalistes de l’AFP sur place.

Le GNA, reconnu par l’ONU, a ajouté dans son communiqué qu’il poursuivrait sa « légitime défense », en s’attaquant « à toute menace où qu’elle soit et en mettant fin aux groupes hors-la-loi », en allusion aux forces rivales.

Selon le GNA, tout cessez-le-feu a besoin de « garanties et de mécanismes internationaux » pour surveiller son application et documenter les éventuelles violations.

L’inquiétude de l’ONU

L’Onu a exprimé son inquiétude par la situation actuelle en Libye et affirmé que l’accord politique libyen est l’unique cadre international pour résoudre la crise dans le pays, a indiqué le porte-parole du secrétaire général de l’organisation.

« L’Onu est très inquiète et préoccupée par la situation en Libye » et considère que l’accord politique libyen « est l’unique cadre international reconnaissant la situation actuelle » dans le pays, a affirmé Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, lors d’une conférence de presse tenue à distance.

Il a, en outre, indiqué que « tout changement politique en Libye doit se faire via un processus démocratique et non militaire », en référence à la récente annonce par le maréchal libyen Khalifa Haftar de son « retrait » de l’accord politique libyen, conclu en 2015, en s’autoproclamant « unique chef en Libye ».

« La fin de l’accord de Skhirat »

Imbu de son pouvoir, le maréchal avait annoncé lundi avoir obtenu le « mandat du peuple » pour gouverner la Libye, sans donner plus de détails.

Cette annonce avait été qualifiée de « farce » par le GNA. Même Moscou, considéré comme un allié de Haftar, a dit ne pas approuver cette déclaration. 

Haftar avait également annoncé « la fin de l’accord de Skhirat », signé en 2015 par des responsables libyens au Maroc sous l’égide de l’ONU et dont est issu le GNA.

L’ONU, l’UE ainsi que Washington et d’autres pays, ont affirmé toutefois que cet accord restait le seul cadre pour jeter les bases des institutions en Libye.

Le GNA a répété jeudi que le maréchal Haftar n’était « pas un partenaire de paix ». « Nous avons devant nous une personne assoiffée de sang et obsédée par le pouvoir », a-t-il ajouté dans son communiqué. 

Auteur
Avec agences

 




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