25 avril 2024
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MEES : les exportations du gaz algérien en chute libre depuis 2016

DECRYPTAGE

MEES : les exportations du gaz algérien en chute libre depuis 2016

Un papier paru le 8 janvier 2021 par la revue hebdomadaire MEES précise que seule l’année 2016 avait connu une forte hausse des exportation suivie d’une descente brutale à partir du 2éme semestre 2017 à ce jour.(01)

Les exportations de gaz de l’Algérie tombent à leur plus bas niveau en 25 ans à la fin de cette année 2020. Pour l’analyste qui a écrit cet article, l’Algérie s’est montrée « incapable » de tirer parti de la flambée des prix au comptant du gaz car la consommation intérieure croissante et la baisse de la production continue et devenue chronique se sont combinées pour plomber les exportations. Les chiffres parlent d’eux même. Ces exportations ont atteint un creux de 25 ans l’année dernière, chutant de 6% à 38,5 milliards de m3.

Le challenge de l’équipe en poste en 2016 à Sonatrach s’est avéré non seulement une référence mais une exception qui marque nettement une hausse substantielle des exportations qui se distingue de la monotonie suivie juste après et bien avant du niveau record de 64,2 milliards de m3  de l’année 2005.

L’analyste note que «lorsqu’on est un pays dépendant de la recette tirée des hydrocarbures, ces chiffres comptent incontestablement.» La même revue avait alerté déjà au premier trimestre de l’année dernière une chute impressionnante des exportations du gaz algérien en Italie. 

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On apprenait ainsi que les importations italiennes de gaz algérien étaient en voie d’atteindre leur plus bas niveau mensuel depuis plus de cinq ans en ce  mars 2020, les 12 premiers jours du mois n’atteignant que 324 millions de pied cube par jour (9,2 millions de m3  /jour). 

A la même période en 2016 par exemple, la quantité exportée était sur le point d’atteindre prés du double soit 602 millions de Cubic Feet Day (17 millions de m3  /jour).

La baisse de la production de gaz de l’Algérie poursuit l’article, conjuguée à une demande intérieure record, a vu l’approvisionnement en canalisations de 2019 atteindre son plus bas niveau en quatre ans à 987 millions de cubic feet day (28,03 millions de m3 /jour). Il faut signaler par ailleurs  lit-on  que l’Italie n’a rien d’extraordinaire à prendre du  moins en ce mois de  mars alors que la saison d’hiver tire à sa fin. 

L’ampleur de l’automne suggère que d’autres facteurs rentreront en jeu. En plus, avec des prix spot mondiaux du GNL à des niveaux record, les acheteurs européens ont cherché à maximiser les achats de GNL au détriment du gazoduc pétrolier plus cher pendant que les organes de commercialisation et de marketing de Sonatrach se cantonnent confortablement dans leur bureau en attendant la prime de fin d’année. (02)

Pourtant, les vendeurs des hydrocarbures suivent cette situation de crise avec attention pour récupérer ce qu’ils ont perdu durant l’année 2020 à cause de la crise sanitaire due au Covid-19.

Ainsi le déstockage du pétrole en mer a fortement diminué cet hiver qui a vu une forte demande asiatique au mois de décembre. Par conséquent, le pétrole brut conservé dans un stockage en mer a diminué à un rythme rapide en décembre, lorsque le volume mensuel moyen de pétrole sur les pétroliers a chuté de 25,8 millions de barils par rapport à novembre, selon les données de la société d’analyse citées par Reuters qui l’a tient de Vortexa.

Ce  stockage en mer mondial au début de 2021 est tombé en dessous de 80 millions de barils pour la première fois depuis avril 2020.  Rappelons qu’en mars et avril 2020,  lorsque la demande de pétrole s’est effondrée, les commerçants se sont précipités pour embaucher des superpétroliers pour stocker le pétrole en vue de le vendre à des dates ultérieures, profitant du contexte du marché, dans lequel les prix du premier mois sont inférieurs aux prix des mois à venir, indiquant une offre excédentaire de pétrole et rentabiliser le stockage du pétrole pour les ventes futures. 

Le « cantango » qui semble laisser place à la « backwardation » qui supprime les incitations pour les commerçants à stocker le pétrole dans un stockage dit communément dans le jargon pétrolier « flottant. » Les commerçants ont vendu beaucoup de pétrole stocké en mer ces dernières semaines, et certains sont vendus à partir de cargaisons flottantes. La Sonatrach rate de nouveau cette opportunité à cause de l’effondrement des gisements en gaz. 

En 2020,  pour ne citer que ces exemples, Sonatrach a connu des arrêts importants, tel que le complexe de liquéfaction du gaz naturel situé à Skikda (GL1K),  après un arrêt général de 7 mois pour des travaux de maintenance, ayant largement excédé la durée des 2 mois initialement prévus.

Ces incidents pourraient valoir un manque à gagner de 300 millions de dollars.  Sonatrach n’a toujours pas mis en fonctionnement le Boosting phase 3, lancé en 2016, prévu fonctionner fin 2019 qui devait  permettre au pays de prolonger le plateau de production de Hassi R’mel pour une décennie,  tout retard causerait un déficit  de plus de 7 milliards de m3 de gaz par année de retard soit un manque à gagner de 1.1 milliards de dollars.

La production du projet d’In Salah est descendue au premier trimestre 2020 de 22 millions de m3/j à moins 9 millions de m3/J, pour des problèmes de maintenance également. Cette incidence aurait pu faire gagner Sonatrach 560 millions de dollars.

Un quatrième train GPL de l’usine algérienne de Zcina, au nord du hub pétrolier de Hassi Messaoud, a été repoussé d’au moins neuf mois jusqu’en mars 2022, selon l’entrepreneur italien Maire Tecnimont dans son rapport du premier semestre.

Une fois achevé, le projet de 248 millions de dollars augmentera la capacité de traitement de gaz de Zcina de 8 millions de m3 / j (280 millions de cfd)  Bien que le retard soit certainement un revers, la bonne nouvelle est que depuis le rapport annuel 2019 de Tecnimont, publié le 11 mars, les travaux progressent régulièrement. 

La firme italienne rapporte désormais que les progrès de l’ingénierie sont de 91%, les achats 62% et la construction 5%. (3)

Rabah Reghis

Renvois

 (01)-https://www.mees.com/2021/1/8/oil-gas/algerias-gas-exports-slump-to-25-year-low-for-2020/faadbb20-51c7-11eb-b02f-2d5ba14b0d56

(02)-https://www.mees.com/2020/3/13/news-in-brief/algeria-to-italy-gas-slump/40b8c910-653e-11ea-8d33-05d77048930a

(03)-https://www.mees.com/2020/8/7/news-in-brief/algeria-lpg-train-delay/305aa680-d8b1-11ea-9756-d91f69058e10

Auteur
Rabah Reghis

 




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