28 mars 2024
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Mohamed Arkab : une sortie médiatique de trop (2e partie)         

DECRYPTAGE

Mohamed Arkab : une sortie médiatique de trop (2e partie)         

Pour rappel uniquement, dans une vidéo lors de son passage le 25 février 2020 comme invité de la rédaction de la chaîne 3  à la 20 e minute, (05) la journaliste lui demandait de confirmer l’alerte des experts sur le déclin depuis 2008 et surtout le fait qu’aujourd’hui, Sonatrach n’arrive même pas à produire le quota fixé par l’OPEP ? 

Sur le déclin de la production des hydrocarbures en Algérie

Il était mal à l’aise en lui répondant sans consulter ses fiches, ce qu’il faisait pour les autres questions, qu’il n’était pas d’accord car la Sonatrach a toujours produit son quota, confirmant au passage ce chiffre de  1,056 millions de barils jours. En réalité, la moyenne de l’année 2018 a été de 1,040 millions de baril par jour et passée en 2019 à 1,023 millions de baril par jour soit toujours en moyenne un déficit de 17000 barils par jour. Le mois de mars 2020, basé sur une communication directe de Sonatrach, la production  était redescendue  à 1,033  millions de barils par jour puis redescendre encore une fois en février à 1,009 millions de barils par jour et 1,011 en janvier 2020. Ces chiffres sont repris dans un rapport public téléchargeable à partir du site de l’OPEP (06).

Depuis l’amorce de la crise, les responsables lorgnent les réserves de change

Depuis quelques jours jusqu’à l’heure où nous écrivons, le Sahara Blend est resté confiné entre 11 et 14 dollars le baril donc dans la zone en dessous du break even point mais même s’il évoluera il n’a pas dépassé jusqu’à présent les 23 dollars en attendant une reprise effective du transport toute forme confondue pour éponger dans un premier temps les stocks des raffineries puis dans un deuxième temps  démarrer le raffinage. C’est dans ce processus et seulement celui là que notre pétrole apprécié par les raffineurs reviendra à sa juste valeur. Cela va prendre selon les experts quelques mois sans donner une assurance. La parade que trouve notre ministre est si les prix sont faibles ou ne nous arrangent pas, on ne vendra pas. Que faire alors ? « Lancer  des travaux de maintenance dans les champs pétroliers, dont la réalisation était prévue dans les prochains mois ainsi que la modification des programmes d’investissement pour préserver les équilibres financiers de Sonatrach. » Que signifie une réduction de production des hydrocarbures pour notre économie ? Elle a besoin d’un minimum, lorsqu’on serre la ceinture au dernier cran en moyenne mensuelle de  3 milliards de dollars pour couvrir les besoins incompressibles. Les rapports de la douane disponibles dans son  site Web (07) donnent pour 4 premier mois de 2018 un montant des importations de 15,374 milliards et celui des exportations principalement les hydrocarbures de 13,535 milliards de dollars soit un déficit de -1,840 milliards  de dollars qu’il faudra puiser sur des réserves car le fond de régulation des recettes(FRR) étant asséché depuis longtemps.

Durant la même l’année d’après : 2019, la tendance n’a pas changé soit 15,175 milliards de dollars pour 13,332 milliards de dollars d’exportation soit un déficit de -1,643 milliards de dollars. Janvier 2020 avec l’amorce de cette crise de la demande de pétrole en Chine, on a importé toujours au même niveau pour 3,097 milliards de dollars pour des exportations de 2,306 milliards de dollars soit – 662 millions de dollars de déficit.

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Avec toutes les restrictions dues aux mesures de confinement qui ont arrêté l’ensemble des activités, le déficit de la balance commerciale du mois de février 2020 est établi quand même -568 millions de dollars (8)   Si maintenant on suit la logique de notre ministre dans une situation à laquelle tous les pays parlent du déconfinement mais ne savent ni quand ni comment, nos réserves de change seront asséchées à leur tour au plus tard  la fin de l’année 2020. Il faut donc sortir de cette solution de facilité pour faire travailler les réseaux pour continuer la transaction au rythme du déficit habituel ou utiliser le shipping pour le GNL avec la reprise des activités au Japon etc. 

L’ONS est formel sur les mauvaises performances du secteur des hydrocarbures

Lors de son installation le premier avril 2019  en tant que ministre de l’Energie, l’objectif était de redresser les dégâts causés à Sonatrach par  son ancien PDG   Abdelmoumen Ould Kaddour. On estime cette perte de capacité d’exportation à plus de 160 000 barils/jour de pétrole et un peu plus de 80 millions m3 par jour de gaz.

Dans la pratique, dans les bilans de production exportations, il y a gaz produit et celui associé. Dans certains champs, les gaz associés sont expédiés pour la vente. Plus la production d’huile augmente et plus le volume de ces gaz associés augmente. Mais, Une partie des gaz associés est réinjectés depuis des décennies dont  Hassi Messaoud, Baguel. Ainsi  que certains gisements à gaz, une partie des gaz produits est réinjectées pour maximiser les réserves de condensat et de GPL  (Hassi R’mel,  Rhourde Nouss.) 

Puisqu’ils sont expédiés et exportés, ils sont donc pris en compte dans les bilans : douane, ONS, Banque d’Algérie et les organes statutaires du groupe Sonatrach. Il s’agit d’une ponction sur les réserves nationales des hydrocarbures et surtout une violation de la conservation des gisements sans en informer au préalable le propriétaire Alnaft qui agit pour le compte de l’Etat conformément au plan de développement (POD) approuvés par les deux parties. Pourtant, le secteur des hydrocarbures enregistre une forte reprise d’activité en 2016 après le retour à la croissance de 2015, mais toujours dans un contexte de baisse des prix des hydrocarbures et de niveau des prix bas.

En 2016, le secteur des hydrocarbures connaît un taux de croissance en volume de 7,7% après avoir connu une timide reprise en 2015 de 0,2% qui a sans doute marqué la rupture avec une décennie (2006-2014) de récession et de décroissance des activités des hydrocarbures.

M. Arkab qui avait la charge de remédier à cette situation, semble avoir fait pire selon les chiffres de l’ONS (09).   Au quatrième trimestre 2019, lit-on, le secteur des hydrocarbures est caractérisé par des baisses d’activités, avec une croissance négative de 5,3% contre une baisse de 6,4% durant la même période de l’année précédente. Cette décroissance s’explique par la diminution des activités : pétrole brut-condensat (-3,0%), raffinage (-15,0% ) et liquéfaction (-4,5 %) contre des baisses respectives de 7,6%, 6,5% et 1,4% une année auparavant. Il est à remarquer que les prix des hydrocarbures ont diminué et le déflateur de la valeur ajoutée enregistre une baisse de 7,9% au 4ème trimestre 2019 au lieu d’une hausse de 20,8% au même trimestre de l’année 2018. Le lecteur imaginera les performances de 2020 avec cette échantillon de corruption que vient de révéler le site au e-bourse (10)  et intelligemment et sournoisement confirmée par la filiale de Sonatrach SPC dans une note diffusée par l’APS (11) Fin.

Rabah Reghis

Renvois 

 (05)-http://www.radioalgerie.dz/news/fr/content/190097.html 

(06)https://momr.opec.org/pdf-download/

(07) http://www.douane.gov.dz/IMG/pdf/rapport_com_ext_2019_vf.pdf

http://www.douane.gov.dz/IMG/pdf/rapport_comext_janvier-2020.pdf

(08)-http://www.aps.dz/economie/104403-commerce-exterieur-deficit-de-1-23-milliard-usd-les-2-premiers-mois-de-2020

(09) http://www.ons.dz/IMG/pdf/comptesn4t2019.pdf

(10)-http://bourse-dz.com/scandale-du-fuel-au-liban-leternelle-recidive-a-sonatrach/

(11)-http://www.aps.dz/economie/104423-spc-sonatrach-refute-l-information-selon-laquelle-un-de-ses-cadres-serait-implique-dans-un-differend-etudie-par-la-justice-libanaise

Auteur
Rabah Reghis

 




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