19 avril 2024
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Mohand Aarav Bessaoud (1924- 2002) : un homme, un combat, un symbole

HOMMAGE

Mohand Aarav Bessaoud (1924- 2002) : un homme, un combat, un symbole

Si je décide d’évoquer aujourd’hui Mohand Aarav à travers mon papier, c’est d’abord une façon de rendre hommage à ce chantre de la culture et l’identité berbère, ensuite, je voudrais apporter des éclaircissements sur l’histoire de l’Académie Berbère (1966-1978). 

dirai d’emblée à toutes celles et ceux qui souhaiteraient découvrir et connaitre Mohand Aarav Bessaoud qu’il était originaire de Taguemount Lejdid (Les Ouadhias).Né en 1924, ce nationaliste de la première heure s’engage dès 1955 dans la guerre de libération et deviendra officier de l’ALN- Armée de Libération Nationale- dans les wilayas 03 et 04. A l’indépendance de l’Algérie, il est nommé sous- préfet de Maghnia mais il n’occupera jamais ce poste. 

Opposant irréductible à la dictature de Ben Bella et de Boumediène, il rejoignit le maquis du FFS- Front des Forces Socialistes aux côtés de H. Aït Ahmed, Abdelhafidh Yaha et du colonel Mohand Oulhadj.

Entre 1963 et 1965, Mohand Aarav publiera « Heureux les martyrs qui n’ont rien vu » où il évoque les luttes fratricides pour le pouvoir et la crise de l’été 1962 et le « FFS, espoir et trahisons » où il parle avec une certaine amertume de cette révolte et insurrection kabyle. 

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En 1966, il fonda à Paris avec d’autres militants (Taous Amrouche, Younès Bouchek, Abdelkader Rahmani et Mohand Saïd Hannouz) l’ABERC- Académie Berbère d’Etudes et de Recherches Culturelles-, laquelle deviendra en 1969 Agraw Imazighène. Je dirai a priori qu’en dépit de la méfiance de M. S Hannouz et de A. Rahmani à l’égard de Mohand Aarav qu’ils trouvèrent activiste, cependant, celui-ci trouva une aide sans limite et un soutien indéfectible auprès de ses amis (Jacques Bénet, Saïd Aït Ameur, Ould Slimane, Mohand Saïd Hamiche, Ahmed Berkouk, Rachid Oubaya, etc… !

Les amnésiques de l’histoire et les militants de la dernière heure devraient savoir que feu MAB s’est tôt engagé pour la défense et la promotion de la langue et l’identité berbères en réaction, d’une part au système colonial, d’autre part, au système du pouvoir militaire dictatorial qui plombe le FLN et à l’arabisation forcée décrétée en haut lieu.

Etant le seul et unique homme qui ait assumé son berbérisme, il travailla à promouvoir la berbérité : il conçut le drapeau amazigh, réédifia le calendrier et les prénoms amazighs, diffusa l’alphabet tifinagh et, à la fin des années 1960, il milita pour créer une « ère berbère » afin d’honorer une civilisation très ancienne trop méconnue au regard des ères musulmane et chrétienne. 

Victime d’une abjecte cabale orchestrée bassement par dame l’Amicale des Algériens en Europe et le nommé C. Oukaci, Mohand Aarav passera six (06) mois de prison et à sa sortie de Fresnes en septembre 1978, l’auteur de l’identité provisoire quitta la France pour l’Angleterre jusqu’au 1er novembre 1997, date de son retour en Algérie. Je dirai sans risque de me tromper que grâce à l’Académie berbère – Agraw Imazighène-, un cours de berbère était assuré aux étudiants de l’université de Vincennes par le professeur Lapassade.

Compte tenu de ce qui précède, les lecteurs et lectrices de ce papier devraient savoir sans ambages que dix-sept (17) ans après sa mort, feu Mohand Aarav continue de déranger beaucoup. 

Certains de ses détracteurs et ils sont nombreux ne cessent de le dénigrer pour le rabaisser en oubliant a posteriori que ce père de l’Académie berbère avait réussi là où tout le monde a échoué. Quant aux imposteurs qui souhaiteraient récupérer son combat, ce sont indubitablement des militants de la dernière heure qui jouent désormais les séances de rattrapage. 

En guise de conclusion, je terminerai ce papier par une citation de Casimir Delavigne qui disait ceci : « Plus une calomnie est difficile à croire, plus, pour la retenir, les sots ont de la mémoire ».

Fait à Paris le 05 janvier 2019
Mohand Harouz (Enseignant et critique littéraire)

(*) Cet hommage a été publié sur la page facebook de l’auteur

Auteur
Mohand Harouz

 




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