16 avril 2024
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Ouyahia menotté : non, ce n’est pas une insulte

OPINION

Ouyahia menotté : non, ce n’est pas une insulte

La culture de l’État est gommée, les droits sont bafoués, les libertés entravées, la justice est aux ordres … et c’est la mafia politico-financière qui a tissé sa toile destructrice et funeste pour étouffer ce qui restait des institutions et des fondations de l’État. Tout cela est planifié et encadré par la police politique qui a mis main basse sur l’état-major de l’armée nationale avec l’aide et la complicité des oligarques. Ils ont ruiné tout ce qui peut fonder cet État dont rêvaient Abane, Amirouche, Ben M’hidi, Ourida Meddad et tous ceux qui ont sacrifié leurs vies pour cette patrie.  

Ce régime despotique a enfanté une chimère appelée Ahmed Ouyahia qui a servi son géniteur avec zèle et la loyauté d’un esclave à son maître durant quatre décennies, jusqu’à devenir un élément influent dans le centre des décisions et un membre actif parmi ceux qui décident de l’avenir de l’Algérie et des Algériens.    

Ce régime répressif a mis son genou mortel sur le cou du peuple comme l’avait fait le policier américain à George Floyd pour l’asphyxier et le suffoquer, et cela depuis 1962, à ce jour.   

Que peut produire un pouvoir tyrannique autre que le terrifiant vide sur tous les plans ? Il a vidé les entreprises publiques de toutes les compétences qui les font tourner en les jetant injustement dans des prisons afin de céder ce bien du peuple à ses ami pour dinars symbolique. Il a vidé le pays de son élite en la poussant vers l’exil. Il a vidé l’école des programmes progressistes et humanistes ainsi que du savoir et de la pensée rationnelle. Il a vidé la société des valeurs ancestrales et universelles en mettant en valeur la ruse, la soumission, le vol, la trahison, la tromperie et le mensonge. Il a investi sans retenu dans l’art des calomnies et des dénigrements via les deux protagonistes : le déchu Bouteflika et l’enterré Gaïd Salah. Ces deux individus qui se prenaient pour de nouveaux Pharaons au pouvoir absolu, leur sport favori était l’accusation de haute trahison toute personne qui refusait leur diktat et leur tyrannie. 

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On dit que les loups ne se dévorent pas entre eux, mais les nôtres, pour l’argent et le pouvoir, ils n’hésitent jamais à s’entre-déchirer. C’est ce pouvoir qui a enfanté Ouyahia qui a humilié et outragé ce valet qui porte le nom de « l’homme des sales besognes ». Comme le ridicule ne tue pas, cet opportuniste n’a jamais contesté ni senti une quelconque honte pour cette appellation répugnante. Au contraire, il était fier, comme si c’était une médaille d’honneur et de bravoure qu’on accroche à sa poitrine. 

Ce fils du système a solidifié et renforcé les bases de la corruption et de la lapidation des biens de la nation en créant avec la bénédiction de ses maîtres le RND, ce parti né tout grand avec barbe et moustache pour frauder toutes les élections et corrompre tout le monde. 

 Avec sa ruse diabolique, il a participé activement à l’avortement du processus démocratique en minant et en explosant tous les partis démocratiques. Il a disloqué les fondements de l’administration algérienne et il a ruiné les entreprises publiques en jetant à la pâture et aux prisons les cadres les plus compétents et les plus talentueux. Et avec son acolyte Sidi Saïd, il a trahi sans nul remords toute la classe ouvrière. Il n’avait pas hésité un seul instant à miner et faire exploser sa propre Kabylie natale et le MCB lorsqu’ils se sont rebellés contre ses maîtres avec le boycott scolaire de 1995. Et le plus comble c’est l’assassinat du rebelle Matoub Lounes en 1998, dont l’affaire reste encore non élucidée, qui a été suivi par la liquidation de 128 jeunes par les éléments de la gendarmerie nationale.    

Cet homme caméléon qui change de couleur suivant le lieu et les circonstances était l’un des éradicateurs par intérêts les plus zélés durant les années 90, et par magie, il s’est métamorphosé en un fervent défenseur de la concorde civile sous l’égide de son maître spirituel Bouteflika. Il s’est retourné contre ses alliés politiques d’hier en leur envoyant la police antiémeute pour les réprimer, certains n’ont pas pu échapper à cette répression aveugle après avoir perdu l’usage de leurs membres inférieurs. Et le monsieur anti-islamiste d’hier déroula le tapis rouge en l’honneur du terroriste sanguinaire Madani Mezrag pour le consulter sur le projet de la nation et de l’Algérie comme personnalité politique. 

Il avait soutenu tous les mandats de Bouteflika et il a épaulé, seconder et aider ce destructeur de l’Algérie sans relâche. L’histoire témoigne qu’à aucun moment, il n’était du côté du peuple ni de son intérêt soit en tant qu’Algérien tout court ou Kabyle pour épargner la région où il avait vu le jour, mais cette Kabylie fière et glorieuse a secoué ses mains de ce matricide et de tous ses semblables. 

Le chanteur poète et visionnaire Matoub Lounes avait prédit cette fin humiliante, lorsqu’il s’est adressé à lui dans son dernier album de 1998, en lui disant : « As-tu imaginé ta fin ? ». Sa dernière image aux funérailles de son frère est la plus humiliante, la plus déshonorante et la plus rabaissante de tous les temps. Dieu merci, que ce n’était pas ce peuple glorieux qui s’est sali les mains de ce judas des temps modernes, mais bien ses acolytes et ses compères d’hier qui ont souillé l’honneur des valeureux, qui ont persécuté, dépouillé, harcelé et opprimé le peuple avec leur politique de la Hogra et du passe-droit.    

Malheureusement, c’est la politique de la fuite en avant qui perdure en dépit de l’écroulement de l’économie, des valeurs, de l’espoir et même des fondements de base de l’État. Ces slogans creux d’une Algérie nouvelle ne verront jamais le jour avec un État policier et une justice aux ordres et avec le muselage de la presse et de la parole et le droit de manifester et d’exprimer librement son désaccord et défendre sa patrie sans être accusé d’atteinte à l’unité nationale et d’être jeté aux cachots. Cette soi-disant nouvelle Algérie ne diffère nullement de celle d’Ouyahia, si elle n’est pas encore pire. 

L’histoire est sans pitié. Demain, la génération nouvelle découvrira que ces individus n’ont construit ni un État, ni une république, ni un avenir pour la patrie et ses citoyens et personne ne retiendra cette génération à aller uriner et cracher sur leurs tombes. 

Vive la patrie et vive le Hirak, le sauveur de cette patrie. 

Auteur
Ali Ait Djoudi 

 




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