25 avril 2024
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Partis politiques : la pensée du vide !

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Partis politiques : la pensée du vide !

Les partis de l’ancienne coalition présidentielle, dont les chefs sont en prison, sont inaudibles et discrédités.

Le clanisme, le clientélisme, le népotisme et le consensus politicien sont-ils compatibles avec une politique d’ouverture qui se fonde sur l’alternative de gouvernance et sur les compétences nationales ?

La réponse est plus qu’évidente, c’est non. Mais, ne nous leurrons pas, la classe politique actuelle n’a pas l’envergure de cette politique. Encore moins le FLN qui aurait dû mener ce combat dès le lendemain de l’indépendance. 

Ses hommes ne se sont-ils pas succédés au pouvoir depuis 1962, sans pour autant se battre pour l’alternance ? Ou pour la démocratie ?

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Il fallut attendre le 5 octobre 1988, et le non moins fameux « chahut de gamin » pour voir la parole libérée et apercevoir un semblant d’ouverture du champ politique et médiatique.

Au final, on a obtenu une foultitude de « partillons » calqués sur le FLN, faire-valoir du pouvoir pour la majorité, qui ressurgissent à la veille de chaque élection. L’appel de la mangeoire, ont ironisé certains ! 

On a eu aussi à subir la terreur de l’ex fis qui a presque réduit en cendres le pays n’auraient le courage des patriotes et la «bravitude» des femmes qui en ont payé un lourd tribut.    

Quant aux journaux, dont beaucoup ont disparu depuis, remplacés par des « feuilles de choux » ils ont été créés pour profiter des largesses publicitaires, ce qui a eu pour effet d’augmenter le nombre de milliardaires dans le pays.

Ne nous leurrons pas une deuxième fois ! 

Le FLN réduit à la stricte dimension d’appareil servait, surtout, de tremplin à ceux qui aspiraient à une ascension politique. Quant au RND, le « bébé né avec des moustaches », dire que c’était le parti de l’administration résume tout le poids que certains voulaient bien lui donner.

Aussi impuissants l’un et l’autre, à empêcher la montée des partis islamistes, englués l’un que l’autre, dans leurs incohérences internes, les deux partis du gouvernement devraient s’interroger : pourquoi ne pas faire exploser, une fois pour toute leur prétendue unité ? Entrer au musée pour le premier et se faire hara kiri pour le second !

Mais comment se fait-il aussi que des dirigeants politiques qui se donnent en spectacle à longueur d’année allant jusqu’à décrédibiliser et discréditer la notion même de gouvernance, pensent encore à se présenter aujourd’hui au suffrage populaire ? En rédempteurs ? Pour changer l’ordre des choses ? Promouvoir les libertés, toutes les libertés et donner à l’Algérie «nouvelle», la relève qu’elle mérite ?

Promesses toutefois qui n’engagent pas leurs auteurs, encore moins la classe politique de laquelle ils relèvent. 

Sans alternative sérieuse et structurée, on va assister et tout le monde est d’accord là-dessus, à une reconduction du même personnel politique à l’occasion des législatives à venir avec peut-être « une chkara » moins ostentatoire ! 

Cela ne changera guère le constat : il y a un vrai échec sur le plan du renouveau de la classe politique.

Ce constat amer est d’autant plus problématique lorsque l’on note le désintéressement de la population de la chose politique : à peine 42% du taux de participation lors des dernières présidentielles. Un micro trottoir a laissé apparaître par ailleurs une méconnaissance totale des partis ; un citoyen sur cinq en ignore les appellations. Et aussi les contours des visages de leurs dirigeants dont certains sont aux manettes depuis des lustres !

Les raisons sont multiples : leur absence sur le terrain, un discours politique imprégné de langue de bois, voire démagogique et populiste, ainsi que l’absence d’un programme et d’un projet de société.

Bref, le sentiment général chez les algériens, est que le premier souci chez les politiques est de faire carrière. A tous prix ! Pour se servir et non pas servir ceux qu’ils vont courtiser pour en obtenir les parrainages. Et ce ne sont pas les présidents des partis TADJ et MPA qui vont soutenir le contraire.

Cela vaut également pour le FLN, le RND et toute l’opposition. La raison de l’échec de cette dernière tient dans le caractère éclectique de sa composante. Elle est tellement contradictoire au plan idéologique qu’il serait impossible d’en voir un partenaire politique.

Or, pour être crédible politiquement, il faut d’abord peser socialement. Il faut aussi et obligatoirement montrer une capacité de mobilisation populaire conséquente pour obliger le gouvernement à s’asseoir à une table de dialogue. Aucun parti ne peut se prévaloir de ces qualités !

Pour le moment, le gouvernement ignore superbement les partis politiques et tous ceux qui s’en revendiquent. 

 De plus, il ne cherche plus à créer l’émulation et former la relève. Celle-ci et c’est clair maintenant, ne semble pas avoir été programmée par le FLN, le RND, le MSP, le FFS et consorts, plus enclins à reprendre les mêmes, nonobstant leurs échecs patents.

Politique à courte vue, fausses solutions qui tout au plus accordent un répit. Voila à quoi nous assistons, au réveil de la pensée du vide !       

Certes, on peine à voir le grand dessin.

On va, à l’approche des élections locales à venir, entendre les mêmes éléments de langage prédigérés, les mêmes arguments si usés que l’on voit la trame au travers. Et aussi les ambitions des uns et des autres. Et les militants des partis vont soutenir sans illusions, militer sans joie, relayer sans convictions.

C’est ce qui attend un grand nombre d’algériens (encore ?) affiliés au FLN, au RND au MSP au PT au RCD au FFS à El-Nahda et consorts, sans que cette situation n’émeuve outre mesure les dirigeants de ces partis qui feront tout  « pour se succéder à eux-mêmes » ou, suprême ambition « entrer au gouvernement » ! 

Et l’argent dans tout ça ? La loi s’y oppose. 

Il n’empêche et il faut le dire : c’est bien le mur de l’argent qui se dressera devant les partis politiques en lice pour toute élection : qu’ils persistent à vouloir l’ébranler comme ils le soutiennent, et l’opinion, finalement, leur en saura gré, peut-être même par un vote d’adhésion ; qu’ils renoncent ou donnent simplement le sentiment de flancher devant l’obstacle et ils prendront ce mur de plein fouet 

Pour autant, avaient-ils une autre alternative que celle-là pour exister ? Pour survivre ? Pour l’heure, confinés à la prudence par un manque de visibilité politique et économique, les partis politiques sont en mode « stand-by », Covid-19 oblige ! 

Quelques uns  se sont contentés de «saluer les efforts de l’Etat dans la lutte contre le nouveau Coronavirus, appelant à contribuer aux efforts nationaux visant à réduire les répercussions de cette crise sanitaire que traverse le pays à l’instar des autres pays du monde ».

Comme, le FLN qui a appelé tous ses élus locaux et cadres à faire un don de leurs salaires ; pour le parti, « cet élan de solidarité vient en complémentarité des initiatives des citoyens et reflète l’esprit de solidarité et de fraternité du peuple algérien durant les périodes difficiles ». On reconnait là, le style « langue de bois » du vieux parti. Pour sa part, le RND fidèle à lui-même, s’est contenter du SMIG en mettant en avant «la mobilisation » de l’Etat pour endiguer la propagation du Coronavirus ! ça ne mange pas de pain, comme on dit.;

Certains pourtant, comme le MSP se sont carrément positionnés : «Nous incitons les autorités algériennes à participer à la construction d’un monde post-Covid-19 où les civilisations orientales seraient plus présentes. » C’est l’une des recommandations du communiqué ayant sanctionné les travaux de la réunion hebdomadaire du bureau exécutif du MSP qui, selon les observateurs, n’a jamais abandonné le rêve d’un modèle islamiste turc en Algérie !

Sur les réseaux sociaux, on continue encore de s’interroger  sur la léthargie des partis. Le ramadhan n’explique pas tout ! Ils disent posséder en leur sein des élites universitaires, des intellectuels et autres militants rompus aux causes humanitaires : le Covid-19 les a démasqués. 

Ils n’ont apporté aucune réponse sur la manière de surpasser cette crise ; des questions- interpellations reviennent en boucle sur les réseaux sociaux : 

Où sont-ils ces partis ? Où sont leurs dirigeants ? Où sont leurs militants ?  Et aux Hirakistes du 22 février d’acculer ces derniers : allez-vous  encore continuer à soutenir sans illusions, à militer sans joie et relayer sans convictions ?    

Le président de la République vient de rappeler à l’occasion des représentants des médias qu’il a reçu à la présidence, qu’il était « candidat  du peuple », lors de la présidentielle du 12 décembre, et qu’il comptait dorénavant s’appuyer sur la société civile invitée « à prendre les choses en main » et « avoir son mot à dire dans la gestion ».

Il  s’agit là d’un engagement qu’il avait  pris depuis son élection à la tête du pays, le 12 décembre 2019, ajoutant qu’il encouragera «la création d’un plus grand nombre d’associations civiles d’intérêt général tout en bénéficiant de subventions ».

La disqualification des partis politiques dans leur forme actuelle vient d’être enclenchée selon les observateurs et leur dissolution n’est pas à exclure à la faveur des élections législatives anticipées où, forcément, les compteurs seront remis à zéro !

Auteur
Cherif Ali

 




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