24 avril 2024
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Pour en finir avec l’engrenage islamiste

TRIBUNE

Pour en finir avec l’engrenage islamiste

Les derniers événements tragiques qui ont vu un professeur d’histoire-géographie parce qu’il a voulu commenter dans le cadre  d’un cours d’éducation civique la caricature du prophète Mahomet, se faire décapiter par un jeune de 18 ans.

Il va s’en dire qu’en termes de châtiments corporels nous n’avons pas avec précision des informations sur un tel acte barbare. Mais au vu des conditions exécutoires, il s’agit d’un assassinat sans la mise en scène des instances de l’Etat comme ce fut le cas sous les régimes totalitaires ou impériaux qui rappellent les moments les plus cruels ordonnés par ces mêmes types de régime. Il va de soi que les terroristes radicaux depuis la perte de leur Etat islamique n’ont plus les moyens médiatiques pour propager leur idéologie funeste.

Cela étant dit, ce type d’acte évoque pour nous les moments les plus sombres de l’intolérance religieuse au cours desquels la libre pensée a été étouffée au nom de principes intangibles du fanatisme. Autant en Islam que dans le christianisme et dans d’autres religions des penseurs ont été sacrifiés sous l’autel de la Vérité souvent induite par une lecture biaisée des textes canoniques. Nous y arrivons pas à pas à la question de l’islam en France qui indéniablement pose des problèmes au système de la laïcité qui régente les rapports entre « la religion et l’Etat ».

De fait, la laïcité française dans le cadre des ordonnancements de la loi de 1905, régente les Rapports entre l’Etat et l’Eglise instance dominante de la société d’alors. Pour l’époque, le judaïsme français établissait depuis l’affaire Dreyfus, une nouvelle relation du consistoire israélite avec l’Etat français. Il reste que depuis l’indépendance des colonies, un important contingent de Musulmans s’est installé dans l’Hexagone.

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Nonobstant, le particularisme de Mayotte majoritairement musulmane, les minorités musulmanes posent d’énormes problèmes spécifiques en terme de reconnaissance par les instances représentatives. La pluralité des obédiences religieuses et l’influence des Etats sur leurs concitoyens d’origine  sont un obstacle majeur à l’émergence d’un Islam de France.

Vraisemblablement, la mainmise jacobine sur la religion comme mode de gouvernance de la citoyenneté est à l’origine des difficultés actuelles pour insérer les musulmans dans le jeu politique.

Et c’est à ce niveau que la laïcité qui croit induire un espace de neutralité se heurte aux exigences insurmontables de l’inséparation du profane et du sacré en islam.

Même parmi les plus plus brillants penseurs de l’Islam (Averroes, Ibn Khaldoun, etc.,) n’ont pas pu s’affranchir de cet obstacle. En s’inspirant de l’histoire du christianisme, Mohammed Arkoun face au défi du présent, a proposé une sortie de l’Islam par le biais d’un « islam sans religion ».

Pour le moment, on n’y arrive pas parce que la religion musulmane n’a pas les moyens pour se débarrasser du béhaviorisme prophétique.

En se sens, le contournement de la rigueur religieuse par le biais de l’invraisemblance de la figuration comme A. Papadopoulo (L’islam et l’art musulman, Editions Citadelle et Mazenot, Paris, 1976) pense que l’esthétique musulmane est inopérationnelle lorsqu’on assassine au nom de la sacro-sainte iconophobie, des artistes comme le miniaturiste algérien Mohamed Racim qui a peint la séquence de la grotte de Hira au cours de laquelle, le prophète a reçu la révélation par l’ange Gabriel.

Dans tous les cas, nous sommes de ceux qui pensent que l’Islam doit produire en lui-même, une révolution pour que la tentation de l’absolu ne s’empare de la totalité de l’expression.

En ce sens, nous sommes d’accord avec G. Deleuze ( Deleuze craint l’engrenage, journal Libération du 26 août 1989 repris dans Deux régimes de fous, Editions de Minuit, Paris, 2003) qui lors de l’affaire du foulard avait prédit les revendications incessantes allant jusqu’à l’interdiction d’enseigner de tel ou tel auteur. On y est.

Malgré de timides tentatives pour dégager l’islam d’un retour désastreux aux origines, il est impérieux que l’ijtihad comme mobile de l’historicité intègre la religion musulmane dans un nouvel élan d’ouverture sur le monde dans lequel ni les artistes, ni les penseurs et encore moins les opposants politiques n’auront à se soumettre au diktat des Religieux.

Auteur
Fatah Hamitouche

 




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