29 mars 2024
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Pour une conférence nationale de transition

OPINION

Pour une conférence nationale de transition

Comment assurer la représentation du Mouvement populaire, soit des millions de personnes qui sortent dans les rues chaque vendredi ? A cette la question, la réponse est venue du mouvement lui-même en proposant une élection directe par le Peuple algérien d’une Conférence nationale populaire de transition. Cette formule pourra, seule, garantir une représentativité citoyenne incontestable, nécessaire au succès de la transition démocratique et mettre fin à l’impasse actuelle.   

Cette Conférence nationale populaire ou indépendante de transition sera formée par des délégués élus au niveau des quartiers et des communes dans tout le pays, ce qui permettra d’éviter l’écueil de représentants « autoproclamés » ou « désignés ». Elle est l’expression de l’exercice de la légitimité et de la souveraineté populaires prévue par les articles 7 et 8 de la Constitution, adjoints à l’article 102, comme cela a été revendiqué par des millions d’Algériens qui manifestent chaque vendredi.

C’est ce qui est revendiqué à travers une énorme banderole déployée à la rue Didouche Mourad ce vendredi 3 mai, avec cette inscription : « Conférence nationale indépendante » (en arabe) en faisant référence à l’article 8 qui dispose que « le pouvoir constituant appartient au peuple » et qui « exprime sa souveraineté  à travers les institutions qu’il choisit ». Il est demandé à l’armée « d’accompagner cette période de transition, sans la piloter », afin de permettre au peuple, d’élire librement son Président, de mettre en échec « le plan de sauvegarde du régime » et les opportunistes qui « surfent sur la vague du Mouvement populaire ».

Selon des propositions faites par des militants du Mouvement populaire et sur les réseaux sociaux, la Conférence populaire de transition devra être formée par les représentants élus du peuple au niveau des quartiers, à raison de 1 à 2 délégués, puis au niveau de toutes les communes du pays.

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Ces élections doivent se faire sans intervention des maires et des secrétaires généraux actuels qui forment l’appareil de l’ancien régime déchu mains non défait, avec le concours des fonctionnaires des APC pour la partie logistique. Les scrutateurs désignés par les citoyens-électeurs doivent veiller au bon déroulement du processus électorale depuis l’arrivée de l’urne jusqu’au décompte des voix. L’armée, qui accompagne la transition, doit assurer les conditions de sécurité pour la tenue d’un  scrutin régulier et transparent, dont l’organisation ne devrait pas dépasser une semaine.

La Conférence nationale indépendante, souveraine, réunie, décide du déroulement de ses travaux, de son ordre du jour et de la qualité des invités parmi les partis politiques (à l’exclusion de tous ceux qui ont soutenu le 5e mandat de Bouteflika), des experts, des sages ou des personnalités nationales qui peuvent apporter leur éclairage, leurs conseils. Mais, les instruments et mécanismes de la transition (Présidence, Gouvernement, Loi électorale, Commission indépendante des élections) relèveront de la seule décision des représentants élus du peuple.

Il faut souligner que cette transition politique qui ne porte pas atteinte à la Constitution, aura besoin du soutien de l’institution militaire qui a affiché sa disponibilité à accompagner les revendications populaires légitimes. L’Armée algérienne qui a été mise devant une situation de gestion de crise, est sollicitée pour accompagner cette transition (et non pas la contrôler). Elle a une responsabilité historique pour se tenir au côté du peuple dans sa lutte pour le changement démocratique pacifique pour une Deuxième République.

Plus vite cette transition sera accomplie, plus vite le Pouvoir sera remis aux mains des nouvelles institutions légitimes et plus vite les militaires rentreront dans les casernes pour se consacrer à leurs missions constitutionnelles de défense et de sécurité du pays, après une élection sereine réussie.

 

Auteur
 Houria Ait Kaci, journaliste

 




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