25 avril 2024
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Présidentielle : pourquoi la France est revenue en phase avec Gaïd Salah

DECRYPTAGE

Présidentielle : pourquoi la France est revenue en phase avec Gaïd Salah

La France vient d’avaliser officiellement la présidentielle auquelle tient tant le vice-ministre  de la Défense.

Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, en réponse à une question d’un député ce mardi 7 mai  sur la situation politique en Algérie, vient de reconfirmer publiquement dans cet hémicycle, le soutien de la France « franc » et « ouvert » au chef d’état- major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah pour une « nécessité absolue » d’organiser les élections présidentielles dans les délais soit le jeudi 04 juillet 2019.

Dans sa réponse qui semble selon de nombreux observateurs du type «politiquement correcte» car dans les coulisses, il n’en croit pas un mot, il dit ceci : «Nous souhaitons que le processus électoral se déroule dans de bonnes conditions, avec toute la transparence et la sérénité nécessaires. Vous avez raison, il s’agit d’un moment essentiel pour l’histoire de l’Algérie, ce pays devant trouver l’impulsion nécessaire pour faire face aux défis qui se trouvent devant lui et pour répondre aux aspirations profondes de son peuple et de l’ensemble des Algériens ».

Pourtant, lorsqu’une autre députée l’interpelle sur les revendications hebdomadaires fortement populaires qui en sont catégoriquement contre, il se contredit tout de suite «l’Algérie est un pays souverain, et c’est au peuple algérien, et à lui seul, qu’il revient de choisir ses dirigeants et son avenir. C’est au peuple algérien de définir ses aspirations, ce qui implique la transparence et la liberté du processus ».

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Jean-Yves Le Drian esquive bien entendu la question du comment aboutir à un processus électoral, libre et transparent en moins de 50 jours dans les circonstances d’un environnement très tendu et un mouvement populaire qui ne semble pas s’essouffler.

Pour le ministre des Affaires étrangères français, l’équation du nouveau homme fort de l’Algérie étant résolue, le reste ce n’est pas l’affaire de la France qui pourrait pousser de tout son poids à la confrontation pour vendre à l’Algérie plus de moyens de dissuasion sécuritaire.

Pourtant, en dépit de la crise des gilets jaunes et les casses hebdomadaire dont fait l’objet la France profonde, les événements qui se passent en Algérie préoccupent au plus haut niveau l’Elysée, peut être même plus que ces gilets jaunes dont l’ampleur s’essouffle.

Ainsi, un article signé par un journaliste du quotidien «Le Monde», Vincent Jauvert, écrit le 24 février dernier, écrit avoir abordé un grand responsable à l’Elysée de «ce qui inquiétait le plus le jeune président en ce début de février». La réponse semblait étonnante pour le moins qu’on l’on puisse dire de la part d’un président de la troisième puissance militaire du monde.

Ce n’est en fait dit-il, ni «une nouvelle crise financière, ni une cyberattaque massives des Russes et encore moins une attaque américaine sur l’Iran», le cauchemar de l’Elysée c’est l’Algérie !

Depuis, la prise en main du vieux général des affaires en Algérie devait les inquiéter parce qu’ils n’arrivent plus à le suivre. Ils étaient obligé de faire revenir, pour des conseils son collègue français Pierre de Villiers qui le connaît fort bien afin de rétablir les contacts et tout porte à croire que cette équation est résolue. Ce qui explique ce revirement dont les tenants et les aboutissants ne sont maîtrisables ni pour les uns, ni pour les autres. Pourquoi ? Parce que si les gilets jaunes ont réussi à obtenir 10 milliards d’euros, le mouvement national algérien n’en a rien reçu à ce jour ni matériellement, ni moralement et encore moins politiquement.

Les élections présidentielles dans les délais, telles qu’elles sont soutenues, ne pourront pas avoir lieu sans heurts. Elles donneront plus de pouvoir au président coopté et remettront en selle le système avec ses membres au complet sans les lampistes qui seront sacrifiés.

A en croire, l’éditorial de la revue El Djeich parue mercredi 8 mai, c’est toujours le même refrain systémique : complotisme de la main étrangère, une simple poignée de comploteurs partisans de la transition, refus catégorique d’une période de transition, les élections impossibles ou pas, se tiendront dans les délais…. A ce rythme donc, la crise n’est pas du tout à son bout mais vient de commencer…
 

Auteur
Rabah Reghis

 




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