Mercredi 1 avril 2020
Qui sont les Français qui gèrent la page officielle de Sonatrach ?
Dans la page officielle de Sonatrach, on trouve toutes les informations du groupe relatives aux moindres mouvements, faits et gestes de son tout nouveau PDG et qui montrent bien que leur source ne peut être que l’entreprise elle-même ou du moins de sa cellule de communication en voici le site : https://www.facebook.com/Sonatrach. Autrement dit, des informations stratégiques aussi.
Il est bien précisé en marge de cette toile que «Sonatrach tient à informer ses fidèles abonnés que certaines pages Facebook portant des éléments graphiques de Sonatrach publient des posts, repris et relayés comme des publications officielles de Sonatrach. Aussi, nous rappelons que cette page est la seule et unique page Facebook officielle de Sonatrach. Le badge bleu apposé constitue la certification de Facebook qui en fait la page et le profil authentique du Groupe Sonatrach. Les messages officiels de Sonatrach sont publiés uniquement sur cet espace. Merci pour vos encouragements et continuez à nous suivre ». Voilà qui semble clair.
Mais si on se dirige sur l’onglet «transparence de la page », on apprend qu’elle a été fusionnée avec celle de Sonatrach le 26 février 2019 et a pris le nom de Sonatrach le 23 octobre 2018 avec une création authentifiée de Sonatrach.
Mais le plus curieux voire même insolite dans cette affaire sont les pays de résidence principale pour les administrateurs qui gèrent cette page on y lit : Algeria (06), France (02). Elle signale par ailleurs qu’elle ne diffuse pas de la publicité. Sur la forme, cette page est majoritairement arabisante ce qui est curieux pour un groupe dont l’ambition stratégique est sa percée à l’internationale.
Les mauvaises langues se délient pour pointer du doigt les initiateurs soit l’ancienne équipe sous la direction d’Ould Kaddour dont de nombreux membres de l’équipe dirigeante qui vient d’être nommée aujourd’hui. Les préoccupations actuelles de l’entreprise sont surtout liées à la chute drastique des prix du baril qui frôlent les 22 dollars et surtout le déclin chronique d’une gestion chaotique du deuxième semestre 2017 durant lequel une intensification de production des principaux gisements sans tenir compte de leur maintenance par une réinjection de gaz pour le maintien de leur pression devait accentuer cette baisse de production évaluée au mois de février 2020 à 1,007 millions de baril qui s’écarte du quota de l’OPEP de 49000 baril par jour et plus de 50 millions de m 3 par jour de gaz.
Au lieu de remédier à cette situation, de nombreux observateurs constatent avec amertume à travers les commentaires sous des pseudonymes, au demeurant identifiés qui s’adonnent à des éloges d’un clan sous le charisme d’une image faite de leur responsable qui s’apparente à un culte de personnalité que le mastodonte n’en a nullement besoin pour le moment. Car citoyens et gouvernement attendent des fais et des améliorations concrètes.
Tout porte à croire que la motivation du président de la république et son gouvernement pour la nomination du staff de Sonatrach se clarifie de jour en jour. D’abord une équipe jeune, telle que promis par le candidat Tebboune. Le PDG et ses vice-présidents qui viennent d’être nommés hier ne dépassent pas 50 ans. Parmi eux, des cadres dirigeants qui ont défendu « tooth and nail » le projet de loi sur les hydrocarbures (01) en mettant d’abord le couteau à la gorge aux députés de l’APN pour qu’elle soit formalisée et elle l’était effectivement dans des délais exceptionnels. Ensuite promis une reprise et un drainage d’un partenariat pour valoriser un potentiel estimé à plus de 150 ans de consommation au rythme actuel.
La loi étant signée, les textes d’application bientôt finalisés, le cinquième appel d’offres est prévu pour le second semestre de l’année 2020 selon le ministre de l’Energie Mohamed Arkab, il faut donc retrousser les manches pour montrer ces sociétés internationales qui se bousculent dans les couloirs du siège de Sonatrach. Ce n’est pas comme le laissent entendre les informations dans cette page qu’avec des mémorandums d’entente (MOU) comme celui de Chevron avec lequel on se gargarise pour remplir la page.
Sonatrach en fait des dizaines, mais ce n’est certainement pas avec ce genre d’accords cadres qu’on augmente les réserves. Ce n’est pas non plus les nouveaux recrutements qui pèsent sur le budget du mastodonte comme le laisse croire cette page. En effet, si l’on se réfère au compte des résultats du bilan financier de l’année 2018, le seul publié sur son site, la charge du personnel est passée durant l’année sus-citée de 140 milliards de DZA en 2017 à 155 milliards de DZA soit 15 milliards de DZA en plus.
Si l’on recrute 10 000 par an, ils ne représenteraient qu’environ 3,9% de cette charge. Ceci ne représente que le 1/10 de ce qu’ont pris « les 40 à 50 consultants en majorité des Français et des Belges en raison des contraintes linguistiques, dirigée par François Régis (02) Turc » dans le cadre de ce mégaprojet SH2030. Sonatrach est un réservoir d’emplois, ce qui est l’essence même de son objectif social pour lequel elle a été créée.
Par contre, il faut peut être œuvrer pour une équité dans le recrutement qui se font souvent par des coups de fil de l’aveu même d’un ancien PDG de l’entreprise dans le seul soucis de donner à ces centaines de jeunes d’avoir leur chance pour vivre et évoluer dans leur propre pays.
En définitive, ce n’est pas en optant pour un management jeune qu’on transforme cette marmite qui fait vivre tout un pays en Disneyland pour se divertir dans la toile mais montrer de jour en jour la tendance vers les objectifs fixés.
R. R.
Renvois
Lectures complémentaires
https://algeria-watch.org/?p=67339 https://www.africaintelligence.fr/lae/decideurs/2018/05/22/fethi-arabi-le-conseiller-de-kaddour-sonatrach-avec-qui-il-faudra-compter,108311069-art
https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=949142722171670&id=535063766912903?sfnsn=mo https://www.facebook.com/535063766912903/posts/947637468988862/?sfnsn=mo https://www.facebook.com/535063766912903/posts/946329675786308/?sfnsn=mo
