Mis à part verser dans l’annonce et la malversation, que sait donc faire l’illicite pouvoir algérien ? Même le coronavirus n’y échappe pas.

Une prime de 40,000 DA pour le personnel médical, 20.000 DA pour le paramédical, et 10.000DA pour les agents permanents de l’Etat. 

Voilà les mesures d’exception annoncées à la hâte par un Tebboune et un staff décontenancés pour mobiliser contre le covid19. Comme s’il suffisait de quelques dinars de plus ou de promesses d’engagement exposées sur papyrus pour venir à bout du coronavirus.

On reconnait bien là la signature de leur maître Bouteflika, lui qui avait énoncé, à son heure de gloire et d’imposture, « djazaïri techrih b’frank », l’Algérien tu l’achète pour 1 franc.

À l’heure où le monde redécouvre et se remet à rêver les restes d’une humanité que l’on croyait disparue à jamais, à l’heure où partout l’abnégation et le désintéressement occupent le terrain d’un engagement humain vital, à l’heure où une mobilisation citoyenne spontanée prend des formes collectives qui incitent à une réflexion profonde pour ne plus désespérer de l’humanité, le pouvoir algérien perpétue ses vieux réflexes en se retranchant derrière une façon de faire totalement décalée de cet altruisme humain affiché çà et là par des vagues de bénévolat qui se propagent de Tizi-Ouzou à Bejaia, d’Alger à Casablanca.

Ces primes démontrent une fois de plus, une fois de trop, une perfidie bien ancrée aux plus hauts sommets de ces conglomérats de dirigeants imposés par une armée coupée des réalités du pays, après des décennies d’indifférence et de légèreté.

« Gardez vos primes Monsieur Tebboune !» Voilà un acte qui ferait honneur au serment d’Hippocrate. 

Si comme le stipule le même Tebboune « les médecins algériens sont les meilleurs au monde », il serait consolant et bon pour le moral que ces derniers le démontrent à travers une réaction exemplaire pour faire part d’une indignation sans réserve, en rejetant ces mesures hautement immorales, en ces temps où, en Algérie comme ailleurs, on se remet à croire en une humanité enfin ressuscitée. 

La pandémie se combat par le credo d’un dévouement qui ne s’achète pas ! Et ça, Monsieur Tebboune ne le comprend pas. Qui pourrait, qui oserait donc expliquer cela au successeur de « fakhamet » Bouteflika ?

K. M.