28 mars 2024
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XXIIème marche : le dieu foot n’a pas eu raison du 22

DISSIDENCE CITOYENNE

XXIIème marche : le dieu foot n’a pas eu raison du 22

La mobilisation surtout féminine au rendez-vous. Crédit photo : Zinedine Zebar.

Les marcheurs arrivent par vagues dès le début de l’après-midi. Le mercure qui affiche 32°C ne les décourage pas. Ils tiennent à être présents en ce jour mémorable de finale de coupe d’Afrique pour fêter  6 mois de protesta. Les entrées d’Alger sont plus « serrées » qu’à l’accoutumée. La présence féminine est importante.  

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Crédit photo : Zinedine Zebar.

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Ils scandent les mêmes slogans depuis plusieurs semaines. « Etat civil pas militaire, pas d’élections avec les gangs, Algérie libre et démocratique, c’est notre pays et on y fait ce que l’on désire, libérez l’Algérie, libérez les détenus, y en a marre des généraux, combat jusqu’à la fin du régime, main dans la main on chassera le gang et el Gaid, la casa del Louradia, pouvoir assassin, le peuple veut l’indépendance, Casbah Bab el Oued Imazighen ». 

Le vieux général est toujours de la fête. Les manifestants le fustigent encore et encore de la même façon depuis plusieurs semaines : « dégage, espérons prochainement à El Harrach », « les Algériens frères et el Gaid avec les traîtres, à la solde des Emiratis… »Au slogan inventé la semaine passée en son honneur, « dites à el gaid trouve une carte chiffa le peuple est conscient il a renvoyé Bouteflika, dites-lui », ils rajoutent un autre couplet : « vous ne nous aurez pas avec le foot on ne s’arrêtera qu’une fois libérés. »

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Crédit Photo : Zinedine Zebar

Les banderoles sur les balcons ont disparu sur la rue Didouche. Les drapeaux amazighs aussi. Mais les marcheurs en tiennent quelques-unes ainsi que des affichettes. On peut y lire « pas pour un régime militaire pour un Etat civil, libérez tous les détenus d’opinion avant toute négociation, Gaïd Salah mets dans tes geôles tout le peuple tu n’auras pas notre liberté ou encore Garcia ne fais pas comme boutef pars tu pourras peut sortir par la grande porte au lieu de sortir par la grande poste comme Bouteflika ».

Moment de communion : Karim Tabou, Mustapha Bouchachi et Mohsen Belabbas sont littéralement portés par la foule. Ils battent le pavé sans se lasser.

Les marcheurs sont très précis dans leurs revendications. La seule réponse apportée par le pouvoir est la lutte anticorruption. Pour le reste rien de nouveau n’est mis sérieusement en œuvre. Convaincus, comme on dit que, « essamet yaghlab laqbih (l’ennuyeux vient à bout du méchant), les marcheurs décident de ne pas ne s’arrêter, ne se lassent pas et tiennent au pacifisme.

Le  22, ce chiffre magique, est celui de la 22ème marche, du groupe des 22 qui déclencha la révolution, du nombre de joueurs dans notre équipe de football, et les marcheurs sont toujours là six mois après le 22 février début de la protesta: le dieu foot n’a pas eu raison du 22.

 

Auteur
Texte : Djalal Larabi. Photos : Zinedine Zebar

 




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